Malgré la crise politique et la fermeture des deux aéroports de Bangkok, les touristes étrangers semblaient toujours déterminés jeudi à tout tenter pour rejoindre les plages de Thaïlande et profiter des vacances prévues dans ce cadre idyllique.

Dans la petite ville côtière de Krabi, Sara Forsell, employée dans un centre de plongée, a fini par voir arriver l'un de ses amis, venu de Suède et bloqué à Bangkok après avoir attendu cinq heures dans l'avion à l'atterrissage.

«Il n'y avait pas de vols, et pas d'informations à l'aéroport, je lui ai donc dit de prendre un bus. Il est arrivé ce matin après 35 heures de voyage», explique la jeune fille de 25 ans.

Un peu plus loin, le luxueux hôtel Rayavadee devait voir arriver 50 personnes pour un mariage prévu vendredi. Mais jeudi, seuls cinq avaient réussi à gagner la côte Andaman, où se trouve Krabi.

«Les deux futurs mariés étaient bloqués à Bangkok hier (mercredi)», explique le directeur de l'hôtel, Christophe Pointaux. Ils devraient finalement arriver après douze heures de route, et «je suis certain qu'après cela il auront un mariage mémorable», ajoute-t-il.

Rejoindre les plages est une chose, en partir en est une autre: «Je devrais changer mon vol. Je n'ai pas un besoin impératif de rentrer, mais j'aimerais quand même être de retour pour Noël», explique Anna Ross, une Britannique de 21 ans qui doit en principe retourner dimanche à Londres via Bangkok.

Les touristes qui bronzaient jeudi sur la plage ou au bord des piscines, profitant du soleil après deux jours de pluies, ne semblaient pas particulièrement inquiets de la tournure des évènements.

L'activité sur la plage et à l'hôtel semblait plus calme que de coutume, selon les employés de l'hôtel, qui ne pouvaient toutefois dire si cela était dû à la crise politique ou aux conséquences de la crise financière mondiale.

«Je n'ai massé que quatre personnes hier, ce n'est pas beaucoup. On devrait en principe être en haute saison, mais ça ressemble à la basse saison, avec peu de touristes», note Ti Lek Banyasarn, masseuse de pieds sur une des plages de Krabi. «Avoir des manifestants qui bloquent (l'aéroport international de) Suvarnabhumi, ce n'est pas bon pour les affaires», dit-elle.

Avant la crise politique, le nombre de touristes arrivant à l'aéroport de Suvarnabhumi avait déjà chuté de 33 % en août et de 21 % en septembre par rapport à l'an dernier en raison de la hausse du prix du pétrole.