La réciprocité - et non la réplique - est la raison officielle expliquant une décision des Émirats arabes unis (É.A.U.) d'imposer l'obtention d'un visa pour les voyageurs canadiens dès le 2 janvier 2011.

Les visiteurs des É.A.U. doivent actuellement obtenir eux-mêmes un visa pour entrer sur le territoire canadien, et les nouvelles règles viendront simplement égaliser les restrictions, selon une déclaration de l'ambassade de ce pays du golfe à Ottawa.

Selon l'ambassadeur Mohamed Abdulla Al Ghafli, il ne s'agirait que d'une mesure de réciprocité.

Cette annonce a trouvé écho chez des responsables du ministère des Affaires étrangères à Ottawa. Selon le porte-parole Jacques Labrie, ce changement s'inscrit dans une stratégie de réciprocité, en ce qui a trait aux visas, de la part des Émirats. En fait, il ne s'agirait que de l'implantation d'une mesure décidée en 2009.

Du côté du Canada, comme des Émirats, nul ne fait allusion à la dispute entre les deux pays à propos des droits d'atterrissage pour les transporteurs aériens, ayant même mené à l'expulsion des Forces canadiennes d'une importante base militaire près de Dubaï.

En coulisses, cependant, des sources des deux pays affirment sans ambages que la dispute est bel et bien la source de l'imposition de visas. Les relations avec le Canada auraient atteint le point où elles ne seraient ni saines ni porteuses d'espoir, a expliqué à l'Associated Press une source d'Abou Dhabi.

Un informateur à Ottawa a déclaré que les négociations entourant l'accès aux aéroports canadiens ont tourné au vinaigre après que le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, eut obtenu une prolongation du bail pour le Camp Mirage en juin dernier, en promettant de résoudre le différend. Le Canada n'aurait cependant plutôt offert qu'un seul vol supplémentaire par semaine vers le pays, et pas à l'aéroport de Toronto, avant d'offrir une réduction du nombre de vols vers le Canada.

Les Émirats arabes unis ont informé le Canada en octobre qu'il avait un mois pour évacuer le Camp Mirage. Ce dernier est une base logistique critique pour les 2750 soldats canadiens en Afghanistan, et la perte de ce point de ravitaillement vient compliquer les plans de rapatriement des soldats devant débuter l'an prochain.