Pour un long week-end de vacances, on pense Québec, Toronto ou même New York. Alors quand des amis ont proposé La Havane, le premier réflexe a été de penser que Cuba était bien trop loin pour un si court voyage. Pourtant, il ne faut que trois heures de vol pour atterrir à La Havane.

- «Dans un tout-inclus, je suppose?»

- Non, c'est un voyage de ville à La Havane.

- «Ça doit être cher?»

- Pas du tout: 300$ pour le vol, quatre nuits à l'hôtel avec les déjeuners, et le transfert en autobus de l'aéroport.

- «Vendu!»

Le 17 février dernier, notre avion décollait donc du sol de l'aéroport Montréal-Trudeau, à 6h50. Un peu plus de trois heures plus tard, les portes s'ouvraient dans l'air de la mer des Caraïbes.

Nous pouvions encore profiter pleinement de la journée. Un autobus nous a laissés à notre hôtel trois étoiles. Merveilleux, l'hôtel Bellevue Deauville est situé devant la mer, sur la rue du Malecon, la longue bordure asphaltée de huit kilomètres qui longe la mer, où traînent les Cubains à toute heure du jour et de la nuit.

Parfait pour le jogging matinal ou pour une dernière bière en fin de soirée.

Photo: Émilie Côté, La Presse

Avec ses voitures d'époque, La Havane semble figée dans le temps

Et l'hôtel? Parfait selon les critères d'un trois étoiles cubain. Chambre propre avec télé câblée, et de l'eau relativement chaude pour la douche. Bar et restaurants, mais surtout une piscine sur le toit du quatrième étage avec une vue superbe sur La Havane.

L'hôtel est situé à quelques pas de la Habana Vieja, ancienne cité coloniale espagnole fondée en 1519. Une visite idéale pour la première journée d'un séjour à La Havane.

Pour commencer, nous avons pris le lunch dans un «paladar», un restaurant qui n'appartient pas à l'État, tenu par des gens dans leur maison. Il faut essayer le poisson blanc du paladar La Fontana, qui donne sur la Paseo del Prado, la promenade située au milieu de l'une des artères les plus populaires de La Havane.

Pour digérer, rien de plus agréable qu'une balade dans les rues de la vieille ville, que l'on restaure lentement mais sûrement: le Capitole, l'hôtel Séville, le Musée de la révolution, le Musée des beaux-arts, de même que les Plazas de la Arma, de la Catedral et de San Francisco.

Quiconque met les pieds à Cuba pour la première fois est en même temps émerveillé et troublé par le mode de vie communiste des Cubains et le «laisser-aller» architectural causé inévitablement par la révolution de Fidel Castro.

Dans les années 40, La Havane était une ville somptueuse. Soixante ans plus tard, elle est plutôt d'un chic délabré. Certains immeubles sont en ruines, mais ils montrent toujours les traces d'une vie jadis faste. Avec ses voitures d'époque, La Havane est une ville figée dans le temps.

Photo: Émilie Côté, La Presse

Le Capitole, à La Havane

La spécialité: le mojito

Le premier soir, un mojito s'impose au fameux bar le Monserate. Un endroit charmant où il y a tantôt de la musique live, tantôt des spectacles de magie de table en table par un «Luc Langevin» cubain.

Le reste du voyage a été tout aussi agréable. Il y a tellement à visiter à La Havane, du quartier des ambassades à l'université, en passant par le quartier Vedado (ancien repaire des familles nanties de la ville) et la Plaza de la Revolución, dont l'architecture communiste est d'une froideur et d'un gris déprimant.

Histoire de se reposer, on peut également prendre l'autobus ou le taxi pour se rendre dans «les plages de l'est», situées à 20 km de La Havane. Celle de Guanabo est un bon endroit pour avoir la paix au milieu de quelques Cubains. Il y a beaucoup de méduses, mais le soleil et la mer sont vraiment réparateurs. Beaucoup de gens préfèrent faire un aller-retour à Varadero, dans la même journée.

Lundi, quatre nuits après notre départ, il fallait malheureusement rentrer à Montréal. Mais pas besoin de se presser ou de se lever tôt: nous avions jusqu'à midi pour quitter la chambre. La navette pour l'aéroport passait 30 minutes plus tard, le temps d'aller acheter une bouteille de rhum à rapporter à la maison.

Photo: Émilie Côté, La Presse

Place publique dans le Vieux Havane

Voyager sans magasiner

Pour bien des gens, voyager rime avec magasiner, du moins pour une journée ou quelques heures. Oubliez ça à Cuba. Les galeries d'art peuvent être intéressantes, mais pour le reste, il n'y a que de l'artisanat et des bijoux - avouons-le - souvent sans intérêt.

Mais cette conséquence du communisme de Fidel Castro est une excellente nouvelle pour les voyageurs qui veulent se reposer: on a plus de temps pour relaxer, flâner, profiter de la ville et suivre les traces d'Ernest Hemingway. Et comme La Havane n'a pas de McDo ou de Starbucks, il y a un véritable sentiment de dépaysement.

Dans les restaurants, c'est un retour dans le temps. On voit toujours la beauté et la somptuosité des lieux de l'époque passé, bien que le mobilier et la décoration soient défraîchis.

À quoi la ville ressemblera-t-elle dans 20 ans? Que sera l'après-Fidel? On ne pourrait dire.

Mais c'est à voir maintenant pour pouvoir comparer plus tard.

Conseils pratiques

Combien d'argent prévoir par jour?

Avec 40$, vous pouvez passer une belle journée à La Havane. Avec 60$, vous ne regardez pas les prix sur les menus et vous buvez autant de mojitos que votre corps peut en supporter. Dans un restaurant d'État chic, il faut prévoir 15$ (repas et alcool). Dans un paladar (tenu dans une maison privée), cela peut aller jusqu'à 30$. Nous vous suggérons les fruits de mer, surtout la langoustine. Et comme passe-partout dans un endroit qui ne vous inspire pas confiance, allez-y avec la pizza.

Vivre chez l'habitant?

L'hôtel n'est pas la seule option d'hébergement. Les gens qui voyagent à La Havane peuvent également séjourner chez l'habitant, dans une casa particular. Nous avons entendu beaucoup de bien d'une casa particular appelée House In front of The Sea. Le coût : 15$ par nuit et 4$ pour le petit déjeuner sur une terrasse qui donne sur la mer. Un peso convertible cubain équivaut à 1,10$.

Comment s'y prendre?

Le site Voyage à rabais offre des forfaits Nolitour de quatre jours, vol direct de Montréal.