Les étoiles se sont peu à peu effacées. Seuls deux points très brillants résistent au jour qui se lève, Vénus et Jupiter. La lueur rougeâtre du soleil qui émerge à l’horizon finit toutefois par les faire disparaître à leur tour.

Ce spectacle, nous le voyons confortablement emmitouflée dans notre sac de couchage sous une tente ouverte à la brise matinale. Dès que le soleil sera levé pour de bon, il fera chaud, ce sera le temps de sortir démonter le camp et prendre le petit déjeuner sur la plage.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

Tôt le matin, avant le départ, il fait encore un peu frais. Mais les couleurs sont particulièrement chaudes.

C’est la petite routine d’une expédition de kayak de mer en Basse-Californie, ou Baja California, au Mexique, du côté de la mer de Cortez.

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Quelques familles de pêcheurs ont élu domicile sur un minuscule îlot rocheux, El Pardito.

L’île de San José

Nous chargeons les kayaks et quittons l’île de San Francisco pour nous diriger vers l’île de San José. Mais en chemin, nous faisons un bref arrêt dans un minuscule îlot, El Pardito, pour acheter du poisson bien frais pour le souper, une sériole à queue jaune que les pêcheurs du village ont capturée pendant la nuit.

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Les dauphins ne se préoccupent pas des kayakistes, occupés à se nourrir ou à batifoler. Ou à faire les deux en même temps.

Pendant la traversée vers l’île de San José, des dauphins s’approchent sans nous prêter la moindre attention. Ils sont trop occupés à fendre la surface de la mer, à plonger puis à sauter hors de l’eau dans une chorégraphie étonnante.

L’île de San José nous offre un autre genre de spectacle, une forêt de palétuviers bien protégée par une barrière de pierres. Cette verdure est étonnante dans le paysage essentiellement désertique de la Basse-Californie.

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Le majestueux cactus cardon, emblème de Baja California

Or, le désert a sa beauté propre. Ici, il est fait de collines où poussent (très lentement) quelques cactus, dont le majestueux cardon, l’emblème de la Basse-Californie. Il est inusité de voir ces plantes du désert côtoyer une eau d’un bleu ou d’un turquoise étincelant.

Le terrain prend des couleurs variées selon la composition chimique du sol. Des falaises le long de l’eau présentent ainsi des strates contrastées : une couche verte, une couche blanche, une couche verte, une couche ocre, une couche verte, et puis du rouge.

Il y a de la vie. Les oiseaux, notamment, se font nombreux : cormorans, pélicans, frégates.

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Un héron se perche au-dessus d’une rare forêt de palétuviers.

La mer, surtout, n’a pas fini de nous réserver des surprises. Parfois, des bancs de poissons, poursuivis par quelque prédateur, sautent au-dessus de l’eau dans un nuage chatoyant.

Et voici justement un groupe de gros poissons qui cherchent à s’éloigner du groupe de kayakeurs. Or, je navigue un peu à l’écart et je vois le banc se précipiter dans ma direction. Au début, c’est fascinant. Mais le banc ne semble pas vouloir changer de trajectoire et je crains bientôt de voir ces poissons sauteurs me frapper de plein fouet. Ouf, ils plongent au dernier moment pour passer sous mon kayak. J’ai vraiment chaud.

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C’est sur une plage nichée entre deux falaises rocheuses qu’on monte le camp.

Sous l’eau

Heureusement, nous arrivons à notre nouveau terrain de camping et, avant de monter les tentes, nous allons nous rafraîchir avec une petite séance de plongée en apnée. C’est le temps d’aller rendre visite à ces poissons polissons et à leurs petits copains.

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Personne n’est pressé. On monte le camp tranquillement pas vite sur la plage.

Les poissons de la mer de Cortez (ou golfe de Californie) sont particulièrement colorés : l’élégante demoiselle royale, avec sa barre blanche et sa queue jaune ; le spectaculaire zangle cornu, avec sa longue nageoire supérieure ; le napoléon arc-en-ciel de Cortez, avec ses couleurs éclatantes ; le sergent-major, avec ses barres transversales ; le poisson-ballon pintade, avec ses multiples picots blancs... Sans compte la tortue marine et la raie qui peuvent apparaître sans crier gare.

Au printemps, l’eau n’est pas particulièrement chaude. Mieux vaut porter une combinaison isothermique pour pouvoir passer un bon moment sous l’eau sans inconfort. Ou encore, on peut privilégier l’automne. Après un été torride, l’eau est notablement plus chaude.

Ça fait du bien de sortir de la mer et de marcher sur le sable chaud alors qu’approche l’heure de l’apéro, en attendant une bonne sériole à queue jaune bien grillée qui permettra de terminer la journée en beauté.

Il existe une grande variété de forfaits de kayak de mer pour satisfaire les maniaques qui aiment les traversées épiques, mais aussi les débutants qui veulent simplement se la couler douce. Il suffit de bien s’informer.

Consultez le site des Karavaniers Consultez le site de Black Feather (en anglais) Consultez le site de Baja Outdoor Activities (en anglais)
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  • 32 ℃
    C’est la température maximale moyenne en Basse-Californie du Sud (Baja California Sur), une des régions les plus chaudes du Mexique.
    source : Donnéesmondiales.com