À la Poesia, vieux café du quartier San Telmo, à Buenos Aires, on écoute le samedi matin de vieux airs en sirotant un café avec le journal local. Ici, on ne vous presse pas pour laisser place à de meilleurs clients. La capitale argentine, aux charmes latins ensorcelant, se «vit» très bien même avec peu d'argent en poche. Après le café, la promenade... Si la ville en entier regorge de parcs et de squares ombragés, San Telmo offre déjà son pesant de balades, surtout si l'on a choisi l'un de ses hostels à prix modiques (16 à 30 $ par personne, en dortoir ou en chambre, avec déjeuner et accès à la cuisine). Au hasard des rues animées, on découvre les vitrines d'antiquaires, un marché couvert de 1897, des «passages» vers de spacieuses cours intérieures un brin décrépites. Les dimanches, il ne faut pas manquer le marché d'antiquités, place Dorrego.

Buenos Aires compte plusieurs autres marchés d'artisanat, ouverts surtout la fin de semaine. L'un d'eux, dans Recoleta, jouxte le cimetière du même nom, qui se visite gratuitement avec guide. En début d'après-midi, on va au restaurant, toujours moins cher qu'au souper, même si certains offrent des tarifs spéciaux pour manger avant 20 h.

Après le dîner, place à la découverte d'autres quartiers. De San Telmo, on marche vers Puerto Madero, quartier portuaire devenu chic, surtout le long des bassins bordant le parc Costanera Sur. D'immenses entrepôts de briques ont été transformés en bureaux, lofts et restaurants donnant sur une allée piétonnière. Elle mène, côté nord, au punte de la mujer, un pont blanc, moderne, évoquant deux danseurs de tango. Un beau voilier ancien, frégate militaire, est accosté tout près... et se visite pour l'équivalent de 70 cents.

De là, on n'est pas très loin du siège du gouvernement argentin, la Casa Rosada, peinte en rose en 1884. Elle a fière allure, y compris de l'intérieur. On y entre gratuitement toutes les fins de semaine en été. La visite guidée, par de fringants «grenadiers» de la garde présidentielle, mène notamment à un magnifique patio orné de palmiers et d'une fontaine, avec colonnades et boiseries tout autour.

En sortant, on est en face de la Plaza de Mayo. Très tranquille la fin de semaine, elle s'anime chaque jeudi à 15 h 30, depuis 1976, quand les Mères de la place de Mai, dont les enfants ont disparu durant les années de dictature, s'y rassemblent, un foulard blanc sur la tête.

Si la fatigue se fait sentir, on ne doit pas hésiter à prendre métro ou bus, pour moins de 40 cents. Direction Palermo, quartier tentaculaire, doté de beaux parcs, de chics résidences, de boutiques au design original, de restaurants à la mode. Et d'un superbe musée au moins, le MALBA, à la collection spécialisée en art latino-américain (gratuit le mercredi).

Reste le fameux tango! Nous délaissons les gros shows de soirée pour touristes pour une soirée (gratuite) dans un centre culturel. Avec orchestre et chanteurs qui font danser les gens du quartier! On peut aussi faire un tour à la Boca, premier quartier portuaire de Buenos Aires. La rue Caminito est bordée de pittoresques maisons colorées, de boutiques, d'ateliers d'artistes et de restaurants. Et le tango y est à l'honneur, dans la rue comme en terrasse des restaurants. Mais nul besoin d'être à table pour profiter du spectacle dans la chaleur ambiante...

Et puisqu'à Buenos Aires, il fait très chaud en été, ceux qui s'ennuient du bel hiver québécois peuvent aller faire du patin (pour cinq dollars l'heure) sur l'un des trois anneaux de glace de la ville!