Le Capitole de Washington, l'un des parlements les plus visités du monde, s'est enfin doté d'un centre d'accueil digne des millions de touristes qui viennent chaque année admirer le prestigieux bâtiment.

Musée, expositions, restaurant, cinéma, boutique: le centre d'accueil permet aux touristes de s'instruire en attendant la visite guidée du monument historique dont la première pierre a été posée par George Washington lui-même il y a plus de 200 ans.

Situé au coeur de la capitale américaine, le Capitole, un vaste édifice blanc de style néoclassique dont le dôme majestueux se dresse au-dessus de la ville, abrite la Chambre des représentants et le Congrès. Berceau de la démocratie et de l'histoire des États-Unis, il est l'un des monuments les plus visités de Washington.

C'est au pied de sa façade que Barack Obama prêtera serment en devenant le 44e président des États-Unis le 20 janvier prochain.

Réparti sur trois niveaux couvrant 54 000 m2, le Visitor Center a été construit sous terre par souci de sécurité, mais également pour ne pas bloquer la vue sur le Capitole.

De grandes ouvertures vitrées inondent de lumière le gigantesque hall principal, dont la taille correspond à quatre terrains de football.

À l'extrémité du hall, le modèle original en plâtre de la statue de la liberté qui trône tout en haut du dôme du Capitole garde l'entrée d'une exposition interactive sur l'histoire de la démocratie américaine.

La construction a coûté 621 millions de dollars, soit plus de deux fois ce qui avait initialement été prévu. Le budget a été alourdi après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont accru les exigences de sécurité.

L'idée de construire un centre d'accueil des visiteurs a été lancée dans les années 1960, quand ce côté du Capitole n'était qu'un parking, a rappelé mardi le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, lors de l'inauguration.

Sous la pluie, la neige ou en plein soleil, les touristes n'avaient alors d'autre choix que de patienter à l'extérieur, souvent pendant des heures, avant de visiter les lieux. «L'été, avec la chaleur et l'humidité, on savait à l'odeur que les touristes entraient dans le bâtiment», a témoigné M. Reid.

En 1986, une commission législative est lancée pour faire progresser le projet mais il faudra deux drames pour que sa mise en oeuvre soit réellement accélérée: la mort de deux policiers, tués en 1998 par un homme qui cherchait à accéder au bâtiment, puis les attentats du 11 septembre 2001.

Après les attentats, «les travaux ont pris un tour urgent», a expliqué M. Reid.

Constatant l'achèvement des travaux, il a salué «une prouesse de construction qui résistera à l'épreuve du temps, donnant plus de sécurité au bâtiment et à ceux qui y travaillent, tout en enrichissant la visite des trois millions de personnes qui viendront ici chaque année».

Ce nouveau dispositif offre aux visiteurs une «leçon sur les droits civiques merveilleusement présentée», a dit James Billington, qui dirige la bibliothèque du Congrès, reliée au centre des visiteurs par un tunnel.

Pour les centaines de visiteurs présents lors de l'inauguration, le résultat final fait oublier les dépassements du budget et le retard à la livraison (trois ans).

«Avec le coût du bâtiment, on pourrait se payer un avion de chasse, mais (le centre) durera plus longtemps» qu'un avion, a dit Donald Gibson, un Écossais qui vit depuis 20 ans aux États-Unis.