Un taxi vous laisse au Ace Hotel de Seattle. Vous ouvrez les portes, vous montez les beaux escaliers de bois franc et un employé qui pourrait tout aussi bien travailler chez Urban Outfitters vous accueille avec un grand sourire et un « hi » bien décontracté.

Derrière le comptoir, il y a une grande murale signée par le graphiste Shepard Fairey, à qui l'on doit la fameuse illustration Hope de Barack Obama. Pendant que vous remplissez les papiers d'usage, vous entendez la musique de Bon Iver, Postal Service et Radiohead.

L'architecture est épurée : les murs sont blancs, les rampes en métal et tout est pensé sur le plan de l'éclairage. Bref, vous êtes dans un environnement très design.

Pas de doute, le Ace Hotel - qui a aussi des établissements à New York, à Portland et à Palm Springs - est à la hauteur de sa réputation. «L'hôtel le plus original du pays», a dit le New York Times. «Hip et cool», a renchéri le magazine Wallpaper.

C'est à Seattle que le premier des quatre Ace Hotel a ouvert ses portes, il y a environ 10 ans. «Les propriétaires viennent de l'industrie de la musique. Ils voulaient un endroit agréable et abordable pour les musiciens qui viennent en ville», raconte Ed Shahinian, gérant du Ace Hotel de Seattle.

Il y a seulement 29 chambres dans son établissement, alors qu'on en compte 80 à Portland et plus de 200 à New York et à Palm Strings. «Ici, c'est plus intime.»

La moitié des chambres du Ace Hotel n'ont qu'un lavabo. Ses occupants doivent utiliser des douches communes. Mais attention, les quatre douches sont presque luxueuses et les produits fournis gratuitement (shampoing, revitalisant et gel douche pour le corps) se vendent normalement environ 20 $ la bouteille. «Nous sommes à mi-chemin entre une auberge de jeunesse et un hôtel, indique Ed Shahinian. Au téléphone, les gens hésitent souvent à prendre une chambre avec salle de bains commune, donc ils réservent une chambre avec une salle de bains privée, mais ils arrivent ici et ils changent d'idée.»

Il y a des oeuvres de l'artiste KAWS (www.kawsone.com) dans chaque chambre du Ace Hotel de Seattle. La nôtre était petite, mais très pratique. On s'y sent rapidement chez soi. Il n'y a pas de mini-bar, mais du café, des M & M et des barres granola biologiques. Dans un pot Mason, il y a des condoms et des bouchons pour les oreilles. Pour 2 $, on peut acheter une mini-Bible et pour 15 $, un livre de Kama Sutra.

Il y a un petit lavabo, un radio-réveil auquel on peut brancher son iPod, une télé à écran plan et sur le miroir est écrit : «You're Beautiful.»

Le genre de clientèle que le Ace Hotel attire ? «Autant cinq filles qui veulent économiser de l'argent que des architectes et des hommes d'affaires qui ne veulent pas que les rideaux soient agencés avec le couvre-lit», répond Ed Shahinian.

Par-dessus tout, le Ace Hotel est abordable. À Seattle, une chambre sans salle de bains privée coûte un peu moins de 100 $, contre 165 $ si on veut se laver en toute intimité. Le gérant nous a fait visiter les chambres «deluxe». Certaines ont deux lits doubles et une douche située derrière un mur de vitre ou encore cachée derrière un mur pivotant. Wow.

Les chambres sont bien entendu plus chères au Ace Hotel de New York, alors qu'à Palm Springs, c'est plutôt «une station balnéaire avec un spa située au milieu de nulle part», indique Ed Shahinian. Sa conclusion : «Le Ace Hotel est abordable et il y a une ambiance hip.» Nous sommes bien d'accord avec lui.