Ses routes sinueuses louvoient dans les montagnes et sitôt que le regard se laisse aspirer par un sommet verdoyant, une anse se dévoile et invite à plonger dans des eaux aux reflets turquoise. Mettre le pied à Sainte-Lucie, perle des Petites Antilles, c’est croire un peu au paradis.

Majestueux pitons

PHOTO ALEXANDRE VIGNEAULT, LA PRESSE

Tout au long de son séjour, on joue à cache-cache avec les majestueux pitons. Ses aiguilles dominent le sud-ouest de Sainte-Lucie, non loin de Soufrière, en contrebas.

On ne peut pas — et on ne veut pas — les manquer : le Gros Piton et le Petit Piton, emblèmes de Sainte-Lucie.

Ces deux aiguilles volcaniques, classées au patrimoine mondial de l’humanité, dominent le panorama du sud-ouest de ce petit pays en forme de mangue situé entre Saint-Vincent et la Martinique.

Majestueuses et défiantes — l’ascension du Petit Piton est réservée aux grimpeurs patentés —, elles se dressent tout près de la Soufrière, épicentre touristique de l’île.

Où qu’on soit, et tout au long de son séjour, on les cherche du regard et on s’abreuve de leur beauté tranquille… même si on les a aperçues avant même de mettre le pied à terre, quand l’avion approche de l’aéroport.

Plages de rêves

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La plage de Sugar Beach est considérée comme l’une des plus belles de l’île.

Le littoral escarpé de Sainte-Lucie est parsemé d’anses abritant des plages invitantes. Sugar Beach, située sur la propriété du même nom, a la réputation d’être la plus belle du pays.

Son sable blond importé de Guyane lui donne fière allure, c’est vrai. Ce qui en fait un endroit unique, c’est toutefois son emplacement : entre les deux fameux pitons.

Il en existe quantité d’autres, aussi accueillantes et parfois de sable « noir », c’est-à-dire d’un brun cassonade foncé, comme celle de l’Anse Chastanet.

Ici ou plus au nord, côté Caraïbes, la mer est presque paresseuse, l’eau cristalline et juste assez chaude (ou juste assez fraîche, c’est selon).

Conseil d’ami : si vous croisez des oursins, comme il y en a des grappes dans la baie de Labrelotte, gardez-vous de les tâter du bout du pied. Même délicatement. Une écharde dans le gros orteil est si vite arrivée…

Plages « publiques »

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Les plages sont publiques à Sainte-Lucie. Arriver par la mer à Sugar Beach, par exemple, est toutefois une bonne façon d’éviter les irritants.

Les plages de Sainte-Lucie sont toutes publiques. Or, en pratique, certaines des plus réputées se trouvent sur les terrains — privés — de complexes hôteliers.

Nous avons questionné quantité de gens et obtenu, chaque fois, la même réponse : les hôtels ne peuvent empêcher l’accès à la mer.

Ce qui ne veut pas dire qu’ils le facilitent : il faut souvent passer par une guérite, parfois laisser la voiture loin de la plage et se taper une descente abrupte (hôtels et villas sont très souvent à flanc de montagne), et il est possible que l’accès soit refusé tard dans la journée pour éviter le flânage.

Bref, l’accès est public, mais les formalités, dissuasives. L’une des façons d’éviter ces irritants terrestres est d’y arriver par taxi… marin.

Un bain « dans » un volcan

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On s’adonne au rituel du bain de boue en famille ou entre amis. Ça aide à s’en mettre jusque dans le dos...

Soufrière porte bien son nom : une odeur de soufre plane sur la charmante petite enclave. Ce n’est pas une image : plus on se rapproche des fumerolles du Qualibou, volcan effondré situé tout près de la ville, plus ça sent les œufs pourris.

L’endroit est néanmoins le plus visité du pays, pas tant pour ces effluves qui peuvent donner la nausée que pour ses bains d’eaux sulfureuses, censées avoir des propriétés adoucissantes et cicatrisantes.

S’y baigner est un jeu : après s’être saucé dans les eaux noires, bien chaudes, on s’y enduit généreusement de boue volcanique qu’on laisse sécher un peu sur sa peau avant de retourner se prélasser dans l’un des quatre bains aux fonds un brin vaseux. Relaxation garantie. Peau de bébé aussi.

Au bain (10 $ US), on peut aussi ajouter (pour 5 $ US) un petit tour qui s’approche du cratère où, ébahi, on peut voir l’eau noire faire de grosses bulles grâce au feu venu des entrailles de la Terre.

L’endroit étant très couru, mieux vaut y aller tôt le matin.

Grandeur nature

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Il ne faut que quelques dizaines de minutes pour atteindre le point culminant de la Tet Paul Trail et sa vue sur le Petit Piton.

Destination de relaxation avant tout, Sainte-Lucie a toutefois ce qu’il faut pour combler ceux qui ont la bougeotte.

En plus de se mesurer à ses eaux — snorkeling et plongée dans les récifs coralliens, entre autres —, on peut défier ses montages. Ses pitons, en particulier.

L’approche de la tempête Dorian, à la fin de l’été, nous a empêché de faire l’ascension du Gros Piton, une randonnée d’une difficulté dite moyenne qui demande quatre heures, aller-retour.

On a trouvé un compromis : la Tet Paul Trail, une marche d’environ une heure dans un sentier aménagé (escaliers, garde-corps, etc.), ponctuée de beaux points de vue, mais assez pépère pour un marcheur minimalement en forme.

La randonnée, effectuée en compagnie d’un guide, coûte 10 $ US et permet de faire connaissance avec la végétation locale et d’accéder à une vue spectaculaire de l’Anse des Pitons et des falaises vertigineuses du Petit Piton.

L’île renferme également quelques superbes chutes, dont celle du Diamond Botanical Gardens, à deux pas de Soufrière.

L’île du plaisir

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Chacune des chambres du spectaculaire (et très cher) Jade Mountain Resort possède une piscine donnant l’impression de nager sur l’horizon. Par temps clair, la vue sur les pitons est époustouflante et on peut même apercevoir au loin Saint-Vincent, l’île voisine.

Chaleur un brin humide, végétation luxuriante, plages douces, eaux suaves, tout de cette perle des Petites Antilles respire la sensualité.

Si Sainte-Lucie peut combler les familles, elle mise sur ses nombreux charmes pour attirer les couples.

Certains complexes n’acceptent d’ailleurs que les adultes. On ne s’étonne ni de voir des chapiteaux blancs sur la plage ni d’apprendre que l’île est une destination « lune de miel » prisée.

Les complexes hôteliers courtisent les amoureux en offrant de luxueuses cabanes sur pilotis avec douche extérieure (Sandals), des maisonnettes isolées des voisins avec piscine privée qui invite au bain de minuit à toute heure du jour (Stonefield), ou encore des chambres avec vue époustouflante et piscine privée (le spectaculaire Jade Mountain, pour quelques milliers de dollars la nuit).

Les occasions de batifoler dans l’eau « avec pas de maillot » ne manquent pas…

Petit tour dans la capitale

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Lero tient un stand de fruits et légumes frais au marché de Castries, capitale de Sainte-Lucie.

L’intérêt de Castries, la capitale, ne tient pas à ses monuments.

On fait vite le tour du Derek Walcott Square et de sa cathédrale de l’Immaculée-Conception.

En revanche, si on a la chance d’y être par un samedi matin, le détour par le marché vaut le détour pour tâter le pouls de la ville et se mêler aux résidants.

Une île, des festivals

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Le soleil se couche sur les Caraïbes, près de la baie Labrelotte, où se trouve le complexe Windjammer Landing.

Sainte-Lucie n’a pas à défendre sa réputation comme destination soleil lorsque le temps froid mord l’hémisphère Nord. Dépendante du tourisme — 65 % du produit intérieur brut, selon le ministre du Tourisme —, l’île cherche toutefois à attirer les visiteurs durant la belle saison.

Sa stratégie ? Miser sur les festivals, comme Montréal l’a fait ces dernières décennies. La saison débute en mai avec un festival de jazz, suivi en juillet par le carnaval et, à la fin d’août, par Roots & Soul.

Installé dans la presqu’île de Pigeon Island, qui a jadis abrité le pirate François Le Clerc dit Jambe de Bois, l’événement mettait en vedette cette année les vétérans UB40 et la star américano-jamaïcaine Tarrus Riley.

Le site fait penser au parc Jean-Drapeau, mais bordé par l’océan Atlantique et la mer des Caraïbes plutôt que par le fleuve Saint-Laurent…

La proximité de l’eau amène une brise fraîche fort bienvenue lorsqu’on se trémousse pendant des heures sur des rythmes reggae, afro-pop et hip-hop, dans une ambiance franchement amicale. Et avec un verre de rhum punch corsé à la main, comme tout le monde.

Pendant une prestation moins excitante, on peut s’éloigner et arpenter une partie des ruines de Fort Rodney, destination populaire auprès des randonneurs qui, de jour, visitent le Pigeon Island National Park.

Les frais de ce voyage ont été payés par l’Office du tourisme de Sainte-Lucie, qui n’a eu aucun droit de regard sur le contenu du reportage.

Repères

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Piscine privée et vue sur le Petit Piton, au Stonefield Estate Villa Resort.

S’y rendre

Une partie de l’hiver, Sunwing propose un vol direct hebdomadaire entre Montréal et Sainte-Lucie. Le reste de l’année, il faut faire escale à Toronto ou aux États-Unis.

S’y déplacer

Il est possible de louer une voiture. Il faut toutefois être à l’aise de conduire à l’anglaise (volant à droite, conduite côté gauche). Sachez aussi que les routes sont sinueuses, étroites, faites de virages en boucle, de montées et de descentes souvent abruptes. Les hôtels proposent souvent des services de navette et, de là, pour explorer, on peut demander un taxi privé. Il faut négocier le prix, il n’y a pas de compteur.

Où dormir ?

Hôtel de luxe, villa, formule tout inclus ou non, hôtel-boutique, chambre d’hôte ou séjour dans une ancienne plantation, les formules offertes sont extrêmement variées. Le site de l’Office du tourisme constitue un bon point de départ.

>>> Consultez le site de l’Office du tourisme

Devise

La monnaie qui a cours à Sainte-Lucie est le dollar des Caraïbes orientales. L’argent américain est toutefois très couramment utilisé, même au marché.