Toronto n'a peut-être pas la réputation d'être bon marché, n'empêche qu'on y trouve de très bons plans pour jouer les touristes sans débourser un cent, ou si peu. Et ce, même quand le mercure bat de l'aile.

Visiter la ville

Le meilleur moyen d'apprécier une ville n'est-il pas de la découvrir avec l'un de ses résidants qui en connaît les meilleurs recoins et les plus intéressantes anecdotes? La Ville Reine l'a compris et tente de séduire les touristes en leur offrant des visites guidées entièrement gratuites avec des Torontois conquis.

Quelques clics? C'est tout ce qu'il a fallu pour planifier une visite guidée du marché Kensington avec un Torontois qui connaît le secteur comme le fond de sa poche depuis qu'il y a loué son premier appartement en quittant le nid familial, il y a plus de 30 ans. La rencontre était fixée à 13h. L'homme est arrivé avec une pile de documentation, de bons souliers de marche et un imperméable. Il faisait froid. Il pleuvait, un temps à passer la journée dans un café. Mais il était là, et de bonne humeur en plus.

«Je vous préviens, je ne suis pas historien, nous a aussitôt mis en garde Jamie Maxwell, je suis ici pour vous faire découvrir ce qui me fait aimer le quartier.» Et c'est bien ce qui fait le charme du Global Greeters Network, une initiative née à New York au milieu des années 90 pour offrir aux touristes un visage plus humain de la Grosse Pomme. Le concept est simple - mettre en relation des touristes avec les meilleurs ambassadeurs d'une ville: ses résidants conquis - et s'applique particulièrement bien à des villes comme Toronto, dont les quartiers ont des caractères bien distincts.

Puisque les visites guidées sont entièrement gratuites - même les pourboires doivent être refusés -, le programme repose essentiellement sur la bonne volonté d'une équipe d'une soixantaine de bénévoles qui ont tous fait l'objet d'une entrevue avec des responsables employés par la Ville de Toronto. «Nous avons des guides de 22 à 80 ans, c'est beaucoup plus varié qu'on ne pourrait le penser», dit Jamie Maxwell, qui chapeaute le programme et y participe régulièrement à titre de guide bénévole.

«Notre but n'est pas de trouver la personne qui habite depuis le plus longtemps possible dans un quartier, mais quelqu'un qui l'aime et qui a des choses intéressantes à raconter», relève-t-il. Au moment de s'inscrire, les touristes peuvent d'ailleurs désigner à la fois les quartiers et les thématiques qui les intéressent le plus. Dans Kensington, par exemple, Jamie Maxwell nous a fait découvrir son marchand d'épices favori, l'échoppe où l'on vend «les meilleures empanadas de Toronto», en nous racontant au passage la lutte que les résidants du quartier ont menée contre l'ouverture d'un Walmart, d'où vient leur propension à peindre leurs maisons de couleurs aussi vives, ou encore pourquoi elles coûtent si cher. Pas tout à fait le genre d'informations que l'on trouve dans un guide, mais tout à fait le genre d'informations intéressantes à savoir.

Toronto est, à ce jour, la seule ville du Canada membre du Global Greeters Network, qui en compte pourtant une cinquantaine sur la planète.

www.globalgreeternetwork.info

Opéra

Si profiter de la scène culturelle à Toronto peut coûter cher, très cher, la Compagnie nationale d'opéra du Canada fait belle figure en offrant près de 80 concerts gratuits en semaine. Entre les artistes de la relève et ceux bien établis, la programmation est variée, déployée en six séries, du jazz à la musique de chambre en passant par la danse: pas de souci, donc, si vous n'aimez pas l'opéra. Les concerts sont donnés dans l'amphithéâtre Richard Bradshaw, un endroit magnifique, entièrement ouvert sur la ville d'un côté par un mur de fenêtres, et ne durent qu'une heure, le temps d'une pause bien méritée pour les jambes entre deux activités. Faites attention toutefois et présentez-vous au moins 30 minutes avant l'ouverture des portes pour vous assurer d'avoir une place, et une place assise. Lors de notre passage, ni la pluie ni le froid n'avaient découragé les spectateurs et la représentation de l'Atelier lyrique de Montréal n'a pas manqué d'afficher complet.

Concerts à midi et 17h30.

145, rue Queen Ouest, www.coc.ca

Allan Gardens

Le Jardin botanique de Montréal est plus impressionnant, c'est vrai. N'empêche que les jardins d'Allan, en plein coeur de Toronto, valent bien qu'on y fasse un petit détour pour visiter les six serres remplies de plantes exotiques venues des quatre coins de la planète, des orchidées aux plants de gingembre en passant par les bananiers. Construite en 1910, la partie centrale est surmontée d'un joli dôme de verre et d'acier où les amoureux viennent parfois se bécoter sur les bancs publics, à l'ombre des palmiers. On les comprend. C'est certainement l'un des meilleurs endroits où se réfugier à Toronto par temps froid ou pluvieux. Eh oui, c'est entièrement gratuit, tous les jours de l'année, de 10h à 17h.

19, avenue Horticultural, 416 392-2489

Photo fournie par Tourism Toronto

Le système mis en place à Toronto permet de visiter la ville en compagnie de résidants qui connaissent leur quartier comme le fond de leur poche.

Photo Karen Reeves, fournie par Tourism Toronto

L'Amphithéâtre Richard Bradshaw propose une série de concerts gratuits en semaine.