Plusieurs dizaines d'agences de voyages en Tunisie risquent de fermer très prochainement si le gouvernement ne réagit pas immédiatement, a annoncé lundi le président de la Fédération tunisienne des Agences de voyages et de Tourisme (Ftav), Mohamed Ali Toumi.

«Des dizaines d'agences pourraient être obligées de cesser leurs activités dans les prochains jours si des solutions urgentes ne sont pas trouvées dans l'immédiat», a-t-il précisé à la presse.

Les 700 agences de voyages, qui «constituent le maillon le plus important dans la chaîne touristique», emploient quelque 8000 personnes, a ajouté M. Toumi, déplorant «une situation catastrophique».

Ces fermetures «entraîneront de facto la mise au chômage forcé de plusieurs centaines d'employés, voire de plusieurs milliers dans les prochains mois», a-t-il souligné.

Selon M. Toumi, «il n'y pas de visibilité dans le secteur touristique pour 2012, donc cette situation peut s'accentuer».

«Nous sommes menacés de disparaître s'ils ne nous soutiennent pas et continuent à négliger nos revendications», a-t-il encore dit.

Depuis le 7 février 2011, la Ftav a déposé au ministère du Tourisme un dossier contenant des propositions, dont la création d'une cellule de crise pour le sauvetage des agences de voyages. Elle a également demandé un soutien financier pour ces agences et un allègement des procédures administratives afin de «faciliter leur travail».

La fédération a proposé au gouvernement de réduire le montant des taxes et de lancer une campagne de sensibilisation au respect de l'environnement des espaces publics et des sites touristiques.

Elle réclame également que les agences de voyages puissent commercialiser le pèlerinage à la Mecque, un monopole public jusqu'à présent.

Le pèlerinage à la Mecque était sous le contrôle des proches du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.

Imed Trabelsi, neveu de l'épouse de l'ex-président Leïla Trabelsi a été condamné, ainsi qu'un ancien ministre des Affaires religieuses de Ben Ali pour trafic et corruption dans l'organisation des voyages à la Mecque.

«Nos demandes restent encore sans réponses et si d'ici le 15 février le gouvernement continue à nous négliger, nous allons réagir», a mis en garde M. Toumi.

Secteur clé de l'économie tunisienne, le tourisme a subi de plein fouet les contrecoups de l'insurrection qui a abouti à la chute du président Ben Ali le 14 janvier 2011.