Les voyageurs soucieux de s'inscrire dans une vision de tourisme éthique vont probablement ressentir un malaise en voyant un camion rempli de curieux touristes circuler dans un village indien. Les vacanciers sont-ils en train de tuer les traditions de la tribu pemone de Canaima?

Non, nous assure José Simon Capiteu, le chef de la communauté. Les gens adulent toujours leurs dieux, ils pratiquent des danses traditionnelles et effectuent des travaux d'artisanat. «Nos personnes âgées, qui pourraient être plus conservatrices, sont aussi heureuses de voir des touristes affluer. Elles en profitent en vendant les produits qu'elles ont confectionnés», raconte-t-il.

Canaima est devenu une destination incontournable pour les voyageurs de passage au Venezuela. Par le fait même, 50% de la communauté pemone travaille dans l'industrie du tourisme. Une école a même été fondée pour former les plus jeunes. Ils y apprennent à cuisiner, à préparer des salles de réception et ils suivent des cours pour devenir serveurs.

Notre guide Henri, par exemple, parle couramment le pemon, l'espagnol, l'anglais et il compte bientôt étudier le français. Avec son bagage de connaissances, le jeune homme pourrait facilement trouver un emploi dans n'importe quel hôtel du monde. Pourtant, il n'a nulle envie de quitter sa terre natale. «On a une plage, une rivière, des montagnes, la nature et des poissons pour se nourrir. Non, les jeunes n'ont pas envie de partir.»