Destination encore méconnue des Antilles, l'île de Roatán, au Honduras, a tout pour séduire les amateurs de plongée et de tranquillité.

De la plongée pour tous

À Roatán, même les voyageurs peu portés sur la plongée finissent par enfiler des palmes. Ici, pas besoin d'aller jusque dans les profondeurs sous-marines pour être émerveillé : un simple tuba vous fera vivre des expériences mémorables.

Cette île située au large du Honduras est entourée par l'une des plus grandes barrières de corail du monde, le récif méso-américain, qui va jusqu'à Cozumel, au Mexique. À quelques mètres à peine de la plage, de magnifiques coraux se donnent en spectacle aux plongeurs, qu'ils soient experts ou néophytes.

« La plongée en apnée est vraiment excellente ici », lance Michel Lessard, qui a en pourtant fait à Cuba, à Cozumel et en République dominicaine.

Les « spots » de plongée abondent, comme en témoignent les cartes détaillées qu'on voit un peu partout. Avec un bon guide, les possibilités sont pratiquement infinies.

Bancs de poissons multicolores, tortues, raies, étoiles de mer : on ne sait jamais ce qu'on va découvrir d'une plongée à l'autre. Mais attention aux poissons-lions, qui peuvent vous injecter leur douloureux venin si vous vous approchez trop d'eux ! En revanche, les barracudas, qu'on voit assez fréquemment, ne s'en prennent que très rarement aux humains malgré leur air menaçant.

Pour ceux qui veulent aller en profondeur, Roatán est l'un des endroits les plus abordables dans les Caraïbes où obtenir son brevet de plongée sous-marine. De nombreux centres de plongée, la plupart fort bien équipés, se font concurrence. Certains instructeurs parlent très bien français, notamment chez TGI Diving à l'hôtel Henry Morgan de West Bay.

Des épaves à visiter

Même si de nombreux pirates ont sévi à Roatán au XVIIe siècle, aucun de leurs bateaux n'a survécu. Les plongeurs peuvent toutefois visiter des épaves qui ont été submergées pour eux, dont l'Odyssey, un navire de 300 pi de long, et l'El Aguila (l'aigle), qui a été scindé en trois lors du passage dévastateur de l'ouragan Mitch, en 1998.

Les amateurs de baignade à la plage sont moins bien servis à Roatán, puisqu'on y trouve peu de plages naturelles. Celle de West Bay, la plus importante de l'île, a été gagnée sur un marécage, de sorte que les insectes sont très présents, malgré les efforts de fumigation. À l'extérieur de West Bay, toutefois, plusieurs hôtels disposent de plages privées.

La taille limitée des hôtels de Roatán - rares sont ceux qui ont plus de 150 chambres - est l'un des aspects les plus attrayants de l'île. Le service a tendance à être plus personnalisé et le contact avec les autres voyageurs est plus facile. Beaucoup moins fréquentée que d'autres destinations soleil, Roatán est une île à échelle humaine, épargnée par le commerce à outrance, où le temps coule doucement.

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Vacances Transat.

PHOTO THINKSTOCK

L'île de Roatán est entourée par l'une des plus grandes barrières de corail du monde, le récif méso-américain, qui va jusqu'à Cozumel, au Mexique. 

Roatán en six lieux

La plongée a beau être le principal attrait de Roatán, l'île elle-même a beaucoup à offrir. Survol des lieux.

West End

Ce village animé domine la splendide baie Half Moon. Avec ses nombreux restaurants, bars, boutiques et hôtels, West End est l'endroit où les touristes de l'île se retrouvent pour magasiner et fêter. À ne pas manquer : la galerie Shawn Jackson, où l'on peut admirer de magnifiques photos sous-marines. Si votre hôtel est situé à West Bay, vous pouvez vous rendre à West End en bateau-taxi pour environ 3 $ US ou en taxi ordinaire pour environ 20 $ US.

West Bay

Plusieurs hôtels et restaurants s'alignent sur la plage de West Bay, située à l'extrémité de l'île. Le snorkeling (plongée libre) est particulièrement bon près du Grand Roatán Resort. Les amateurs d'émotions fortes sont aussi bien servis : on trouve à West Bay deux parcs offrant des parcours de tyrolienne dans la jungle (Gumbalimba Park et South Shore Zip-Line Adventures). Avant de rentrer à votre hôtel, arrêtez-vous à la Roatan Rum Company, qui concocte un délicieux rhum à la mangue, entre autres.

Coxen Hole

Capitale bourdonnante des îles de la Baie, dont fait partie Roatán, Coxen Hole a été fondé en 1835 avec l'arrivée de plusieurs familles anglophones provenant des îles Caïmans. La ville doit son nom au pirate britannique John Coxen (ou Coxon), qui a vécu à Roatán à la fin du XVIIe siècle. En se promenant dans la rue principale, on en apprend un peu sur la vie quotidienne des insulaires. Il n'est toutefois pas recommandé de s'égarer dans les rues secondaires de Coxen Hole, moins sûres pour les touristes.

Punta Gorda

Ce pittoresque village de la côte nord de Roatán abrite une communauté garifuna, dont les ancêtres sont des Africains et des autochtones des Caraïbes. Ce peuple s'exprime en espagnol et en garifuna, une langue dont le vocabulaire provient de langues autochtones, de l'anglais, du français et de l'espagnol. Dans les restaurants de Punta Gorda, vous pourrez goûter à l'une des spécialités garifunas, l'ereba, une galette de manioc.

Oakridge

À la hauteur de Punta Gorda, mais sur la côte sud, Oakridge est un charmant village de pêcheurs. Pour apprécier pleinement sa beauté, il faut circuler en bateau dans la baie, où se succèdent des maisons sur pilotis, certaines en très bon état, d'autres en décrépitude avancée. Dans l'étroit passage entre la terre ferme et l'Oak Ridge Cay, les habitants ne se formaliseront pas trop de votre présence un peu envahissante et vous salueront en souriant.

Santa Elena

C'est le secteur le plus reculé de Roatán. Séparée du reste de l'île par une épaisse forêt de mangroves où se cacheraient encore aujourd'hui des trésors de pirates, Santa Elena n'est pas vraiment accessible aux touristes. Mais si vous faites une excursion en bateau à Pigeon Cay, vous aurez peut-être la chance de rencontrer des habitants de la communauté locale. L'île voisine, Barbareta, appartient au milliardaire texan Kelcy Warren, qui contrôle la compagnie d'électricité de Roatán.

PHOTO SYLVAIN LAROCQUE, LA PRESSE

Coxen Hole est le centre nerveux de Roatán.

Un passé tumultueux

Coxen Hole, Sandy Bay, Flowers Bay : en voyant de tels noms de lieux quand on débarque à Roatán, on se demande si on est bien dans un pays hispanophone.

En fait, une bonne partie des insulaires a l'anglais comme langue maternelle. Ils côtoient un nombre grandissant d'hispanophones venus du continent pour travailler dans l'industrie touristique et qui vivent principalement dans l'une des rares localités portant un nom espagnol : Los Fuertes.

Au Roatán Museum, à côté de l'hôtel Anthony's Key, on retrace l'histoire de l'île. Les Espagnols découvrent Roatán en 1502 et de 1639 à 1648, ils expulsent les populations indigènes qui vivaient dans l'île depuis le VIIe siècle. Au milieu du XVIIIe siècle, les Anglais s'intéressent vivement à Roatán, établissant un campement militaire à Port Royal, dans l'est de l'île. Les pirates, attirés par l'intense circulation maritime dans les environs, affluent. Le plus célèbre d'entre eux sera Henry Morgan, qui a donné son nom à une célèbre marque de rhum.

Plutôt modeste, la présence anglaise durera tout de même plus d'un siècle. En 1859, le Royaume-Uni se résout à céder Roatán et les deux îles voisines, Útila et Guanaja, au Honduras. Ce n'est qu'à la fin de la dictature militaire au Honduras, dans les années 80, que le gouvernement a commencé à favoriser le développement de l'industrie touristique à Roatán.

PHOTO SYLVAIN LAROCQUE, LA PRESSE

Le Roatán Museum raconte l'histoire de cette île qui a déjà fait partie de l'Empire britannique. 

S'y rendre

Transat et Sunwing offrent des vols directs Montréal-Roatán jusqu'au printemps. Il est également possible de se rendre à Roatán avec les transporteurs américains United, Delta et American.

Devise

Le lempira est la devise du Honduras, mais à Roatán, le dollar américain est accepté (et affectionné) presque partout.

Hébergement

Roatán compte bon nombre d'hôtels de type tout inclus, mais aussi des établissements de luxe, comme le Beach House à West End ou le Parrot Tree au centre de l'île. Les voyageurs qui aiment sortir privilégieront les hôtels de West End ou de West Bay, alors que ceux qui préfèrent la tranquillité opteront pour des hôtels situés dans des zones isolées, comme le Media Luna.

PHOTO FOURNIE PAR LE GRAND ROATAN RESORT

Le Grand Roatan Resort fait partie des hôtels qui s'alignent sur la plage de West Bay, située à l'extrémité de l'île. 

Déplacements

Les taxis, les bateaux-taxis et les minibus sont les principaux moyens de transport pour les touristes à Roatán. Il est aussi possible de louer un véhicule, mais les tarifs sont plutôt élevés : environ 50 $US par jour pour un scooter et 65 $US pour une voiture.