Marchands et explorateurs chinois, portugais, néerlandais ou britanniques ont plu sur la ville de Kochi dès le XVe siècle. Aussi nommée Cochin, elle est devenue un creuset de civilisations au coeur duquel vibrent des traditions parmi les plus anciennes du monde.

Partout à Kochi, ce sont des pans de l'histoire qui se déploient dans ses rues calmes. L'église Saint-François, construite en 1503 et la plus ancienne du pays, a abrité pendant 14 ans le corps de l'explorateur portugais Vasco da Gama. C'est en partant à la recherche de l'«or noir», le poivre, que celui-ci est devenu la première personne à rejoindre l'Inde en naviguant autour de l'Afrique en 1498. Il est mort de fièvre à Kochi en 1524.

Au palais Mattancherry, offert en 1557 par les Portugais au raja de l'époque et restauré par les Néerlandais, les visiteurs s'exclament à voix basse devant les splendides fresques qui dépeignent les grandes épopées hindoues. Et, à la synagogue Pardesi, âgée de près de 450 ans, des carreaux de céramique peints à la main au XVIIIe siècle en Chine s'étendent à nos pieds tandis que pendent du plafond d'éblouissants lustres belges.

Une virée au Kerala n'est pas complète sans un cours de cuisine. Si l'offre est aujourd'hui vaste à Kochi, Leelu Roy, 59 ans, est l'une des premières à avoir ouvert les portes de sa maison centenaire aux étrangers il y a une dizaine d'années. «J'ai enseigné à plus de 1000 personnes de toutes les nationalités», dit-elle fièrement, dans sa cuisine qui embaume. On y apprendra à concocter, par exemple, un curry de poissons, des aubergines parfumées au garam masala, un mélange d'épices dont on connaîtra le secret, en plus de façonner des chapatis, des pains plats moins faciles à réaliser qu'on pourrait le croire! Pour agrémenter notre séjour, on restera chez l'habitant, dans des homestays, une expérience prisée à Kochi.