En 1979, une exposition itinérante consacrée au pharaon Toutankhamon a attiré plus de 750 000 visiteurs en 60 jours à l'Art Gallery of Ontario (AGO), un record qui n'a jamais été menacé depuis. Le musée a même dû rester ouvert la nuit pour permettre aux visiteurs fascinés de découvrir les trésors archéologiques de l'Égypte.

Trente ans plus tard, l'AGO accueille une nouvelle exposition, King Tut, montée par la National Geographic Society en collaboration avec le gouvernement égyptien. Il y a fort à parier que les foules se presseront encore aux guichets du superbe musée torontois.

 

L'exposition est exceptionnelle, avec non seulement des trésors du tombeau de Toutankhamon, mais aussi des oeuvres attachées au souvenir d'autres pharaons et reines d'Égypte. Seulement deux pièces de la première exposition sont de retour, mais on peut découvrir des bijoux, des sculptures, des meubles et un total de 55 objets dont la valeur est inestimable.

C'est encore l'extraordinaire découverte du tombeau de Toutankhamon par l'équipe du Britannique Howard Carter, en 1922, qui est au coeur de l'exposition. Toutankhamon, surnommé le «pharaon enfant» en raison de son accession au trône à l'âge de 9 ans, ne régna qu'une dizaine d'années et sa mort reste entourée de mystère.

Son tombeau, l'un des rares restés inviolés pendant plus de 3000 ans, contenait, en plus de sa dépouille, plus de 2000 objets. Dans l'exposition, des salles ont été aménagées pour rappeler la forme du tombeau lui-même, avec ses quatre pièces distinctes, ses secrets et ses trésors.

La narration de l'audioguide est assurée par Harrison Ford, l'interprète du personnage d'Indiana Jones, dont les aventures sont souvent inspirées par les exploits de Carter et des autres grands archéologues du XXe siècle.

Pour toutes les générations

Le directeur de l'AGO, Allen Teitelbaum, a expliqué vendredi dernier à l'inauguration de l'exposition qu'il était particulièrement fier de recevoir de nouveau une telle exposition. «Le phénomène Toutankhamon transcende les générations, a-t-il souligné. Nous avons reçu beaucoup de témoignages de gens qui racontaient avoir vu l'exposition il y a 30 ans avec leurs parents et se promettaient bien de visiter celle-ci avec leurs propres enfants.

«La fascination exercée par les trésors archéologiques de l'Égypte, par ses pharaons et, tout particulièrement, par la personne nimbée de mystère de Toutankhamon ne se dément pas. L'AGO n'a jamais connu un succès comparable à celui de la première exposition King Tut en 1979, comme tous les musées nord-américains où elle a été présentée. Je ne sais pas si nous attirerons un public aussi nombreux, mais je sais déjà que l'exposition sera un succès.»

L'AGO, qui a rouvert ses portes il y a un an après une rénovation majeure supervisée par l'architecte Frank Gehry, a justement besoin d'un tel succès pour rééquilibrer son budget et confirmer son leadership.

L'exposition est coûteuse (près de la moitié des revenus ira au gouvernement égyptien), mais elle est de celles qui amènent de nouveaux visiteurs dans un musée. «Nous croyons qu'environ 50% des visiteurs mettront les pieds pour la première fois à l'AGO, a estimé M. Teitelbaum. C'est un nouveau public que nous pourrons séduire et convaincre de l'intérêt de visiter régulièrement les musées.»

KING TUT, The Golden King and The Great Pharaohs Au Musée des beaux-arts de l'Ontario (AGO), jusqu'au 18 avril 2010 Admission: 32,50$ (adulte), 18,50$ (jeune), 80$ (famille) Plusieurs hôtels offrent des forfaits qui comprennent l'admission à l'exposition. Le Delta Chelsea, récemment désigné «meilleur hôtel familial» de Toronto, qui n'est qu'à quelques minutes de l'AGO, propose ainsi un tarif à compter de 159$ pour deux personnes, avec deux billets adultes, le stationnement et un crédit de 25$ dans les restaurants de l'hôtel.