En juin dernier, Stephen Leatherman, mieux connu sous le nom de Dr. Beaches, a publié son 20e palmarès annuel des 10 plus belles plages des États-Unis. BP n'avait pas encore réussi à colmater la fuite de pétrole qui se déversait dans le golfe du Mexique depuis le 20 avril, mais Siesta Beach, près de St. Petersburg sur la côte ouest de la Floride, trônait en seconde place du palmarès. Juste derrière Coopers Beach, dans Long Island. Une autre plage du grand État touristique américain, celle du Cape Florida State Park, à Key Biscayne près de Miami, figurait elle aussi dans ce «Top 10».

On craignait alors que la côte ouest de la Floride ne soit menacée par les nappes de brut flottant dans le Golfe: la décision prise par Leatherman d'inclure des plages de ce littoral exposé suscitait l'étonnement. Mais le chercheur, qui dirige le Florida International University's Laboratory for Coastal Research, répondait qu'il ne craignait pas de voir la nappe polluante arriver jusqu'à Siesta Beach qui, selon lui, présente une des plus belles qualités de sable du monde, dans un environnement sain. «J'ai étudié les courants et la probabilité pour que des nappes de pétrole arrivent jusqu'au sud-ouest de la Floride est infime», a-t-il déclaré aux médias américains.

Le même mois, des plaques goudronnées ont été repérées au large de Pensacola, au nord-ouest de l'État. Mais elles ne se sont pas rendues jusqu'aux plages. Et, apparemment, les barils de pétrole qui se sont répandus dans le Golfe n'ont eu aucun impact négatif sur la demande touristique. «Toutes les plages sont restées propres et le nombre de visiteurs a même augmenté pendant le second trimestre de l'année», indique Henny Groennendijk, porte-parole au Canada de Visit Florida. De façon assez étonnante, le nombre de visiteurs américains - une clientèle habituellement très sensible à toutes les informations à connotation négative - a augmenté d'un peu plus de 2% pendant ce second trimestre. Pour les touristes canadiens, la hausse s'est chiffrée à plus de 10%, même si les médias faisaient quotidiennement état des progrès de la marée noire.

Les taux d'occupation hôtelière ont grimpé de 5% pendant cette période. Les responsables de Visit Florida attribuent ce succès aux campagnes de publicité et de marketing dynamiques orchestrées en mai et en juin pour aviser le public que les 1327 kilomètres de plages de l'État n'étaient pas touchés. Ils ont d'ailleurs activé un micro-site destiné à rassurer les consommateurs. Dans une section, baptisée «Floride live» du site www.visitflorida.com, on peut visionner des vidéos présentant des plages de diverses parties de l'État. Il s'agit toujours de documents produits par des amateurs. «Une image vaut 1000 mots et le point de vue des citoyens ordinaires vaut celui de 1000 photographes rémunérés», a fait observer Will Seccombe, directeur du marketing de Visit Florida.

Mais si le niveau des arrivées touristiques n'a pas chuté, c'est surtout parce que les hôteliers ont baissé leurs prix. Sur les plages du Golfe, on enregistrait des baisses de fréquentation de 10% en juin et c'est à coup d'offres promotionnelles que les hôteliers ont réussi à redresser la barre. L'agence en ligne Travelocity faisait état d'une baisse généralisée du prix moyen des chambres sur toute la côte du Golfe. À Panama, par exemple, le tarif moyen de la nuitée s'élevait à 122$ en juin. Pour les mois de juillet et août, qui sont traditionnellement plus occupés, il a chuté à 96$. La côte Est et Orlando, où se dirigent la majorité des Québécois, n'a pas été affectée. «La marée noire n'a eu aucun impact sur la demande», observe Maryse Martel, directrice commerciale de Transat Tours pour le Québec. «Nous avons même rajouté des vols. Ainsi, l'hiver prochain, Air Transat desservira Fort Lauderdale tous les jours, au lieu de quatre vols par semaine, l'an dernier. Nous exploiterons quatre vols hebdomadaires au départ de Montréal vers Orlando et, au départ de Québec, nous exploitons trois vols par semaine vers Fort Lauderdale et un vers Orlando.»

www.drbeach.org Le site de Stephen Leatherman, qui étudie l'état des plages aux États-Unis et dans le monde.

En 2009, 475 800 Québécois ont visité la Floride. C'est pratiquement 20% de l'ensemble de tous les visiteurs canadiens qui se sont rendus en Floride.

La Floride est la première destination des touristes canadiens, devant le Mexique, le Royaume-Uni et la France, principales destinations internationales de nos compatriotes, hors Amérique du Nord.

Un nouveau musée Dali

Salvador Dali proclamait que le centre du monde était la gare de Perpignan, mais cette ville ingrate ne lui a jamais édifié un musée. Le musée Dali le plus important après celui de Figueras, sa ville natale, se trouve à St. Petersburg. En janvier, les collections seront déménagées dans un nouveau bâtiment érigé au coût de 35 millions de dollars. Conçu par l'architecte Yann Weymouth, qui est un ancien assistant de I.M.Pei (la pyramide du Louvre, la Banque de Chine à Hong-Kong),l'édifice, constitué d'une structure de béton littéralement enlacée par un dôme de verre ondulant, s'inscrit dans le sillage des «sculptures» architecturales conçues par les Gehry, Calatrava, Liebeskind et autres divas de l'architecture mondiale. Il ouvrira ses portes le 11 janvier (le 11.1.11) et la ville de St. Petersburg le présente comme «one of the top ten buildings you have to see before you die»!

www.salvadordalimuseum.org

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