- «De la coca au déjeuner? - Oui, oui, de la coca. En haute altitude, c'est très bon pour les maux de tête.»

Dialogue de fous? Dialogue de sourds? Que nenni! Ce matin-là, au buffet de l'hôtel Sillustani à Puno, au bord du lac Titicaca, trône une pleine assiette de feuilles de coca parmi le thé, le café et les jus...

Quelques feuilles séchées baignant dans une tasse d'eau chaude. «Un maté de coca.» Voilà de quoi mon déjeuner - et les suivants - a été agrémenté durant mon séjour au bord de l'immense lac péruvien.

 

Lorsque l'on passe de 0 à plus de 3800 mètres d'altitude en seulement deux heures de vol, le mal des montagnes nous saisit presque automatiquement. Maux de tête, maux d'estomac, souffle court ou étourdissement sont quelques-uns des symptômes désagréables qui peuvent nous accompagner pendant 24 ou 48 heures dès la descente de l'avion.

Le remède habituel pour les touristes? Des pilules. Prendre des repas légers, boire de l'eau en quantité, faire très peu d'effort et se reposer sont sinon les meilleures gestes à poser.

Pour contrer les effets de la haute altitude, les habitants de la région du lac Titicaca consomment la coca au quotidien. Pour travailler dans les champs, on la mâche régulièrement. Au restaurant, on boit un maté de coca. Dans le hall de l'hôtel, la feuille de coca est à la disposition des clients. On a même droit à des infusions à la coca.

«Tous les habitants de la région en prennent, me dit Aldo, mon guide d'un jour. C'est bon pour la digestion, ça coupe aussi la faim et diminue la sensation de froid.» Les personnes plus âgées en font même un alcool particulièrement fort.

Je n'ai pas été jusque là. Mais pour atténuer mon mal de tête, mon maté de coca est devenu presque un rituel durant quelques jours. A-t-il eu un quelconque effet? D'après vous?