La nostalgie d'un monde disparu, mais aussi le souvenir effroyable des travers qu'il avait engendrés sont évoqués dans une exposition à New York racontant la vie des habitants dans l'ancien bloc soviétique.

L'exposition est visible au musée New Museum. Elle a été baptisée «Ostalgia», en référence au mot «ostalgie», terme apparu dans l'ancienne Allemagne de l'Est dans les années 1990, après l'ère soviétique, pour décrire le sentiment de perte, mais aussi de soulagement causé par la chute du communisme à l'Est («ost» en allemand).

À travers plus de 50 artistes provenant de 20 pays ayant appartenu au Pacte de Varsovie, l'exposition, programmée jusqu'au 25 septembre, retrace la vie des habitants, du siècle passé jusqu'à maintenant.

«Zigzaguant à travers les lieux et les histoires personnelles, Ostalgia (...) trace la cartographie des rêves qui ont hanté l'Europe de l'Est», indiquent les organisateurs de l'exposition.

Peintures, photographies, installations: Ostalgia multiplie les supports artistiques pour évoquer la vie des habitants de l'époque, leur misère à la fois économique et morale ou encore la répression dont ils étaient l'objet, un des thèmes forts de l'exposition.

Les conséquences de l'effondrement du bloc soviétique sont également traitées, comme dans ces photos de l'artiste ukrainien Boris Mikhailov montrant le mal de vivre de gens jetés à la rue.

Dans une des salles du musée trône une imposante sculpture constituée de trois squelettes sombres au visage morbide incarnant les «fantômes du passé» qui au fil des ans, explique leur auteur, l'Allemand Thomas Schutte, «n'ont cessé de grandir».