La Cité interdite de Pékin, qui fêtera l'an prochain ses 600 ans, s'est parée mardi soir d'un habit de lumière pour le premier spectacle d'illuminations de son histoire, admiré par quelques milliers de chanceux.

«Cinq, quatre, trois, deux, un...» À 18 h 30, à la nuit tout juste tombée, un compte à rebours repris en coeur par la foule a précédé l'éclairage de la porte du Méridien, l'immense rempart aux murs rouges qui donne accès à l'ancien palais des empereurs de Chine.

Dans une féérie de couleurs et de lasers striant le ciel, les toits d'or de l'antique cité se sont illuminés de couleurs inédites, pendant que les visiteurs déambulaient dans une obscurité chargée de mystère.

Le spectacle, qui ne sera pas permanent, a été organisé à l'occasion de la fête des Lanternes, tombant deux semaines après le Nouvel An chinois. Pour marquer le coup, des centaines de lanternes rouges étaient accrochées tout au long des interminables remparts qui forment un rectangle de 960 mètres sur 750.

Pour limiter le nombre de visiteurs, le musée avait distribué en ligne 3000 billets gratuits pour la soirée de mardi, une goutte d'eau pour une capitale qui compte plus de 21 millions d'habitants.

La demande a été telle que les billets sont partis en quelques minutes et que le site internet du musée est tombé en panne.

Sur Xianyu, un site de vente en ligne de biens d'occasion, des billets partaient mardi après-midi aux alentours de 1000 yuans (195 $), certains n'hésitant pas à les proposer jusqu'à 5000 yuans (980 $).

Construite en l'espace de 14 ans, la Cité interdite a été achevée en 1420. Elle a abrité les empereurs des deux dernières dynasties chinoises, celles des Ming et des Qing, jusqu'au dernier d'entre eux, Puyi, un enfant de trois ans renversé par la révolution de 1911.