J'ai passé deux jours sur ce que les Boliviens et les Péruviens sont fiers de décrire comme le lac navigable le plus élevé du monde, le lac Titicaca.

De Puno, côté Pérou, où j'ai assisté au lever du soleil qui rendait l'eau multicolore, j'ai ensuite traversé la frontière pour me rendre à Copacabana, en autocar, puis dans la Isla del Sol, en traversier, pour contempler le coucher du soleil qui jetait ses couleurs sur la cime blanche des glaciers.

 

À l'arrivée du bateau, des enfants attendaient la horde de touristes pour les attirer vers l'une des dizaines d'auberges qui parsèment l'un des deux villages de l'île.

Une fois gravies des centaines de marches, j'ai choisi ma chambre, le souffle court à cause des 3800 m d'altitude. Je suis parti à la découverte de l'île avec deux personnes rencontrées à bord du bateau.

Les quatre heures que nous avons passées à sillonner les sentiers, gravir les collines et observer les lamas, les moutons, leurs bergers et les montagnes qui se jetaient partout autour dans l'eau bleue et immense ont passé comme quelques secondes. Le temps a passé si vite, en fait, qu'au souper (sous l'un des plus beaux ciels étoilés qu'il m'ait été donné de voir), nous avons décidé de prolonger un peu notre séjour et de marcher le lendemain jusqu'à l'autre côté de l'île afin, notamment, de visiter les ruines incas, parmi les plus anciennes à braver encore aujourd'hui les intempéries à cette altitude.

La légende veut en effet que le peuple inca soit né dans cette île de pierre et de sable au milieu du lac Titicaca. Vrai ou non, la Isla del Sol possède encore quelques vestiges de cette civilisation perdue.

Du sud de l'île, une promenade agréable d'environ deux heures nous mène à de vastes ruines, Chincana, qui forment un dédale de plusieurs étages surplombant cette mer intérieure. Mais nous ne pouvons malheureusement pas rester longtemps, car les traversiers sont rares. Nous avons eu tout juste le temps d'avaler une bouchée avant d'embarquer, la tête à nouveau remplie d'histoires et de paysages.