(Magway) Les fidèles sont de retour dans un temple du centre de la Birmanie, construit autour d’empreintes dorées du Bouddha, pour un pèlerinage annuel qui avait été freiné ces dernières années par la pandémie de COVID-19 et le coup d’État militaire.

La pagode Shwe Sat Taw, située dans la région de Magway, à l’ouest de la capitale Naypyidaw, a été construite autour des empreintes de pas que, selon le mythe, le Bouddha a laissées lors d’une visite il y a plus de mille ans.

Le festival, qui dure trois mois, se déroule généralement entre février et avril, dans ce pays à majorité bouddhiste.

Mercredi, les administrateurs du temple ont élevé le lourd dôme de verre qui protège les empreintes de l’humidité. Une file d’attente s’est formée pour étaler des feuilles d’or dans les creux des empreintes, plus grandes que nature, ajoutant à l’éclat laissé par des générations de pèlerins.

Dans un autre sanctuaire situé en bord de rivière, non loin de là, des familles ont offert des fleurs et des billets de banque, tandis que les enfants jouaient dans l’eau.  

Mais les quelques milliers de pèlerins qui ont fait le voyage restent bien moins nombreux que les foules qui se pressaient autrefois sur le rivage.   

Des régions entières de Magway ont été ravagées par les combats depuis le coup d’État de février 2021. L’armée a été accusée d’incendier des villages et de procéder à des exécutions extrajudiciaires.

« Je viens à ce festival chaque année pour donner des fleurs », a déclaré Than Than, qui a parcouru des centaines de kilomètres depuis Mandalay, plus au nord.  

La vendeuse Yee Mar, venue de Monywa, dans la région voisine de Sagaing, qui a installé son étal près de la pagode, espère que davantage de pèlerins viendront. « Le festival Shwe Sat Taw était très populaire et fréquenté par le passé », se souvient-elle.

De nombreux autres stands sont restés vides, mais Win Htay, l’administrateur du temple, espère que les pèlerins pourront profiter de ce calme relatif.

« Je suis heureux de voir que de nombreuses personnes sont venues à la cérémonie d’ouverture aujourd’hui, alors qu’elles ne pouvaient pas venir ces dernières années », a-t-il déclaré.