Du 9 au 25 février, tous les yeux seront tournés vers la région de PyeongChang, en Corée du Sud, à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver. Une région qui est loin, très loin de figurer sur les circuits touristiques classiques, mais que La Presse a explorée. Bienvenue à Gangneung, la plus grande ville coréenne sur les côtes de la mer du Japon et hôte des épreuves sur glace.
Pour bien manger végé: Tofu soyeux
En bord de mer, Gangneung propose évidemment un bel éventail de restaurants de poissons et fruits de mer fraîchement pêchés.
Et pourtant, c'est au tofu qu'on vous recommande de goûter, un tofu exceptionnel préparé avec de l'eau de mer, servi dans un bouillon - non pressé - ou en tranches, avec l'assortiment de condiments populaires: kimchi, aubergines et champignons marinés, pâte de miso, etc.
Ce Sundubu est si prisé par la population locale qu'on y fait la queue, les dimanches, dans les restaurants du quartier Chodang où il est encore préparé de façon traditionnelle.
On commande en pointant une image sur le menu et on s'en tire à très bon compte: 10 $ pour un repas savoureux et nourrissant.
Pour se prélasser au soleil: La plage de Gyeongpo
C'est évidemment la grande vedette de Gangneung, celle qui attire ici les masses de touristes, l'été, à tel point qu'elle récolte la médaille de bronze du concours des plages les plus visitées de Corée.
Elle est bondée en juillet et en août, et jamais complètement désertée en hiver, où l'on continue à fouler son sable blanc et à jouer à se prendre en photo, encore et encore, le téléphone cellulaire fixé sur une longue perche.
On s'y presse aussi le soir pour manger, dans les bouis-bouis en bord de mer, des poissons et des fruits de mer qu'on choisira dans un aquarium à l'entrée du restaurant.
Pour prendre un café: La plage d'Anmok
Un agréable chemin bordé de pins - emblème de la ville - permet de relier la plage de Gyeongpo (à Gangneung) à celle d'Anmok, dans l'agglomération voisine, réputée pour son «avenue du café», chapelet de cafés indépendants et franchisés, parfois excellents, parfois très moyens: choisissez surtout en fonction de l'ambiance qui vous convient le mieux.
Un festival du café y sera organisé pendant les Jeux olympiques.
Pour plonger dans le passé: Le palais d'Ojukheon
De tous les musées de Gangneung, le palais d'Ojukheon est, de loin, le plus intéressant à visiter.
Cet ensemble de pavillons datant du début du XVIe siècle a accueilli deux héros de la dynastie Joseon: Sin Saimdang - modèle confucéen féminin, que l'on retrouve sur les billets de 50 000 yens - et son fils, le philosophe Yulgok Yi-I.
Les bâtiments ont été fort bien restaurés et entretenus, ce qui, diront certains, leur donne un petit air de décor de cinéma, mais l'ensemble est joli et paisible.
Explorez un peu les environs: vous y trouverez quelques galeries d'art intéressantes et des cafés et des pâtisseries où il fait bon se poser.
http://english.visitkorea.or.kr/enu/ATR/SI_EN_3_1_1_1.jsp?cid=264191
Pour faire une balade à vélo: Le lac Gyeongpoho
Gangneung est une ville d'eau: lovée sur le bord de la mer du Japon, elle s'est aussi déployée sur les rives du lac Gyeongpoho, lui-même bordé par une piste cyclable de 4 km (plusieurs kiosques proposent des vélos en location: comptez 5 $/h environ).
L'endroit est particulièrement joli au coucher de soleil dans sa portion sud-est, couverte d'une impressionnante forêt de bambous à tige noire et de pins.
Quelques attraits touristiques l'entourent, dont le surprenant musée consacré à Edison, mais malheureusement pour les touristes étrangers, les explications n'y sont qu'en coréen.
Mieux vaut s'arrêter au pavillon Gyeongpodae, qui surplombe le lac. Tout petit, son charme tient surtout dans le dicton voulant qu'on puisse y voir cinq lunes.
Pour y aller: Tourisme en éclosion
La tenue des Jeux olympiques à PyeongChang a motivé la construction d'une nouvelle liaison de train entre Séoul et la côte Est, réduisant du même coup la durée du trajet de 140 à 60 minutes.
«On espère développer le tourisme à l'année dans cette région qui n'est pas encore très visitée», dit Randy Snape, directeur du marketing au Canada de l'Organisation du tourisme de Corée.
Lors de notre passage, plusieurs hôtels étaient en construction ou venaient tout juste d'accueillir leurs premiers visiteurs.
La barrière linguistique était encore très grande, l'anglais y est peu parlé, tant dans les hôtels que dans les restaurants, les taxis et même à l'office de tourisme de la gare de bus, où le personnel ne parlait que le coréen et le chinois.
On s'armera donc d'un peu de patience.