À quelques kilomètres de la station balnéaire d'Ixtapa, dans le port de Zihuatanejo, de nombreux pêcheurs proposent aux touristes d'aller taquiner le poisson en mer. Les promesses de belles prises sont toujours au rendez-vous. Quant aux poissons...

Efrahim Hernandez n'est pas bavard en ce mercredi matin. Il est à peine 8 h, mais il en est déjà à son deuxième quart de travail, en quelque sorte.

Bien avant l'aube, le pêcheur professionnel a fait une première sortie au large de Zihuatanejo, sur la côte ouest du Pacifique, pour ensuite vendre ses prises au marché local. Maintenant que le soleil est levé, il offre aux touristes des excursions à bord de son petit bateau, le Tequila... avec la promesse implicite de ramener de gros poissons.

Le Mexicain nous offre un choix: la «petite» ou la «grosse» pêche. La petite, à 3 ou 4 miles des côtes, laisse miroiter la possibilité d'attraper des bonites, des maquereaux espagnols ou encore des «poissons étroits», comme les appelle Efrahim. La grosse, quant à elle, exige un déplacement à 10 miles des rives et multiplie l'éventail - tout comme la taille - des prises potentielles.

Vu notre horaire chargé, nous optons pour la sortie la plus courte. Le Tequila s'éloigne à basse vitesse du port de Zihuatanejo, permettant d'admirer la magnifique baie où sont nichées des maisons de toutes les couleurs. L'excursion donnera plus tard l'occasion d'observer des kilomètres et des kilomètres de rivages, tantôt rocheux et arides, tantôt flanqués de villas luxueuses.

Trois cannes à pêche sont installées en permanence à l'arrière du bateau. Notre guide zigzague dans l'océan à la recherche du «bon endroit», c'est-à-dire là où des hordes de mouettes et de hérons survolent les flots à basse altitude. Trente minutes après notre départ, une première prise mord à l'hameçon. Il faut agripper en vitesse la canne et finir le travail manuellement.

Le poisson se débat avec vigueur pendant quelques minutes. Puis finit par sortir. Verdict: une bonite de 2 kg, joli spécimen argenté dans la famille du maquereau. La bête continue de se débattre après sa sortie de l'eau, et Efrahim, qui en a vu d'autres, l'assomme d'un seul coup de masse bien ciblé.

Cette capture rapide est de bon augure pour le reste de l'excursion. Nous repartons à la recherche du «bon endroit». Pendant 30 minutes, une heure, deux heures... Le temps est long, le soleil est brûlant, et la bière froide offerte par Efrahim permet de passer le temps en attendant l'hypothétique deuxième prise.

Le Mexicain, qui se fait soudain plus volubile, nous parle de sa plus grosse prise à vie: un marlin de 400 kg pêché à une dizaine de kilomètres des côtes de Zihuatanejo. «On a mis trois heures à le sortir de l'eau avec l'aide de deux touristes», raconte-t-il. Histoire de pêcheur ou réalité, on ne le saura jamais.

Les poissons ne mordent toujours pas, mais la balade dans à bord du Tequila nous donne la chance de voir une tortue géante, des dauphins, des pélicans, une orque. Et, au loin, la majestueuse chaîne de montagnes de la Sierra Madre del Sur, dont le vert éclatant tranche avec le bleu du ciel sans nuage.

Tout à coup, à quelques centaines de mètres du bateau, plusieurs dizaines de hérons se mettent à plonger frénétiquement dans l'océan. Efrahim met plein gaz et se dirige vers le groupe. Nous zigzaguons près de l'attroupement pendant de longues minutes, mais le fil de nos cannes refuse désespérément de se tendre.

Du poisson... à vendre

Près de quatre heures après notre départ, il est temps de rentrer. Avec notre seule et unique prise. Avant d'amarrer, Efrahim découpe d'une main experte le poisson en filets, dont la couleur rouge rappelle le steak. Certains hôtels de la région acceptent de cuisiner les prises de leurs clients, et des restaurants situés dans le port de Zihuatanejo offrent aussi de les apprêter.

La matinée de pêche, peu fructueuse, aura coûté 100$US, séparés à parts égales entre les trois touristes sur le bateau. Tant qu'à être dans le port, une visite au petit marché des poissons, directement sur la plage, s'impose. Les pêcheurs locaux et leurs femmes vendent en vrac des homards, rougets, marlins et toutes leurs prises récoltées avant l'aube. L'ambiance est bon enfant et l'odeur poissonneuse, tenace.

Non loin du port, les petites rues commerçantes de Zihuatanejo proposent une foule de petites boutiques - pour la plupart ultratouristiques - et de sympathiques restos et cafés. La ville est beaucoup plus calme cette année en raison d'un recul marqué du nombre de visiteurs. La crise économique américaine et les nombreux meurtres liés au narcotrafic dans le sud du Mexique seraient surtout à blâmer pour cette baisse de popularité.

Zihuatanejo est situé à une dizaine de kilomètres de la station balnéaire d'Ixtapa, où se trouvent plusieurs grands hôtels. C'est là où logent la plupart des touristes qui visitent la région.

Les frais de ce voyage ont été payés par l'office de tourisme d'Ixtapa-Zihuatanejo.