(Tunis) La fréquentation et les recettes touristiques en Tunisie ont nettement augmenté au premier semestre 2019 par rapport à l’année précédente, confirmant la reprise de ce secteur qui avait pâti d’attentats meurtriers en 2015.

Plus de 3,77 millions de personnes ont visité la Tunisie durant les six premiers mois de l’année, soit une hausse de 16,87 % par rapport à la même période l’an dernier. L’année 2018 avait marqué un rebond du tourisme après des années de marasme à la suite de deux attaques djihadistes meurtrières qui avaient visé en 2015 des touristes au musée du Bardo et dans la station balnéaire de Sousse.

Cette augmentation est particulièrement importante pour les touristes britanniques, qui sont deux fois plus nombreux qu’en 2018, et français, un quart plus nombreux. Le nombre de visiteurs européens a crû plus rapidement (+22 %) que le nombre de visiteurs maghrébins (+18,3 %).

Les recettes du tourisme ont augmenté, avec 25,5 % de hausse en euros (776 millions $ au 20 juin) et 42,9 % de hausse en dinars (816 millions $). La différence s’explique par l’importante dépréciation qu’a subie le dinar tunisien depuis trois ans.

En revanche, le nombre de nuitées a augmenté moins vite que la fréquentation, atteignant 7,8 millions de nuitées au 10 juin selon le ministère du Tourisme. En comparaison, ce nombre était de 13,6 millions de nuitées pour 2,9 millions de touristes en 2010, année de référence du tourisme avant la révolution qui a entraîné la chute du régime de Zine el Abidine Ben Ali.

Le 27 juin, un double attentat suicide revendiqué par l’organisation État islamique a tué un policier et un civil à Tunis et fait ressurgir le spectre de la violence dans le pays. Mais plusieurs syndicats de voyagistes français avaient indiqué que cela n’avait pas entraîné d’annulation notable.

« Tous les hôtels de la Tunisie sont pleins, ils le seront demain, après-demain, au mois de juillet, au mois d’août », avait aussitôt assuré le ministre du Tourisme, René Trabelsi, qui table sur la venue de 9 millions de touristes pour l’ensemble de 2019, un record pour le pays.

Après le soulèvement en 2011, le pays a été confronté à un essor de la mouvance djihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et de 59 touristes étrangers.