La junte thaïlandaise a annoncé mardi la levée du couvre-feu dans trois zones touristiques majeures, pour tenter de faire revenir les touristes après le coup d'État du 22 mai.

Cette levée partielle destinée à «créer un climat favorable pour le tourisme» concerne les îles de Phuket et de Samui, ainsi que la station balnéaire de Pattaya, au sud de Bangkok, a annoncé l'armée à la télévision.

«Le couvre-feu reste en place dans le reste du pays», ajoute la déclaration.

L'armée avait annoncé dès sa prise de pouvoir le 22 mai un couvre-feu de 22h00 à 05h00, avant de le réduire quelques jours plus tard, de minuit à 04H00.

Les sept mois de crise politique ayant précédé le putsch, marqués par des manifestations antigouvernementales qui ont fait 28 morts, avaient frappé de plein fouet le tourisme, secteur clé de l'économie du «pays du sourire» qui avait accueilli en 2013 un nombre record de 26,5 millions de visiteurs étrangers.

Les arrivées de touristes étrangers sur les quatre premiers mois de 2014 ont ainsi diminué de 5% par rapport à la même période de l'année précédente, à 8,6 millions, selon les chiffres officiels.

Et la prise du pouvoir par l'armée a provoqué de nombreuses mises en garde de pays étrangers à leurs ressortissants.

Le jour suivant le putsch, les compagnies aériennes ont enregistré 5000 annulations, à comparer avec environ 28 000 réservations de vols vers la Thaïlande le 19 mai, selon Paul Pruangkarn, porte-parole de l'association régionale Pacific Asia Travel Association.

Le chef de la Marine, désormais responsable du tourisme, avait indiqué la semaine dernière que les arrivées de visiteurs étrangers avaient chuté d'environ 20% après le coup d'État, mais avait prédit une reprise rapide.

Hôtels et compagnies aériennes ne s'attendent pas non plus à un impact de longue durée, soulignant que c'est de toute façon la saison creuse.

«Après l'assouplissement du couvre-feu, la confiance est revenue, alors nous ne sommes pas inquiets», a ainsi estimé Deepak Ohri, patron des hôtels Lebua, notant qu'après des centaines d'annulations juste après le putsch, les réservations étaient en train de revenir à la normale.

L'économie dans son ensemble s'est contractée au premier trimestre avec un PIB en repli de 0,6% par rapport à la même période de 2013, une contraction inédite depuis les inondations historiques de 2011. Et certains experts craignent une nouvelle baisse au deuxième trimestre.