Intéressée par un circuit de Transat Découverte, Danielle Leclerc, de Repentigny, se demande s'il est risqué de voyager en Tunisie un an après les bouleversements survenus dans ce pays. Elle précise que son conjoint et elle ne sont pas du genre à s'aventurer hors des sentiers battus. Mais, justement, peu de sentiers sont aussi battus que ceux qui relient entre eux les principaux sites touristiques de la Tunisie.

Même au plus fort des événements de la «Révolution du jasmin», plusieurs centaines de touristes québécois sont demeurés sur place au lieu d'accepter la proposition des grossistes de les rapatrier. Les élections, plusieurs fois différées ont eu lieu et la situation semble complètement stabilisée.

Ce n'est pas la sécurité des touristes, mais celle de l'avenir du tourisme dans ce pays qui m'inspire des appréhensions. Même s'il n'a obtenu que 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante le parti Ennahda (ce qui signifie «mouvement de la renaissance»), composés d'islamistes dits «modérés» domine le gouvernement formé le 23 décembre. Outre le poste de Premier ministre, dévolu à Hamadi Jebali, ce sont des membres d' Ennahda qui dirigeront les principaux ministères. La Ligue des droits de l'homme a d'ailleurs exprimé son inquiétude devant l'attribution du ministère des Droits de l'homme à un membre d'Ennahda, Samir Dilou, qui sera également porte-parole du gouvernement.

Dans le secteur du tourisme, on se demande quelle place les préceptes dits «islamistes» (pour ne pas dire la charia) occuperont dans la nouvelle constitution que l'Assemblée constituante est chargée de rédiger. Interdira-t-on la vente d'alcool dans les hôtels et les restaurants? Imposera-t-on le port de maillots dit «décents» aux femmes sur les plages, voire y instaurera-t-on des sections séparées pour les deux sexes?

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