De passage à Cancún et sur la Riviera Maya, en 2012? Pourquoi ne pas en profiter pour en apprendre un peu plus sur la culture maya, ce peuple qui, comme tout le monde le sait, a prédit la fin du monde pour cette année? Mais peut-être s'agit-il d'une interprétation de cette prédiction?

«Je ne crois pas que ce sera la fin du monde. Les Mayas eux-mêmes disent que ce sera la fin d'un cycle, ou quelque chose comme ça. Alors, non, je ne pense pas que ce sera la fin du monde.»

Mariana était là pour vanter les charmes de Cancún, célèbre station balnéaire mexicaine de la Riviera Maya. Elle n'a pas évité la fameuse question sur l'imminence de la fin du monde attendue pour le 21 décembre 2012, s'il faut en croire certaines interprétations du calendrier maya.

«Vous dites "je crois". Vous n'en êtes pas certaine?»

Mariana a paru décontenancée pendant quelques secondes. «C'est vrai qu'il se passe beaucoup de choses depuis le début de l'année, a-t-elle candidement réfléchi à voix haute. J'étais à Mexico en mars quand il y a eu des tremblements de terre. Je me suis dit à ce moment qu'après tout, c'est peut-être la fin du monde, ou "d'un" monde... Non?»

Pourquoi pas? Tout se vend, même la fin du monde. La prémisse est basée sur une interprétation fort douteuse du calendrier maya, mais l'industrie du tourisme de Cancún a sauté sur l'occasion. Parlez-en en bien, ou parlez-en en mal, mais parlez-en, comme on dit...

Alors, les voyagistes ont trouvé un message «spirituel» à transmettre: fin du monde ou pas, c'est l'occasion rêvée pour «faire le point, réfléchir sur ce qu'on veut changer dans notre vie, sur ce qu'on fait à la planète», énumère Paula Gomez, représentante de l'association touristique qui a attiré, en mai, un groupe de journalistes pour leur vanter la Riviera Maya, version fin du monde.

Maya à gogo

La péninsule du Yucatán a évidemment tout ce qu'il faut pour laver et purifier l'âme humaine avant le Jugement dernier. À commencer par beaucoup d'eau salée à la bonne température.

Mais il n'y a pas que sur la mer qu'on surfe: des spas offrent maintenant des «soins mayas», des spectacles à grand déploiement reprennent des pèlerinages et cérémonies mayas, et la «gastronomie maya» est revisitée sur des nappes blanches.

Et les Mayas là-dedans? Ils ne sont pas disparus - des famines et des maladies les ont chassés de leurs vénérables cités avant l'arrivée des Espagnols, mais les Mayas, leur langue et leur culture sont toujours présents dans plusieurs régions du Mexique. Mais pour trouver le Maya authentique dans ce carnaval de fin du monde, il faut remonter aux sources.

Une virée dans l'une des anciennes cités de Tulúm, Chichén Itzá et surtout Cobá, permet de mieux comprendre les racines de cette civilisation évoluée qui avait - comme beaucoup d'autres de ses contemporaines, d'ailleurs - conçu son propre calendrier. Calendrier qui prévoyait, tiens donc, la fin d'un cycle de 5300 années en décembre 2012.

Et après la fin du cycle? Herculano Kuyoccan, notre guide maya à Cobá, lève les yeux au ciel. Et ce n'est pas pour invoquer Bolom Ok Te, la divinité qui est censée descendre du ciel à la fin de l'année. Après décembre 2012? «Un autre cycle recommencera. C'est tout.»

Les frais de ce voyage ont été payés par Cancun.travel

Photo Judith Lachapelle, La Presse

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