Certains des plus beaux paysages du monde sont inaccessibles en voiture ou même à pied. C'est le cas du parc national vénézuélien de Canaima, situé au coeur de l'Amazonie, à la frontière du Brésil.

Du haut des airs, la vue est particulièrement saisissante: une petite piste d'atterrissage trouve son chemin dans la jungle. Une fois sur terre, l'étonnement ne faiblit pas.

À l'arrivée, un guide indigène accueille les passagers pour les mener vers leur hôtel. Son nom: Adamaka Charafü Kaikuse Endaküritüpo. Heureusement, les touristes l'appellent simplement Henri. Il nous mènera à sept différentes chutes, une promenade de 15 minutes, nous assure-t-il. Mais comme beaucoup de Vénézuéliens, il n'a pas tout à fait la même notion de temps que certains Nord-Américains. Planifiez plutôt trois heures pour effectuer le circuit. Encore plus si vous aimez prendre des photos.

Henri nous conduit, en voiturette, vers notre logis situé directement sur la plage. On embarque tout d'abord dans une pirogue à moteur pour se diriger vers notre premier arrêt: la chute Ukaima. Haute de 40 m, large de 60, le débit d'eau qui y coule est phénoménal. Mais ce qui est encore plus impressionnant, c'est le petit chemin qui s'est formé dans la roche derrière la chute.

Un pas vers la droite et l'on s'engouffrerait dans un tourbillon d'eau. À gauche, des petites fleurs mauves poussent étrangement dans la roche mouillée. À certains endroits, on s'accroupit pour recevoir un massage produit par les jets d'eau. Tout ce qu'on entend, c'est le bruit énorme de l'eau qui fracasse la roche ou qui choit dans le lagon.

On avance ensuite dans la jungle - le chasse-moustiques deviendra alors votre meilleur ami. Après une baignade dans une profonde rivière, Henri cueille une plante avec laquelle il nous fait des traits orange sur le visage - un maquillage comme les Indiens! Il nous montre aussi une grenouille jaune qui n'a rien d'un prince charmant. Au contraire, l'amphibien crache parfois un venin qui peut être mortel s'il vient en contact avec une plaie.

La randonnée se termine dans le lagon. L'eau rouge colorée par le terreau, les palmiers, la jungle verte et les chutes forme un paysage digne d'une carte postale.

Le Saut de l'ange

Même si le parc national de Canaima est immense (aussi vaste que la Belgique), les voyageurs doivent absolument se rendre au Salto Angel, la chute la plus haute du monde. Pendant la saison des pluies, le niveau des rivières est assez élevé pour qu'on puisse s'y rendre en bateau et le débit d'eau de la chute augmente. Cependant, son sommet, situé à 979 m d'altitude, est souvent dissimulé derrière les nuages gris.

En saison sèche, de janvier à avril, on survole le Saut de l'ange en Cessna. Durant cette période, seul un filet d'eau coule de la chute. L'avion frôle les parois abruptes de montagnes hautes de plus de 1000 mètres. Sur leur sommet plat, on retrouve d'ailleurs des espèces rares de papillons, de fleurs et de grenouilles.

Certains aventuriers choisissent quant à eux de se rendre au Saut de l'ange en randonnée pédestre. Le trajet dure entre deux et cinq jours et nécessite huit heures de marche quotidienne.

À pied, en avion ou en bateau, peu importe le moyen de transport, le séjour doit se terminer par une baignade dans le lagon rouge près des chutes.

Repères

Comment s'y rendre?

Pour se baigner au pied des nombreuses chutes du parc de Canaima, il faut absolument prendre l'avion. Depuis le mois de mars, la compagnie aérienne Conviasa assure une liaison par jour de Puerto Ordaz, ville portuaire facilement accessible de Caracas.

Où se loger?

>Venetour Canaima Camp (entre 76$ et 152$ par personne par nuit). Cet hôtel, l'un des plus beaux du parc, n'est situé qu'à cinq minutes de l'aéroport. Les maisonnettes blanches aux toits de chaume sont situées à quelques mètres de la plage. La vue du lagon et des chutes est à couper le souffle. www.venetur.gob.ve

>Campement Bernal (environ 28$ pour une nuitée en hamac). Ce campement est l'un des plus écologiques du parc. On se douche sous une eau à température ambiante et on dort dans des hamacs protégés par des moustiquaires. campamentotomasbernal.com