Bien sûr, il y a le Manneken Pis, la Grand-Place et l'Atomium. Mais la capitale de la Belgique - voire de l'Europe! - ne se limite pas à ces hauts lieux touristiques. En grattant un peu, il y a moyen de découvrir la ville autrement, et du coup en vivant un peu comme les Bruxellois.

Pour manger des frites: La friterie Saint-Josse

Selon des sources bien informées, on ne trouverait plus de bonnes frites belges au centre de Bruxelles.

C'est évidemment sujet à débat, mais ces mêmes sources nous suggèrent vivement la friterie Saint-Josse, incontournable du quartier du même nom, à trois stations de métro du coeur touristique.

Cette baraque à frites, tenue par une famille latino, ne paie pas de mine, mais fait honneur à sa réputation de «3e meilleure frite de Bruxelles».

La raison est simple: on y respecte les quatre commandements de la frite. Frites pas plus longues que 25 mm. Cuites deux fois à un maximum de 180 °C.

Cornet en papier. Choix invraisemblable de sauces. Beau, bon, pas cher...

Place Saint-Josse, Bruxelles

facebook.com/ChezPalma/

Photo Jean-Christophe Laurence, La Presse

Friterie Saint-Josse

Pour suivre Brel: De la statue au métro

«Ouais, pas mal.» Le vieil homme se tient devant la statue de Jacques Brel, inaugurée début octobre place de la Vieille Halle aux Blés.

Il était venu pour voir le désastre, mais se déclare assez surpris du résultat. «Je m'attendais à pire», dit-il.

Financée par les commerçants du quartier, cette oeuvre figurative se trouve à un jet de pierre du fameux Manneken Pis, mais surtout en face des Éditions Jacques Brel.

L'établissement abrite un petit musée en l'honneur du «Grand Jacques» et propose des visites sur les pas du meilleur des chanteurs belges, qui vécut à Bruxelles avant le succès.

Et si vraiment vous en voulez plus, prenez le métro. Il y a une station Jacques Brel sur la ligne 5!

Place de la Vieille Halle aux Blés, Bruxelles

jacquesbrel.be

Photo Jean-Christophe Laurence, La Presse

La statue de Jacques Brel.

Pour flâner: La rue de Flandre

Vous tripez yoga, feng shui, café équitable, épiceries biologiques, artisans bijoutiers, restos hip, fripes à prix fort et vinyles à un coût exorbitant?

Allez donc flâner rue de Flandre... Vous l'aurez compris, cette petite artère est un vrai «boboland», pour le meilleur et pour le pire.

Le pire, c'est l'impression de se buter à un cercle fermé. Le meilleur, c'est la librairie québécoise Tulitu (soyons chauvins!), ainsi que Daringman et Le Laboureur, rares survivants de l'époque «préhispsterique».

Ces deux bars sont de véritables villages gaulois résistant à l'invasion du bon goût et de la vertu 2.0. Peut-être y croiserez-vous le chanteur Arno, un pilier des nuits bruxelloises. 

tulitu.eu

facebook.com/daringman-119675000303/

Photo fournie par Maria Psara

Un commerce dans la rue de Flandre

Pour boire un verre: Deux brasseries historiques

Bruxelles ne manque ni de bières belges, ni de lieux pour les déguster. Entre autres choix, suggérons l'indémodable brasserie Verschueren, véritable institution de Saint-Gilles.

Fondé en 1880, ce bar ultra sympathique n'a rien perdu de son ambiance et de sa convivialité. On aime le style Art-déco-pas-trop-chic, la bière maison, le tableau d'anciennes équipes de foot belges et, bien sûr, l'imbattable terrasse donnant sur le parvis de l'église Saint-Gilles.

Les vrais connaisseurs eux, voudront peut-être explorer la brasserie Cantillon, créée en 1900. Cette entreprise familiale est la seule brasserie bruxelloise à produire de la gueuze, une bière unique faite à partir de lambic.

L'entrée, au coût de 7 euros, inclut la visite libre et la dégustation.

facebook.com/Brasserie-Verschueren-20610832214/

cantillon.be

Photo Jean-Christophe Laurence, La Presse

La brasserie Verschueren

Pour découvrir le côté multiculturel de la ville: Balade dans Molenbeek

Le quartier populaire et multiethnique de Molenbeek a beaucoup fait parler de lui dans la foulée des attentats de Paris, en novembre 2015, car certains des auteurs du massacre y habitaient.

Or, il mérite d'être découvert pour ses nombreux cafés et commerces, au profit d'une balade qui vous mènera à la grouillante Chaussée de Gand, l'artère la plus fréquentée du secteur.

À quelques rues de là, ne manquez pas le tout nouveau MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art), centre sur quatre étages voué à la culture 2.0, qui présente jusqu'à la fin de décembre une exposition sur la nouvelle BD flamande.

MIMA: 39-41, quai du Hainaut, Bruxelles, mimamuseum.eu

Photo Jean-Christophe Laurence, La Presse

Une rue du quartier de Molenbeek

Pour retrouver des traces du Congo: Le quartier Matonge

Les traces du Congo belge, si cher à Tintin, sont visibles à Bruxelles. Le quartier Matonge en est un bel exemple, avec ses boutiques, des épiceries africaines et sa flopée de restaurants.

La zone en plein embourgeoisement est fréquentée à la fois par la population d'origine africaine et de jeunes Occidentaux amateurs de world beat et de cabri grillé.

Le Congo fut une colonie belge de 1908 à 1960. Occupation brutale, que les Belges n'ont visiblement pas encore totalement assumée: la commune d'Ixelles, dont fait partie Matonge, refuse toujours de nommer une place en l'honneur de Patrice Lumumba, martyr de l'indépendance congolaise, réclamée par un collectif local.

Photo fournie par Christina Tigka

Un restaurant du quartier Matonge

Pour admirer des oeuvres murales: Le sexe de la controverse

Bien sûr, il y a le Manneken Pis. Mais le plus impressionnant et le plus mémorable des zizis bruxellois se trouve désormais avenue du Parc, dans le quartier Saint-Gilles.

Cette murale de 10 mètres de haut, représentant un gros pénis au repos, est apparue l'an dernier, sans que personne ne sache qui en est l'auteur.

Les autorités ont voulu l'effacer, puis l'ont finalement conservée à la demande populaire. Encore plus croustillant: elle est située juste à côté d'un collège pour jeunes filles!

Choquant? Peut-être préférerez-vous plutôt les nombreuses murales de bédéistes belges qui jalonnent le centre-ville. Sous chacune, un plan du quartier, vous permettant de faire votre chemin jusqu'à la murale suivante. 

Avenue du Parc, Saint-Gilles

Photo Jean-Christophe Laurence, La Presse

La murale controversée de l'avenue du Parc, dans le quartier Saint-Gilles.