La grippe porcine, qui pourrait avoir déjà fait plus de 150 morts au Mexique, a vidé les hôtels de la capitale, «peut-être à leur plus bas dans l'histoire de la ville», estimait-on mercredi dans la profession.

Les taux d'occupation des plus grands hôtels du centre-ville sont tombés entre 11% et 15%, alors que ces établissements de luxe «tournent» généralement au-dessus de 75%, voire de 80%, selon certains.Les touristes, plus de 20 millions par an en moyenne dans le pays, ont à l'évidence fui Mexico, selon les professionnels. La peur du virus a été moins forte sur les plages, où, par exemple, les hôteliers font état d'une baisse d'activité de l'ordre de 20% dans la célèbre station touristique de Puerto Vallarta, sur la côte Pacifique, très prisée par les Américains.

Les défections se multiplient à mesure que les tour-opérateurs suspendent leurs activités en direction du Mexique: les Français, le numéro 1 britannique Thomas Cook, qui a «annulé tous ses vols pour sept jours vers Cancun», la station balnéaire la plus fréquentée du pays, son compatriote Thomson qui en a fait de même et prévoit de rapatrier ses clients...

La fermeture des sites archéologiques, prononcée mardi, pénalisera un peu plus l'ensemble du secteur économique alors qu'ils avaient attiré plus de 4,5 millions de touristes en 2008.

Pour l'ensemble des hôtels de la capitale, toutes catégories confondues, les chiffres sont encore plus bas que dans les palaces.

«Hier (mardi), on nous nous a fait part d'une occupation aux environs de 10%. C'est l'un des moments les plus bas que la ville a vécus, peut-être le plus bas», a déclaré à l'AFP le président de la délégation de Mexico de la Chambre de Commerce nationale, Arturo Mendicuti.

Pour l'ensemble de la capacité hôtelière de la capitale, toutes catégories confondues et «en période normale, c'est-à-dire hors vacances ou fêtes, l'occupation moyenne est de l'ordre de 40% à 60%, selon lui.

«Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons enregistré des annulations de réservations de 18 groupes, environ 2.500 personnes», a-t-il ajouté. Il s'agissait de touristes «en provenance des Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, Belgique et quelques autres pays», a-t-il précisé.

«Il y a eu beaucoup d'annulations, près de 60% pour les quatre semaines à venir. Plus loin, nous n'avons pas encore de visibilité», a confirmé Juan de Dios Barba, président de la section de Mexico de la Confédération patronale nationale.

Et encore, «l'impact risque de devenir beaucoup plus important», selon M. Mendicuti: ces indications d'annulations sont antérieures à l'augmentation de l'alerte internationale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui l'a élevée du niveau 3 au niveau 4, sur une échelle de 6, et envisageait mercredi de la hausser d'un cran.

Jeudi et vendredi, le secteur hôtelier de la capitale a affiché une perte quotidienne de 170 millions de pesos (12,5 millions de dollars, 9,5 millions d'euros). Pendant le week-end, période normale de ralentissement de l'activité économique, cette perte a atteint 500 millions de pesos, samedi comme dimanche», a encore indiqué M. Mendicuti.