Bali, une destination qui fait rêver. Lombok, vous connaissez? Avec ses plages vierges de sable immaculé, son volcan en activité de 3726 mètres d'altitude, ses îles pittoresques sans véhicules motorisés et ses villages indigènes intacts, Lombok, la voisine de Bali, est un paradis encore préservé du tourisme de masse. Mais pour combien de temps?

Départ du port de Padang Bai, à Bali. Le traversier de 6h pour Lombok quitte le quai à 7h30. Aucun autre étranger à bord.

Les Indonésiens me dévisagent gentiment. L'un s'approche pour me demander s'il peut prendre une photo avec moi. Puis un autre. Puis... Ce manège plutôt sympathique donne le ton: Lombok n'est pas Bali.

Arrivé au port de Lembar, mieux vaut négocier ferme avec les chauffeurs de moto-taxi. Direction Kuta Lombok, tout au sud de l'île.

Kuta Lombok est un village de quelques milliers d'habitants qui vit au rythme des saisons. Les vendeurs ambulants sur la plage sont remplacés par les buffles d'eau. Les cris des chauffeurs de taxi, par les hennissements des chevaux attelés aux calèches. Il est coutume d'y croiser de jeunes couples qui se prélassent sous les cocotiers, des surfeurs débutants ou experts, un groupe d'amis qui grille des poissons sur un feu de camp sur la plage vierge, léchée par l'océan Indien.

Un nouvel aéroport vient d'ouvrir ses portes à 20 minutes de là. Des plans de développement de 3 milliards sont prévus d'ici 2015. Parmi ceux-ci, un centre de villégiature de 1175 hectares comprenant terrain de golf, piste F1, salle de concert, parc thématique et musée aquatique. Le paysage, encore sauvage aujourd'hui, va changer à vitesse grand V.

Cap sur le Nord

Si le sud de Lombok est dans la mire des investisseurs, le nord, quant à lui, est déjà muni d'infrastructures qui font rêver. Les Gili sont les hôtes de milliers de touristes annuellement, attirés par les trois îles paradisiaques où farniente, plongées et bonne bouffe font bon ménage. Et où, chaque soir, Mère Nature livre l'une de ses plus belles oeuvres d'art: les couchers de soleil sur fond de volcan Batur. La tranquillité de Gili Air, Gili Meno et Gili Trawagan est principalement due à l'absence de véhicules motorisés. On y circule à pied ou en calèche.

Si chaque île est coiffée d'une forêt de palmiers géants et est baignée par une mer cristalline, chacune a son caractère propre.

Air est réputée comme familiale, Meno comme le repaire pour les couples en lune de miel et Trawangan comme la mecque de la fête sur... champignons hallucinogènes.

Si l'on pousse l'exploration plus au nord de Lombok, on arrive au pied du Rinjani, un volcan qui crachote de la fumée en permanence. Culminant à 3726 mètres, le mont est le deuxième sommet le plus haut de l'archipel de l'Indonésie, après le Kerinci sur l'île de Sumatra. Dans son cratère se trouve un lac sulfureux sacré qui est le lieu de pèlerinage des Sasaks, une tribu locale qui s'adonne à des rituels animistes afin d'apaiser les esprits de la montagne. Pour atteindre le lac Segara Anak et les sources d'eau chaude avoisinantes, un trek de trois jours éreintant est nécessaire. Seuls quelques athlètes motivés s'attaquent au sommet puisqu'il faut marcher un jour de plus pour l'atteindre.

Non loin de là, dans la forêt des singes, les macaques à longue queue se bercent nonchalamment sur les lianes ou demandent l'aumône sur le bord de la route dans l'espoir de recevoir une banane. Ils peuvent parfois être agressifs si l'on omet de leur donner à manger. Ils sont aussi reconnus pour voler tout objet brillant à portée de main afin de les troquer contre de la nourriture. L'un d'eux m'a volé ma clé de chambre. Il m'en a coûté 10 bananes pour la récupérer.

Les singes, comme les Indonésiens, sont de fins négociateurs.

Infos pratiques

- Les moussons s'étalent de novembre à avril. Le meilleur moment pour visiter Lombok est de mars à juin, juste avant la haute saison.

- À Lombok, on parle indonésien et sasak, mais on trouve facilement des gens qui parlent l'anglais dans les villes plus ou moins touristiques.

- Contrairement à Bali, qui est hindouiste, Lombok est bercée par les chants islamiques, tout comme le reste de l'Indonésie.

- Les pannes d'électricité sont fréquentes et les lampadaires, rares. Il est donc conseillé d'apporter une lampe frontale.

- L'art de la négociation: diviser le prix en trois et garder le sourire.

À faire

Voyager dans les transports publics, assis sur un sac de riz, entre deux bidons d'essence, un fumeur chronique et trois poulets.

À savoir

Poser la même question à cinq personnes, on obtient assurément cinq réponses différentes.

À voir

Un mariage sasak pour contempler les danses traditionnelles et manger avec les mains sur une natte.

À manger

Un riz frit au poulet et un thé sucré pour déjeuner. Divin!

PHOTOTHÈQUE LA PRESSE

Ce macaque à l'appétit insatiable cherche des restants de bananes dans l'herbe.