Jérusalem était recouverte jeudi matin d'un épais manteau de neige, qui faisait la joie des enfants, mais provoquait la quasi paralysie de la Ville Sainte, frappée par ce que les médias israéliens ont baptisé la «tempête de la décennie».

Située à quelque 800 mètres d'altitude, Jérusalem s'est réveillée toute blanche sous une couche de plus de dix centimètres de neige lui donnant des allures de station de ski.

Les écoles étant fermées, de nombreux enfants se sont livrés à des batailles de boules de neige dans les parcs et jardins.

Venus tant bien que mal de Tel Aviv, où il ne neige pas, des visiteurs ont profité de l'occasion pour fouler le blanc manteau des rues de Jérusalem et se donner l'impression d'être partis aux sports d'hiver.

Dans les rues, quelques passants, peu habitués à la neige, marchaient avec la plus grande prudence. De rares automobilistes ont osé braver le mauvais temps, malgré les appels de la municipalité à ne pas circuler en raison des risques de dérapages.

Autobus et tramways étaient bloqués jusqu'à nouvel ordre. La municipalité a tenté de parer au plus pressé en utilisant des chasse-neige et en répandant du sel sur la chaussée. Les affiches électorales pour les législatives du 22 janvier, recouvertes de neige, sont devenues invisibles.

Le président Shimon Peres a pour sa part affublé d'une chaussette la tête d'un bonhomme de neige fait par les agents chargés de sa sécurité à l'entrée de la présidence au centre de Jérusalem.

Dans la Vieille ville de Jérusalem, seules quelques boutiques étaient ouvertes tandis que les ruelles étaient quasiment désertes.

À l'extérieur de Jérusalem, la route numéro 1 qui relie la ville à Tel Aviv a été bloquée à la circulation pendant plusieurs heures. D'autres routes en Israël, notamment dans le nord en Galilée, étaient elle aussi fermées.

Selon les services météo, la neige, qui a atteint exceptionnellement le sud du pays, notamment la ville de Dimona, devrait continuer à tomber jusqu'à jeudi après-midi.

Les écoles sont également restées fermées dans la périphérie de Jérusalem ainsi que dans des colonies israéliennes de Cisjordanie, en Galilée dans le nord d'Israël, et sur le plateau du Golan annexé.

Quelque 20 000 maisons étaient privées d'électricité, notamment dans plusieurs quartiers de Jérusalem et de Tel Aviv.

Mais, selon la compagnie d'électricité, «il ne s'agit que d'incidents ponctuels et 99% des foyers sont normalement approvisionnés en électricité».

Dans l'ensemble d'Israël, la tempête a provoqué de sérieux dégâts économiques. Les restaurants et centres commerciaux ont subi une forte chute de leur activité, les consommateurs préférant rester chez eux plutôt que d'affronter le mauvais temps.

L'Association des industriels a estimé dans un premier temps le coût des dégâts à 300 millions de shekels (60 millions d'euros), notamment pour les entreprises touchées par l'absence d'une partie de leur personnel ou des problèmes d'approvisionnement et de livraison.