Nichée au creux des montagnes du nord de la Thaïlande, Chiang Mai est aux antipodes des îles du Sud. Loin des plages et du Full Moon Party, la deuxième ville en importance du pays après Bangkok est une cité culturelle et étudiante à l'ambiance un peu bohème. Récit d'un bref séjour dans celle qu'on surnomme «la perle du Nord».

Jour 1

8 h

Petit-déjeuner


«Sawatdee ka !» C'est au Sailomyoy que débutent toutes nos journées passées à Chiang Mai. Enfin presque. Comme plusieurs visiteurs de passage, nous sommes vite devenus accros à ce casse-croûte thaïlandais sans prétention situé dans la rue Ratchadamnoen, à quelques pas des fortifications. Les déjeuners sont variés, de la traditionnelle soupe de nouilles aux délicieuses pancakes aux bananes. Le sourire des employés, la rapidité du service et les excellents cafés lattes donnent envie d'y revenir, encore et encore.

10 h

Des temples et des temples


«Pas encore des wats !» direz-vous probablement si vous arrivez à Chiang Mai directement de Bangkok. Vous pouvez évidemment passer outre la visite de ces bâtiments qui sont à la fois des temples bouddhistes et des monastères, mais sachez que certains d'entre eux font partie des principaux points d'intérêt de la ville qui en compte près de 300. Alors, habillez-vous décemment et enlevez-vos chaussures, c'est l'heure de découvrir les wats.

Premier arrêt, le Wat Phan Tao, situé dans la vieille ville. Ce temple héberge une magnifique salle de prière construite en bois de tek. À moins de vouloir s'arrêter pour y prier, la visite du site se boucle assez rapidement. À quelques pas de là est érigé le Wat Chedi Luang, plus imposant. Il est construit autour d'un impressionnant stupa (structure architecturale bouddhiste) datant de 1441. Si la vie monastique vous intéresse, c'est à ce temple qu'il faut vous arrêter pour discuter avec un moine bouddhiste.

Nous poursuivons ensuite notre chemin vers le Wat Phra Sing, le principal wat de Chiang Mai. Construit en 1345, le temple loge le très vénéré bouddha Phra Sing (Bouddha Lion).

15 h

À la montagne


Après la vieille ville, direction la montagne. Tout en haut de celle-ci trône le Wat Phrathat Doi Suthep, l'un des temples les plus sacrés du nord du pays. On s'y rend en taxi à partir de Chiang Mai. Exit l'oasis de paix : les marchands ont trouvé leur chemin jusqu'au sommet. Passé l'allée marchande, on grimpe 306 marches pour atteindre le temple. C'est 23 de plus qu'à l'oratoire Saint-Joseph. On peut aussi faire l'ascension en funiculaire.

Malgré la beauté du temple et de ses bouddhas en or, c'est le point de vue sur Chiang Mai qui retient notre attention. Une grande terrasse aménagée près du chedi - grande structure en forme de cloche malheureusement en réparation - offre une vue imprenable sur la ville.

Après la visite, inutile de poursuivre votre chemin vers le village de la tribu montagnarde hmong, un endroit qui n'a rien de particulier à proposer.

17 h

Massage thaïlandais


Après l'épreuve, la récompense. Mes pieds endoloris réclament un massage. Comme partout dans le pays, les centres de massage pullulent à Chiang Mai. S'offrir un massage après une dure journée de travail fait partie des habitudes des Thaïlandais. Le service est par conséquent très abordable pour les touristes, particulièrement à Chiang Mai. On peut aisément s'offrir un massage thaïlandais (avec points de pression) pour 250 baths par heure (environ 8 $), comme en face de notre hôtel où nous tentons notre chance. Mais peu importe où vous irez, tout le monde vous le dira : les massothérapeutes sont toutes excellentes, à condition qu'elles soient accréditées. Détente garantie.

19 h

À la soupe !


Après quelques jours en Thaïlande, vous découvrirez sans doute assez vite que la meilleure cuisine se déguste dans la rue. Nous en avons une fois de plus la preuve lorsque nous décidons de nous arrêter pour manger une soupe de nouilles dans un petit stand installé dans la rue Moon Muang. La meilleure que nous avons dégustée au pays. Et elle a été cuisinée par un garçon de 15 ans !

Photo: Valérie Simard, La Presse

Des moines bouddhistes marchent près de la salle de prière en tek du Wat Phan Tao.

Jour 2

7 h 30

Cuisine thaï


Pour rapporter quelques souvenirs gustatifs à la maison, nous nous sommes inscrits à un cours de cuisine thaï. Plusieurs écoles offrent des cours d'une journée ou deux pour apprendre à cuisiner les principaux plats qui composent la cuisine du pays. Nous optons pour la Chiang Mai Thai Farm Cooking School. Un taxi nous prend à notre hôtel tôt le matin pour nous amener sur une petite ferme biologique située à l'extérieur de la ville, après un arrêt au marché local.

La jeune chef nous fait découvrir les différents ingrédients fréquemment utilisés tels que le galanga, le tamarin, la citronnelle et les différents types de piments. Elle nous enseigne ensuite comment cuisiner les six plats que chacun a choisis : curry rouge, jaune ou vert, soupe tom yam, salade de papaye, sauté au poulet avec noix d'acajou, pad thaï et le dessert thaï typique : la mangue sur riz collant. On quitte la ferme en fin de journée, repus, des plats cuisinés dans un sac.

18 h

Marché de nuit


Friands de marchés, à Chiang Mai vous serez au paradis. Si comme nous vous ratez de peu le renommé marché du dimanche (Sunday Walking Street), rabattez-vous sur le marché de nuit (Night Bazaar). Vous réaliserez que c'est beaucoup plus qu'un simple prix de consolation. Entre 19 h et minuit, les marchands installent leurs stands sur une place du centre de la ville et sur les trottoirs environnants. On y trouve les traditionnelles babioles vendues aux touristes (montres, lunettes de soleil, t-shirts), mais aussi beaucoup d'artisanat (bijoux, vêtements, sculptures en bois). L'endroit est chaque soir bondé. Prévoyez quelques heures pour faire le tour. Si vous n'êtes pas familier avec le marchandage, le marché de nuit est une excellente école.

Photo: Valérie Simard, La Presse

L'abc de la cuisine thaï enseigné à la Chiang Mai Thai Farm Cooking School.

21 h

Muay thaï


Voilà une sortie pour les amateurs de boxe. C'est un peu à reculons que je me suis rendue à une soirée de muay thaï (boxe thaïlandaise) présentée dans un « stade » situé à deux pas du marché de nuit, lequel s'avéra plutôt être un ring installé dans une cour intérieure. Le muay thaï diffère de la boxe professionnelle internationale. Chaque combat est précédé d'une danse rituelle. Et en plus des coups de poing, les boxeurs peuvent utiliser des coups de coude, de genou et de pied. J'ai cédé devant un ami insistant, en me disant que puisque le muay thaï est le sport national, je devais y aller pour l'expérience culturelle. Et maintenant, je l'avoue du bout des lèvres : ça vaut le coup.

Photo: Valérie Simard, La Presse

Le muay thaï diffère de la boxe qu'on connaît. En plus des coups de poing, les boxeurs peuvent utiliser des coups coude, de genou et de pied.