Les Espagnols ont bâti Trinidad à flanc de montagne, au-dessus de la mer des Caraïbes, pour voir venir de loin les pirates. Exposée au sud, la ville toute en pentes, aux pavés inégaux et aux façades ocre ou pastel plaît à l'appareil photo. La lumière qui y règne a quelque chose de magique. Le guide Michelin accorde trois étoiles à Trinidad et affirme que la ville mérite le voyage. Les touristes y sont nombreux - surtout des Européens venus de La Havane, en autocar nolisé, pour la journée. Et les effets contradictoires de cette lucrative industrie s'imposent à l'esprit.

> En photos: Cuba rien d'inclus

Deux devises ont cours à Cuba: le peso national, avec lequel l'État paie les salaires, et le peso convertible (CUC), devise garantie sur les marchés internationaux que donnent les banques en échange des euros ou des dollars canadiens. Un peso convertible vaut à peu près 1$ canadien ou 25 pesos nationaux. Les Cubains n'ont pas vraiment accès aux CUC, mais les magasins de l'État vendent tout un paquet de denrées en CUC seulement. Voilà qui est aussi absurde qu'embêtant.

Pour mettre la main sur des CUC, les Cubains peuvent compter sur des proches à l'étranger... ou des touristes. Pas étonnant, donc, que des ingénieurs payés l'équivalent de 20$ par mois en pesos nationaux proposent des courses en taxi à des touristes à 3 ou 4 CUC chacune. Ou que des dizaines de familles louent des chambres à 25 CUC la nuit (cette activité très réglementée est aussi très taxée, et le gros de la somme revient à l'État).

À Trinidad, peut-être même plus qu'ailleurs, la présence de nombreux touristes provoque une course folle aux CUC, car c'est à peu près la seule activité économique de la ville. Ceux qui trouvent des CUC vivent plutôt bien. Les autres sont condamnés à une pauvreté abjecte.

En ville, on peut donc manger dans des restaurants parmi les plus chic du pays... qui côtoient des ruines habitées.

Doit-on pour autant éviter de visiter Trinidad, ou même tout le pays? Les devises étrangères provoquent-elles les inégalités? Ou offrent-elles un peu plus de liberté à une partie de la population? Encouragent-elles le régime ou, en bousculant tout, sont-elles une menace pour son système à deux vitesses? Vastes questions...

_____________________________________

Vols vers Cuba

Près du tiers des 3 millions de touristes qui visitent Cuba chaque année sont canadiens. L'île est donc admirablement bien desservi par les compagnies aériennes d'ici. Air Canada, Air Transat, Sunwing, alouette! La plupart des sièges sont toutefois vendus avec des forfaits tout inclus. Pas facile, donc, de partir moins d'une semaine ou 10 jours. Ou encore d'atterrir à Cayo Coco pour repartir de Holguín, comme nous l'avons fait. Seule WestJet a accepté de nous vendre un billet de ce genre, mais il a fallu passer par Toronto, ce qui ajoute près de deux heures au trajet. Un vol direct dure un peu plus de trois heures.

Il peut aussi être moins cher, à certains moments de l'année, d'acheter un forfait tout-inclus qu'un billet d'avion seul. Vous pourriez ainsi dormir une ou deux nuits à l'hôtel avant de vous lancer à la découverte du reste du pays...

____________________________________

Quelques adresses

Mieux vaut réserver une ou deux nuits dans un hôtel ou une casa particular avant d'arriver à Cuba. Sur place, les douaniers vous demanderont où vous dormirez. L'accès à l'internet est encore limité dans le pays. On trouve les meilleures connexions dans les bureaux de poste. Sachez tout de même qu'un employé pourrait surveiller vos activités. Le courriel, par contre, est de plus en plus répandu. C'est un bon moyen de trouver une chambre. Voici quelques adresses:

Morón > Alojamiento Maité: maite68@enet.cu

Santa Clara > Hostal Florida Centro: angel.floridacenter@yahoo.com

Trinidad > Hospedaje Carlos y Yami: yamycarlos@yahoo.es

Holguín > Doña Ninin: supervisora@hlg.onbc.cu