Pour un premier voyage en Afrique noire, nous avons choisi le Sénégal. En novembre dernier, quand la grisaille québécoise a été bien installée, nous sommes partis trois semaines au pays de la Teranga (qui signifie «hospitalité»). Ce merveilleux pays, négligé des touristes nord-américains, a pourtant bien des attraits : des paysages de plage et de palmiers, l'océan, les dunes du désert, la vallée du fleuve Sénégal et la rencontre avec ses habitants si sympathiques, souriants et accueillants.

Dans le désert de Lompoul, le dépaysement est total. - photo collaboration spéciale andré élémond

L'aventure débute à Dakar. La mer qui borde la ville lui donne tout son charme. Le soleil y brille toute la journée. Les marchés colorés et les rues animées rappellent l'Afrique à chaque pas, mais les gens pressés et anonymes, les édifices modernes font penser à toutes les grandes villes du monde. C'est une étape obligée. Nous dormons dans une charmante maison d'hôte, la Maison d'Ambre, où calme et confort sont au rendez-vous.

Une visite au monument de la Renaissance africaine s'impose. Cet impressionnant ouvrage de bronze couleur chocolat, de 52 m de haut, représente une famille tournée vers le reste du monde.

Nous avons aussi visité le phare des Mamelles, une élégante construction blanche, construite sur une des deux montagnes de Dakar. Ce phare comporte une lampe de 1000 watts ayant une portée d'environ 50 km. La vue de la ville y est magnifique.

Gorée la magnifique

À quelques encablures au large de Dakar, l'île de Gorée apparaît comme un bijou dans son écrin maritime. La «chaloupe», comme ses habitants la surnomment, relie l'île au continent et offre une perspective différente de la ville de Dakar et une vue imprenable de Gorée. La traversée dure 20 minutes.

Cette île minuscule est chargée d'histoire et son passé est tristement lié à la traite des esclaves. La Maison des esclaves permet de mieux comprendre cette tragédie et nous porte à la réflexion. Les visiteurs explorent les lieux silencieusement et s'expliquent mal ces faits historiques.

À Gorée, les ruelles ombragées et les maisons colorées charment les yeux. On se croirait hors du temps. On y circule seulement à pied car il n'y a pas de voiture. Passer la nuit dans une chambre d'hôte pour profiter de l'île, sans les hordes de touristes présents durant la journée, s'avère un excellent choix. Le climat doux, le paysage bucolique, le confort douillet de la chambre de la Villa Castel avec ses tomettes et ses persiennes nous font regretter de ne pas prolonger notre séjour.

De retour sur le continent, nous continuons jusqu'au lac Rose, qui n'a de rose que le nom, ce jour-là. C'est précisément à cet endroit que le rallye Paris-Dakar prenait fin. On y observe l'extraction du sel, ce dur travail exécuté par les villageois, qui ratissent le fond du lac avec leurs outils et chargent le sel à bord de leurs pirogues à la seule force de leurs bras. Des montagnes de sel sur le rivage offrent un paysage quasi-lunaire.

Photothèque Le Soleil

Le passé de la minuscule île de Gorée est tristement lié à la traite des esclaves. Une visite à la Maison des esclaves permet de mieux comprendre cette tragédie.

Le désert

Puis nos chemins nous conduisent au désert de Lompoul. C'est un paysage de dunes striées ocre et orangé. Le désert est magnifique. Une vraie découverte pour des gens à leur première visite en terre africaine. Les dunes sculptées comme des vagues, les couleurs changeantes selon l'orientation du soleil, le clair de lune, les étoiles, tout est réuni pour rendre cet endroit enchanteur. Nous logeons au Sénégal Lodge dans une authentique tente mauritanienne dotée du confort moderne : des lits confortables, l'eau courante et une salle de bain complètement extérieure, éclairée par des lampes-tempêtes. Quel dépaysement! La nourriture et le service sont excellents, ce qui ne gâche rien.

Au petit matin, une méharée de quelques heures nous permet de rêver que nous sommes seuls au monde et ajoute du charme à l'aventure. Des promenades à pied à travers les dunes nous font prendre conscience de l'aridité de cette région et nous remplissent les yeux de paysages semblant sortis tout droit du film Un thé au Sahara.

Au moment où le soleil est à son zénith, le désert se transforme littéralement en fournaise. Une baignade dans l'Atlantique est de rigueur. L'océan est à quelques jets de pierre. Le contraste entre le désert et l'océan si proche est surprenant.

Collaboration spéciale André Élémond

Dans le désert de Lompoul, le dépaysement est total.

Saint-Louis

Étape suivante : Saint-Louis, située au nord du pays. Une ville sympathique aux multiples visages qui mérite qu'on y passe quelques jours. Le quartier colonial est propice aux promenades: ses maisons élégantes, les beaux balcons ouvragés devant les cottages et leurs patios intérieurs. Nous avons eu le bonheur d'être accueillis à la Maison Jamm, une maison d'hôte exemplaire, typique du quartier colonial, emménagée avec goût et qui a tout pour plaire. Elle allie le charme de l'ancien au confort du moderne. Yves et son équipe ont fait de notre séjour chez eux un point fort de notre voyage. Une adresse que nous recommandons sans hésitation.

Une visite à Guet N'Dar, le quartier des pêcheurs, s'impose pour mieux connaître Saint-Louis. La balade, avec un guide local en calèche, nous fait découvrir un mode de vie bien différent. Les pirogues colorées, l'activité bourdonnante, les poissons brillants fraîchement pêchés de la mer nourricière et les enfants qui jouent au milieu de tout cela nous surprennent et nous charment.

La semaine suivante est consacrée à la croisière à bord du Bou El Mogdad.

Farniente à M'bour

En fin de séjour, le farniente est au rendez-vous au village de M'bour, sur la petite côte, dans le charmant Tama Lodge. Un hôtel de charme tenu par Elizabeth et Philippe, de sympathiques Français établis maintenant au Sénégal. Cet établissement de faible capacité, qui offre un service attentionné et un hébergement tout confort, séduit sa clientèle. La table y est excellente et le restaurant est emménagé directement sur la plage, les pieds dans le sable!

La plage du Tama est large et bien entretenue. Elle est fréquentée par des Sénégalais, qui la surnomment l'«éco-plage». On y rencontre les gens du coin avec qui on se lie facilement d'amitié. La mer y est calme et la baignade est facile.

Pour rejoindre le village et son animation, pourquoi ne pas opter pour une charrette avec un jeune du village comme guide? La visite du marché commentée, le chantier naval, où l'on construit des pirogues, le retour des pêcheurs et leur femme les attendant sur le rivage sont autant de souvenirs que nous conservons pour les mois froids qui nous attendent.

Somme toute, le Sénégal offre bien des possibilités et trois semaines sont insuffisantes pour les découvrir toutes. Ce pays calme aux paysages changeants, à la table remplie de produits frais et aux habitants attachants nous a séduits. Le pays de la Teranga remplit ses promesses et il nous tarde d'y retourner.

Repères

Capitale : Dakar

Population : 14 086 103 habitants

Langue parlée : wolof et français

Monnaie utilisée : francs CFA (taux fixe avec l'euro : 655 CFA = 1 euro, soit environ 1,40 $). Apportez des euros plutôt que des dollars américains.

S'y rendre :

Montréal-Dakar avec escale à Paris avec Air France. Montréal-Dakar avec escale à Casablanca avec Royal Air Maroc. Environ 1700 $

Achats à faire : peinture sous verre, tableaux en sable, batik, sculpture, etc.

Meilleure saison pour y séjourner : novembre à avril

Salutations :

Salam maliekoum, à laquelle on doit répondre : Maliekoum salam.

Nanga'def = «Comment allez-vous»?

Photothèque Le Soleil

Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, est une ville sympathique qui mérite qu'on y passe quelques jours.