Avec sa nouvelle ligne directe Montréal-Bâle-Mulhouse, Air Transat fait d'une pierre trois coups. En un seul vol, les Québécois ont désormais accès simultanément à la France, à la Suisse et à l'Allemagne.

Inauguré le 29 mai, ce nouveau lien traverse pour l'instant l'Atlantique une fois par semaine. En une heure de plus que vers Paris, il nous mène en Suisse ou en France, au choix. L'aéroport de Bâle-Mulhouse a en effet deux sorties, une sur chacun des pays. L'Allemagne, elle, n'est qu'à quelques kilomètres de là, accessible par l'un ou l'autre côté. Pratiquement, les trois frontières se touchent.

Quant à ceux qui ne sauraient se résoudre à mettre le pied en France sans faire un saut à Paris, le TGV les y mène en un peu plus de trois heures. Et pour ceux qui optent pour la Suisse, il faut à peine une heure pour se rendre à Lausanne, en train régulier cette fois.

Différences marquées

La proximité géographique des lieux n'exclut aucunement la diversité. Ainsi, Bâle a beau n'être qu'à quelques kilomètres de la France, ses habitants n'y parlent pratiquement pas français. C'est ici la Suisse allemande dans son plein épanouissement, et c'est sur l'anglais qu'il faut davantage compter pour converser avec les gens.

À l'intérieur même de la Suisse, le contraste est tout aussi fort. En une station de train, l'allemand fait place au français, sans que les deux langues ne se chevauchent. Et qui dit changement de langue dit à coup sûr changement de culture.

Le passage de la Suisse vers la France est quant à lui marqué par une foule de nuances, et pas seulement sur le plan architectural. À la discrétion et à la ponctualité maniaque des Suisses succède le caractère latin des Français, toujours prêts à étirer un bon repas ou à vous faire goûter un bon petit vin tiré de leur cave. Surtout connue pour ses magnifiques maisons à colombages (et sa choucroute!), l'Alsace offre des visages aussi riches que variés, en raison d'un passé tumultueux, qui l'a fait passer maintes fois d'une nation à l'autre.

Enfin, bien que l'Allemagne n'ait pas été visitée au cours de ce périple, le voyageur est assuré de trouver là aussi la trace d'une histoire profondément différente de celle de ses voisines.

Pour l'avoir expérimenté avec bonheur, nous vous suggérons d'ailleurs de ne pas hésiter à profiter de quelques visites guidées. Vos flâneries n'en seront ensuite que plus enrichissantes!

Mulhouse, la belle industrielle

Mulhouse a beau être d'abord une ville industrielle, elle n'en possède pas moins un attrait culturel certain.

Cinq de ses sept musées sont de nature technique. On y retrouve le plus grand musée de l'automobile au monde, où l'on peut admirer à la fois les bagnoles les plus chères (la voiture personnelle de M. Bugatti vaut à elle seule 12 millions d'euros...), les plus vieilles (une sorte d'auto-locomotive à vapeur qui serait à l'origine du terme «chauffeur») et les plus rapides. Les autres musées techniques s'intéressent aux trains, à l'électricité, au papier peint et à l'impression sur étoffes.

Ce dernier possède notamment la plus grande collection d'échantillon d'étoffes imprimées au monde, soit six millions de morceaux de tissus classés dans ses archives, des débuts de la technique à aujourd'hui. Des grandes pièces indiennes admirablement décorées à la finesse des motifs de cachemire, il laisse voir à quel point l'humain peut être ingénieux pour créer le beau. Après une telle visite, vous ne verrez plus jamais un imprimé du même oeil!

Il faut dire que Mulhouse a longtemps été un centre textile d'importance. Aujourd'hui, toutefois, elle subit elle aussi la forte compétition asiatique.

Pas de colombages

Bien qu'elle fasse partie de l'Alsace, vous ne verrez pas à Mulhouse de ces belles maisons à colombages qui caractérisent la plus petite région de France. Pendant longtemps, la ville qui compte aujourd'hui 112 000 habitants, a été une république indépendante, alliée aux cantons suisses voisins pour sa protection. Elle a adhéré à la Réforme au XVIe siècle et a vécu sous dominance protestante pendant deux siècles. Aujourd'hui, elle est marquée par une grande diversité religieuse et ethnique, avec ses 50 % de catholiques, 25 % de musulmans, les autres 25 % étant protestants ou juifs.

La ville a aussi à coeur la conservation du dialecte alsacien, et tous ses noms de rue sont traduits et affichés dans la vieille langue que plusieurs habitants utilisent toujours.

Le promeneur trouvera le coeur de la ville à la place de la Réunion, particulièrement à l'heure de l'apéro. C'est là que se déroulent les activités d'importance, notamment un marché de Noël que l'on dit fameux. Occupant un côté de cette place, l'ex-hôtel de ville, de style Renaissance de couleur rose entièrement orné de fresques trompe-l'oeil datant du XVIIe siècle, tient sans contredit la vedette.

Bâle, «porte d'or» de la Suisse

Pour tout Nord-Américain, sortir sur la grande place devant la gare suisse de Bâle est une expérience en soi. Car malgré la vie qui y fourmille, les lieux sont presque silencieux. Ici, l'effet tramway est doublé par celui de la multitude de vélos. La vieille ville en est envahie.

Des vieilles dames et des messieurs respectables aussi bien que des jeunes circulent à pleines rues... et s'arrêtent pour laisser passer les piétons! Un peu partout, des dizaines de bécanes sans prétention sont stationnées, verrouillées sommairement. De toute évidence, le vol n'est une préoccupation pour personne.

Proximité des autres pays oblige, la troisième ville du pays après Zurich et Genève compte trois gares, une suisse, une française et une allemande, ces deux dernières avec leurs douanes et menant directement vers les pays concernés.

Au moment de notre passage, la ville se préparait avec effervescence à accueillir le match inaugural du Championnat d'Europe de football de l'UEFA. Partout, le rouge et le blanc du drapeau national s'affichaient, alors que les grandes places se garnissaient d'estrades et d'écrans géants.

Mais outre cet intermède sportif, Bâle est surtout la capitale culturelle du pays, avec près de 40 musées. Et bien que le coût de la vie y soit plus élevé qu'ici, il est bon de savoir que chaque hôtel donne à ses clients une passe permettant de circuler gratuitement en tramway et d'accéder à pratiquement tous les équipements culturels, ce qui constitue un atout certain.

Avec son port sur le Rhin qui la traverse, et d'où partent 500 bateaux par jour, Bâle est qualifiée de «porte d'or de la Suisse»; pas moins de 30 % du commerce national y transite. Quelque 50 000 frontaliers viennent y travailler chaque jour, faisant grimper sa population à près de 500 000 habitants.

Pour les touristes, toutefois, c'est la vieille ville qui retiendra le plus l'attention. Ses premières occupations remontent à l'époque des Celtes, un siècle après Jésus-Christ. De ruelle en ruelle, on s'enfoncera avec bonheur pendant des heures, jusqu'à ce que la fatigue nous conduise vers une petite terrasse. Après tout, quand ce sont les vacances...

Une nouvelle route des vins

Il y a l'Alsace des villes, Mulhouse, Colmar, Strasbourg... et il y a l'Alsace des champs, où se retrouvent près de 7000 vignerons. Un chemin incontournable!

Bien qu'elle produise un peu de vin rouge, l'Alsace est surtout connue pour ses blancs, riesling et pinot gris en tête. Depuis l'an dernier, la région s'est alliée avec le pays de Bade (la Forêt-Noire), dans l'Allemagne voisine, pour développer une nouvelle route des vins et en faire une destination vinicole de qualité.

Des vignerons comme Robert Blanck, à Obernai, se font un plaisir de vous faire déguster leur production en faisant causette. Son installation est dans la famille depuis 1732, et l'homme a à coeur de conserver les méthodes traditionnelles de fabrication. Dans ses grandes barriques en chêne, il laisse le temps faire son oeuvre. Pas question ici d'accélérer le processus artificiellement. On boit le vin quand il est prêt, un point c'est tout!

M. Blanck raconte volontiers l'histoire du vin alsacien et celle des vignobles. Contrairement au reste de la France, le droit d'aînesse n'a jamais existé en Alsace, dit-il. À leur mort, les parents subdivisaient donc la terre entre tous les enfants, si bien qu'aujourd'hui, les vignobles sont pour la plupart petits, avec tout le charme que cela confère.

Ils se caractérisent aussi par leur localisation à distance de la propriété. Historiquement, pour des raisons de sécurité, les producteurs habitaient à l'intérieur des fortifications, et y rentraient après la journée de travail aux vignes. C'est toujours ce qu'ils font.

Repères

> Vol direct

Depuis le 29 mai, Air Transat offre un vol direct Montréal-Bâle-Mulhouse une fois par semaine, avec départ le jeudi et retour le vendredi. Si vous optez pour la Suisse, n'oubliez pas que le pays n'a pas adhéré à l'Union européenne, et utilise toujours le franc suisse, dont la valeur est presque à égalité avec celle du dollar canadien.

Pour en savoir plus : www.vacancestran sat.com, www.airtransat.ca, www.france guide.com, www.tourisme-alsace.com et www.MySwitzerland.com.

> La langue en Suisse

Pour un Québécois, les questions linguistiques sont toujours d'intérêt. En Suisse, environ 70 % de la population parle l'allemand, 20 % le français, 10 % l'italien, et 1 % le rétoromanche, un dialecte qui s'écrit en allemand. La plupart des cantons sont unilingues, et apparemment, ce n'est pas un sujet d'angoisse existentielle. Mais sachez que là comme ailleurs, l'anglais sert de passe-partout.

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Le Soleil était l'invité de Vacances Transat en partenariat avec Maison de la France, le Comité régional de tourisme de l'Alsace et Tourisme Suisse à l'occasion du vol inaugural Montréal-Bâle-Mulhouse.