Lovée dans la chaîne de montagnes la Serra dos Órgãos, Petrópolis a été témoin de plusieurs grands pans de l'histoire du Brésil. En 1843, la famille royale y a établi sa résidence secondaire, là où elle fuyait la chaleur écrasante de Rio de Janeiro, situé à 68 km.

Perdu dans les nuages à 800 m d'altitude, le territoire où se trouve aujourd'hui la cité impériale a d'abord charmé l'empereur Dom Pedro I en 1830, le convainquant d'y établir un palais d'été. Son projet ne s'est toutefois pas concrétisé aussi vite qu'il l'espérait. Après des années de tensions avec les libéraux de son pays, il a abdiqué la couronne brésilienne au profit de son fils Pedro II, alors âgé de seulement 5 ans. 

Près de 12 ans plus tard, le jeune monarque a fondé la ville à qui il a donné son nom: «Petro-Polis», soit la ville de Pedro/Pierre. Dernier empereur de l'histoire du Brésil, Pedro II a fait construire un somptueux palais où il allait se prélasser en famille, parfois près de cinq mois par année. 

De nombreux aristocrates l'ont imité en y faisant bâtir leurs résidences. Même au lendemain de l'indépendance du Brésil et de l'exil de la famille impériale en 1889, Petrópolis a conservé son aura de noblesse. Les présidents de la nouvelle république s'y rendaient eux aussi durant l'été et logeaient au Palais de Rio Negro. 

De nos jours, la cité impériale est une ville d'environ 185 000 habitants où s'amalgament l'histoire, la modernité, le faste et la pauvreté.

Que visiter? 

Le musée impérial 

Transformé en musée, l'ancien palais est protégé avec soin: les visiteurs ne peuvent y prendre de photos et ils doivent enfiler des pantoufles afin de glisser sur le plancher de bois. De style néo-classique, l'endroit regorge de tableaux, de colonnes de marbre et d'objets ayant appartenu aux humains de sang «bleu»: couronnes, robes, bijoux et même un téléphone, branché à la résidence après la visite de Pedro II à l'Exposition universelle de Philadelphie. Vous pourrez aussi observer la salle de couture, les salons et les chambres, dont celle de la princesse Isabelle, un exemple d'inconfort associé à son statut de célibataire. 

Palais de cristal 

Importé de France par Gaston, gendre de l'empereur, un écrin de verre Belle Époque trône au coeur d'un îlot de verdure. Accueillant depuis plus d'un siècle des bals et des expositions de fleurs, le Palácio de Cristal a également été choisi par la princesse Isabelle en 1888 pour libérer les derniers esclaves de Petrópolis. 

Casa de Santos-Dumont 

L'une des plus grandes figures de l'histoire de l'aéronautique a résidé dans cette maison de type chalet suisse. En pénétrant dans la demeure tout sauf luxueuse, on découvre le meuble multifonction qu'Alberto Santos-Dumont a imaginé pour dormir, manger et travailler. Grâce à une vidéo et à plusieurs tableaux informatifs, on découvre ensuite qu'il a homologué le premier record du monde de l'aviation avec l'aéronef 14 Bis en 1906. Surnommé «The King of the Air» aux États-Unis, il est également connu pour avoir fait voler un dirigeable au coeur de Paris en 1900 lors d'un concours qui lui a valu 100 000 francs, pour avoir été le premier à «permettre» à une femme de piloter et pour avoir demandé à Louis Cartier de fabriquer une montre conçue pour être portée au poignet. 

Patrimoine religieux

Non loin de l'ancien repaire de Santos-Dumont, au sommet d'une rue franchement inclinée, on retrouve le Trône de Fatima, une statue quelconque qui veille sur les montagnes et la ville en contrebas. Vous pourrez apercevoir la cathédrale néo-gothique de São Pedro de Alcântara, saint patron de la monarchie brésilienne, qui a été inaugurée en 1925, après 37 ans de travaux et d'interruptions. L'endroit est d'une beauté sombre et inquiétante. 

Musée de cire 

Petrópolis compte aussi un musée où les grands de l'histoire brésilienne et mondiale sont présentés à l'état de statues de cire. On y retrouve entre autres Santos-Dumont, Dom Pedro II, Einstein et... Superman.

PHOTO THINKSTOCK

Accueillant depuis plus d'un siècle des bals et des expositions de fleurs, le Palácio de Cristal a également été choisi par la princesse Isabelle en 1888 pour libérer les derniers esclaves de Petrópolis.