Ici habite Sandra Bullock. Là-bas, Nicolas Cage. Plus loin, John Goodman.

Une visite du Garden District peut vite prendre les allures d'une tournée du bottin des stars hollywoodiennes. Le quartier cossu et ses immenses manoirs d'inspiration grecque antique construits au milieu du XIXe siècle semblent attirer les stars comme des aimants.

Pourquoi? «Parce que, ici, on les laisse vivre en paix», lance notre guide, Dave Roberts.

C'est vrai, les Néo-Orléanais ne font pas grand cas des vedettes qui passent chez eux. La ville a servi de plateau de tournage à des dizaines de films, ce qui lui a valu le surnom de Hollywood du Sud. Seulement depuis cinq ans, Denzel Washington (Deja Vu), Tommy Lee Jones (Double Jeopardy) et Brad Pitt (The Curious Case of Benjamin Button) ont tourné ici. «Et une douzaine d'autres productions sont en chantier», lance Dave Roberts.

 

Dans le lot, c'est Benjamin Button qui a fait le plus jaser. Tous les tours guidés s'arrêtent devant le 2707, Coliseum Street. La maison Nolan a servi de décor à plusieurs scènes du film tourné en 2006. La rumeur veut que la propriétaire, octogénaire du nom de Mary Nell Nolan, ait refusé qu'on utilise sa maison (désertée depuis Katrina)... jusqu'à ce que l'interprète du rôle principal, Brad Pitt lui-même, lui passe un coup de fil.

Dans First Street, c'est la maison Brevard qui est la plus photographiée. La romancière Anne Rice y a vécu et s'en est inspirée pour sa saga sur les sorcières de Mayfair.

La plus récente production campée à La Nouvelle-Orléans n'a toutefois pas choisi Garden District comme décor. Treme, série télé de la chaîne américaine HBO, relate la vie des habitants dans les mois qui ont suivi le passage de Katrina. Or, Garden District est resté quasi intact. Tout comme son cimetière, Lafayette No. 1. Dans la cité des Morts, comme l'appelait Tennessee Williams, plusieurs musiciens ont trouvé leur dernier repos.

«Les funérailles d'un musicien jazz, voilà la chose la plus fantastique à voir, explique Dave Roberts. La procession vers le cimetière est solennel, mais au retour, c'est la fête. Le seul problème, c'est qu'on ne peut pas le prévoir! Tous les gens d'ici se tiennent sur le qui-vive, pour ne pas rater ces funérailles jazz. Le jour où Lionel Ferbos va être enterré, je vais prendre congé, c'est sûr!»