Dans l’ombre de l’Amazonie, le Pantanal brésilien n’a pourtant rien à lui envier. Véritable sanctuaire de biodiversité, cette région de l’État du Mato Grosso do Sul offre un paysage rappelant la savane africaine, qui permet d’observer allègrement l’extraordinaire richesse de sa faune et de sa flore. Safari au paradis des oiseaux, des caïmans et des jaguars.

À la recherche du jaguar

PHOTO DOUGLAS TRENT, FOURNIE PAR BICHOS DO PANTANAL 

C’est au Pantanal que l’on retrouve l’une des plus grandes densités mondiales de jaguars, environ 5000 jaguars, selon la Wildlife Conservation Society du Brésil.

Car c’est au Pantanal que l’on retrouve l’une des plus grandes densités mondiales de ce majestueux félin — on y dénombre environ 5000 jaguars, selon la Wildlife Conservation Society du Brésil. Il faut toutefois s’armer de patience et, surtout, d’un budget plus important pour augmenter considérablement ses chances de l’apercevoir, en voyageant plus profondément et plus au nord. On peut néanmoins se contenter de repérer ses traces de pas dans le sable, preuve indélébile que le jaguar, quoique furtif, est bel et bien présent.

Une faune diversifiée

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

Un capybara, le plus gros rongeur au monde

Mais il y a, bien sûr, d’autres attraits : levez les yeux et vous verrez le grand bec jaune orange d’un toucan récolter les fruits d’un arbre, des aras aux couleurs vivifiantes jacasser un peu plus loin, ou même un jabiru, grand oiseau emblématique du Pantanal, prendre son envol. Observez les berges pour y apercevoir d’innombrables caïmans, immobiles, ou ces particuliers capybaras, les plus gros rongeurs au monde. Gardez l’œil ouvert et peut-être entreverrez-vous l’étrange forme d’un tamanoir au sol, ou celle d’un singe hurleur qui se nourrit au-dessus de vos têtes. Faites la rencontre d’une famille de loutres géantes aussi curieuses que vous lors d’une excursion matinale en bateau. « Regardez, des humains ! », semblent-elles se dire.

Œil de guide, œil de lynx

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

La pêche aux piranhas est une des activités offertes à la Pousada Santa Clara

Les hébergements de la région proposent à peu près tous les mêmes activités : virées en jeep, randonnées, pêche aux piranhas (gare aux caïmans !), promenades à cheval dans la brousse et excursions en bateau. Tout se fait accompagné d’un guide qui se débrouille généralement bien en anglais. L’œil aguerri de celui-ci permet de déceler au loin ou à travers la végétation des animaux ou des oiseaux qui vous auraient échappé, comme ce cerf des marais aperçu grâce à sa lampe de poche lors d’une sortie nocturne en 4 x 4.

Le Pantanal brûle aussi

Les incendies de forêt en Amazonie ont fait la manchette l’été dernier, mais le Pantanal aussi a subi les contrecoups des flammes. La route qui mène au cœur de la région est ponctuée de nuages de fumée se dégageant des forêts. La chaleur et la sécheresse intense, qui causent en partie ces incendies, finissent par laisser place aux pluies diluviennes, qui inonderont les terres d’octobre à mars. Il devient donc un peu plus difficile de repérer de la vie sauvage lorsque l’habitat de celle-ci est partiellement rasé.

Au paradis des aras à la Pousada Santa Clara

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

Les aras sont de magnifiques perroquets rouge et bleu propres à l’Amérique tropicale.

La plupart des pousadas (ou auberges) de la région offrent le transport aller-retour de Campo Grande, la capitale du Mato Grosso do Sul, où se trouve un petit aéroport international. C’est de là que nous entreprenons notre aventure vers le Pantanal. Le chauffeur de la Pousada Santa Clara, une auberge installée dans une ferme où nous resterons trois nuits et quatre jours, vient nous chercher à la porte de notre hébergement. Un forfait deux nuits, trois jours et une option de camping sont aussi offerts.

Une fois arrivé, vous êtes accueilli d’agréable mais dépaysante façon par le cri constant et puissant des aras, ces magnifiques perroquets rouge et bleu propres à l’Amérique tropicale. Ils ne seront jamais bien loin, notamment pendant ces milieux de journée où, le soleil à son zénith et le mercure atteignant les 42 °C, aucune activité n’est prévue.

Après une journée sans nuages, reposez-vous dans un des nombreux hamacs, dégustez la caïpirinha traditionnelle, et observez le coucher d’un soleil rouge brûlant, semblant lui-même prendre feu devant vos yeux.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

Les incendies de forêt en Amazonie ont fait la manchette l’été dernier, mais le Pantanal aussi a subi les contrecoups des flammes.

Repères

Y aller : Pour le Sud, rendez-vous vers les villes de Campo Grande ou de Corumbá, deux villes desservies par avion de São Paulo. Envolez-vous vers Cuiabá si vous prévoyez plutôt visiter le nord du Pantanal. C’est à partir de ces villes que les voyages organisés pourront venir vous chercher.

Budget : Les circuits sont généralement moins chers dans le Sud, mais le jaguar se fait plus furtif. À la Pousada Santa Clara, on offre des forfaits de camping 3 jours/2 nuits, repas et activités inclus, pour un total de 210 $CAN par personne. Triplez ce prix pour une expédition dans le nord du Pantanal.

Durée : Tant qu’à vous rendre dans cette région somme toute reculée du Brésil, il vaut peut-être mieux considérer les forfaits de plus longue durée. Combinez ce périple dans le Mato Grosso do Sul avec une visite à Bonito, où l’on offre des activités comme de la plongée libre en rivière, et le détour en aura d’autant plus valu le coup.