Voulez-vous monter là-haut pour aller voir le Christ? nous demandent trois jeunes enfants, le sourire accroché aux lèvres. Oui, répondons-nous, sachant bien sûr qu'ils vont nous offrir leur assistance. Une sage décision. C'est que, pour atteindre l'énorme statue juchée sur la colline, les petits sentiers parfois mal définis nous paraissent ardus. L'aide de ces jeunes guides, qui connaissent le chemin par coeur, nous apparaît précieuse.

Une fois là-haut, après une escalade de plusieurs minutes qui ne s'est pas faite sans effort physique, l'énorme statue de béton représentant le Christ se dresse devant nous. Du sommet de cette colline, la vue était imprenable. La ville de Taxco s'étend devant nous. Les enfants qui nous ont indiqué la route, deux garçons et une fille, regardent leur ville avec autant d'admiration que s'ils la voyaient pour la première fois.

 

On pourrait croire qu'ils sont envoûtés par la magie des lieux. En fait, Taxco s'inscrit, comme une trentaine d'autres endroits au Mexique, dans le circuit des villes et villages magiques, los pueblos magicos. Ces lieux sont qualifiés ainsi par le secrétariat du Tourisme mexicain. Plusieurs sont à peu près inconnus, mais offrent des attraits particuliers: architecture, gastronomie typique, fêtes et traditions originales. Si ces destinations valent toutes la peine d'être visitées, Taxco - située à deux heures au nord-ouest de Mexico - demeure sans doute un incontournable.

Ainsi, sur cette petite montagne où nous avons abouti, il est possible d'admirer cette ville historique d'un seul coup d'oeil. Fiers, les trois jeunes Mexicains pointent çà et là des édifices, des rues et des lieux qu'ils aiment bien. Au loin, on aperçoit l'église Santa Prisca, un prodige de l'architecture baroque mexicaine. Elle a été construite entre 1751 et 1758. Tout près se trouve le zocalò, sorte de place publique où les gens du coin vont flâner, lire et profiter du soleil.

Taxco n'est pas une ville pour les voitures. Les côtes, les rues étroites, les ruelles ainsi que les nombreux piétons qui se promènent parfois au beau milieu du chemin rendent la conduite automobile très ardue. Mais les touristes qui aiment marcher et flâner adoreront l'endroit. Taxco est également reconnue pour ses bijoux. Bien que sa mine d'argent soit maintenant fermée, Taxco tente toujours de conserver sa réputation de «ville de l'argent» pour attirer les visiteurs, et ce, même si le précieux métal vient de l'extérieur. Un peu partout donc, des kiosques et des marchés offrent une variété de bijoux. Les amateurs d'artisanat y trouvent également leur compte: assiettes, masques, vêtements faits à la main peuvent être achetés à presque tous les coins de rue.

Et pour se sustenter, de petits restaurants offrent un peu partout de la cuisine typiquement mexicaine comme des tacos ou des chiles rellenos, sortes de poivrons garnis de sauce et de fromage. D'autres établissements proposent un menu plus international avec des pâtes, des pizzas, par exemple. Pour ceux qui préfèrent grignoter, de nombreux vendeurs ambulants offrent de la nourriture bon marché sur le zocalò. Il est alors possible de goûter aux célèbres esquites - maïs en grain servi dans un bouillon et arrosé d'un peu de jus de lime - ainsi qu'aux tamales, autre spécialité mexicaine, que l'on prépare à l'intérieur d'une feuille d'épi de blé d'Inde.

Cuetzalan, au coeur de la nature

Après Taxco, qui est entré de plain-pied dans le modernisme, sans toutefois perdre son charme d'antan, un autre village magique, Cuetzalan, à quelque 300 kilomètres de Mexico dans l'État de Puebla, donne l'impression d'atterrir au beau milieu d'un autre pays. Ici, les visiteurs découvrent le Mexique des grands espaces, le Mexique indigène.

Tel un trésor bien gardé, le petit village de Cuetzalan se cache dans de hautes montagnes enveloppées dans le brouillard. En plus du charme qu'offre une balade au coeur du village, avec ses rues en pierre, son grand marché public, sa population indigène qui porte des vêtements blancs et se promène pieds nus ainsi que ses trois magnifiques églises, l'endroit est également le paradis des amateurs de plein air.

Par exemple, le visiteur peut explorer plusieurs grottes. Des visites guidées d'une durée d'environ deux heures permettent de les parcourir et de découvrir leurs splendeurs. Pour ce faire, il faut débourser entre 20 et 50 pesos (2 $ à 5 $). Tout au long du parcours, les explorateurs en herbe, munis d'une lampe frontale, doivent se frayer un chemin dans des passages étroits et marcher dans de petits ruisseaux souterrains. Les courageux qui auront déployé des efforts physiques tout au long de cette balade seront en plus récompensés. À la sortie de la grotte, sous une toile installée par-dessus une camionnette, les guides attendent les visiteurs en leur tendant, sourire aux lèvres, une cerveza bien froide...

 

32 villages magiques

En 2007, on comptait 32 villages magiques. Pour recevoir ce titre, la population locale de chaque endroit doit vouloir mettre sur pied un comité ou une association touristique qui sera en communication constante avec le gouvernement central, explique-t-on sur le site internet du secrétariat du Tourisme mexicain. L'objectif de cette initiative: inciter les visiteurs, souvent attirés par les plages mexicaines, à sortir des sentiers battus et à découvrir d'autres attraits mettant en valeur l'histoire et les traditions de chacun de ces villages parfois perchés au sommet d'une colline ou encore cachés dans la forêt. «Nous avons le soleil et la plage, mais nous avons aussi d'autres attraits, souligne le directeur général du Conseil de la promotion du Mexique au Canada, Alfonso Sumaro. Nous voulons aussi intéresser les touristes à notre nourriture, à notre histoire et à notre culture.»