Durement affecté par les troubles qui ont précédé et suivi la chute du régime Ben Ali, le tourisme tunisien s'emploie activement, avec le concours de la France, à relancer ce secteur vital. Première action concrète de ce partenariat: 15 professionnels tunisiens se sont envolés lundi pour suivre une formation dans les domaines de la boulangerie et de la pâtisserie à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Ils seront suivis prochainement par 85 autres Tunisiens qui iront parfaire leur formation dans les métiers de l'hôtellerie. Ces stages ont été scellés par des conventions de jumelage entre des instituts tunisiens et la Chambre des métiers de Seine-Saint-Denis signées à l'occasion de la visite effectuée le week-end dernier en Tunisie par le secrétaire d'État français au Commerce, à l'Artisanat et au Tourisme Frédéric Lefebvre. «Le tourisme tunisien veut monter en gamme, changer de nature et la France veut l'aider à atteindre cet objectif», a commenté M. Lefebvre lors de la cérémonie de signature en présence du ministre tunisien du Tourisme Mehdi Houas.

Les deux parties se sont fixé à plus long terme un objectif de 300 formateurs appelés à leur retour à former d'autres personnels qualifiés, selon le responsable français. Outre l'axe «essentiel» de la formation visant à améliorer la qualité des services hôteliers, M. Houas s'attelle à dépasser le caractère saisonnier du tourisme tunisien. En plus du balnéaire, point fort du secteur jusque-là, le jeune ministre tunisien mise sur la diversification de l'offre touristique pour en améliorer la rentabilité. Parmi les créneaux ciblés, il entend promouvoir le tourisme culturel en mettant en valeur les vestiges historiques que recèle son pays, ainsi que le tourisme saharien et la thalassothérapie, segment où la Tunisie occupe le deuxième rang mondial après la France.

L'un des premiers pourvoyeurs en devises étrangères, le secteur du tourisme contribue à près de 7% du PIB tunisien et assure près de 400 000 emplois. En dépit des prévisions peu favorables faisant état d'un recul des réservations de 55% cet été, les responsables espèrent en atténuer l'impact grâce au tourisme intérieur et algérien.

Ils n'écartent pas aussi une affluence de dernière minute des touristes européens, français en particulier, pour découvrir la «Tunisie nouvelle» sur laquelle a soufflé le vent du «printemps arabe».