Joëlle Choquette et Iouri Philippe Paillé, auteurs du site Ciao-Bye, ont tout quitté pour partir à l'aventure quelques mois. Ce couple de jeunes trentenaires, qui travaillait dans le milieu publicitaire, raconte son voyage, une escale à la fois. Troisième arrêt : les Cameron Highlands de la Malaisie.

Quand on planifie un voyage de plusieurs mois en Asie du Sud-Est, certaines destinations, des valeurs sûres, se trouvent dans les cartes dès le départ, alors que d'autres s'imposent en cours de route.

Environ 90 % de probabilité d'averses chaque jour pendant une semaine. C'est ce qui nous pendait au bout du nez quand nous avons décidé d'aller nous balader dans les Cameron Highlands, région verdoyante au climat humide du nord de la Malaisie.

Après un trajet de quatre heures en autocar à partir de Kuala Lumpur - nous avons remercié le ciel pour nos comprimés antinausée -, on atteint enfin la ville de Tanah Rata. Dans les montagnes, l'air est frais et le temps, sans surprise, est à la pluie. Après avoir enfilé pantalons et imperméables, il ne nous restait plus qu'à croiser les doigts pour que les jours à venir nous offrent quelques éclaircies.

La Mossy forest de Gunung Brinchang

Le lendemain, nous nous dirigeons avant les premières lueurs de l'aube vers le mont Gunung Brinchang, dont l'ascension nous mènera aux portes de la forêt Mossy, à près de 2000 m au-dessus du niveau de la mer. À cette hauteur, la forêt tropicale humide est enveloppée par les nuages. Ce phénomène crée un climat idéal pour la formation de mousses et de lichens, qui viennent recouvrir chaque paroi, du plus grand arbre à la plus petite roche.

Traverser des cours d'eau, les deux pieds dans la boue, et escalader des falaises abruptes : le trek nous donne du fil à retordre, mais aussi des points de vue incroyables sur les vallées avoisinantes.

Quelques heures plus tard, exténués par la montée, nous voici arrivés à la forêt, où se trouvent déjà quelques groupes de touristes qui ont plutôt opté pour l'ascension en bus privé sur chemin pavé. On les envie un peu d'être si frais et dispos, mais on n'aurait pas troqué notre expérience contre tous les taxis du monde - sauf peut-être un taxi karaoké.

Chaque pas dans la forêt vieille de 200 000 ans nous fait nous exclamer devant la beauté et la magie des lieux. Les mousses et lichens sont si denses qu'ils forment par endroits des voûtes naturelles sur le feuillage des arbres. Les sentiers abrupts, bien que balisés, sont envahis par les racines, des cordes pendent stratégiquement pour nous aider à franchir les passages les plus complexes. Un vrai parc d'attractions sauvage avec bruits d'animaux exotiques en prime.

Les plantations de thé

Le chemin du retour se fait par la route qui traverse les montages et croise de nombreuses plantations de thé.

La première heure est pénible, nos jambes et nos genoux sont mis encore une fois à rude épreuve avec une descente à près de 20 degrés qui n'en finit plus. Heureusement, ce que la vallée nous réserve éclipse sans tarder la fatigue.

Après une brève délibération, le verdict est unanime : c'est officiellement le plus beau paysage que l'on ait vu de notre vivant. Des montagnes couvertes de Camellia sinensisd'un vert riche et saturé, à perte de vue. Une image à couper le souffle, qui nous laisse dans un état quasi euphorique pour le reste de la journée.

C'est deux jours plus tard que nous ferons la visite de la Cameron Tea Valley Plantation, deuxième producteur de thé en importance en Malaisie.

Une excursion qui se terminera avec une dégustation de la boisson chaude à l'abri de la pluie, qui tombe pour la première fois depuis notre arrivée. Comme quoi on peut défier les probabilités avec un coup de dés (ou de thé  !)

Photo Joëlle Choquette et Iouri Philippe Paillé, collaboration spéciale

L'ascension du mont Gunung Brinchang nous mène aux portes de la forêt Mossy, à près de 2000 m au-dessus du niveau de la mer. À cette hauteur, la forêt tropicale humide est enveloppée par les nuages.

Photo Alain Roberge, La Presse

Joëlle Choquette Iouri Philippe Paillé