Le Musée national du Bardo, en Tunisie, a rouvert ses portes au public pour la première fois depuis que des djihadistes ont ouvert le feu contre des touristes étrangers plus tôt ce mois-ci, faisant 22 morts.

Il s'agissait de la pire attaque terroriste commise contre des civils en Tunisie depuis 13 ans.

Lundi, les secteurs du Bardo endommagés lors de l'attentat étaient accessibles aux visiteurs. Le plus grand musée de Tunisie est notamment réputé pour sa collection incomparable de mosaïques romaines. Il compte parmi les principaux attraits touristiques de la ville avec ses quelque 8000 oeuvres d'art.

L'attentat a porté un dur coup à la fragile démocratie tunisienne et à son industrie touristique.

«Bienvenue au Bardo», pouvait-on lire en français, en anglais et en arabe sur une gigantesque bannière accrochée à la porte du musée.

Les visiteurs qui se sont présentés sur place ont défilé devant des fleurs déposées en mémoire des victimes et des drapeaux de plusieurs nationalités.

Le curateur du Bardo, Moncef ben Moussa, a expliqué à l'Associated Press que des experts s'affairent à réparer les dommages subis par le musée. Une sculpture de bronze et une mosaïque ont été légèrement endommagées, et des cages de verre ont été fracassées.

«Ce musée conservera toujours l'histoire [...] de ce moment terrible que nous avons traversé, des victimes tuées pendant cette attaque terroriste, a dit la ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik. Maintenant nous voulons voir le positif - la Tunisie est ouverte aux visiteurs.»

http://www.bardomuseum.tn/

PHOTO HASSAN AMMAR, AFP

Un homme regarde une mosaïque qui a été légèrement endommagée.

L'OMT confiante pour l'avenir du tourisme en Tunisie

TUNIS - L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a dit lundi avoir «une entière confiance» dans la capacité de la Tunisie à rebondir après l'attentat sanglant du 18 mars au musée du Bardo malgré de premiers chiffres en berne.

Le musée, lui, a rouvert lundi ses portes au public avec une sécurité renforcée, a déclaré à l'AFP son conservateur, Moncef Ben Moussa.

«Nous avons une entière confiance en la Tunise non seulement pour qu'elle dépasse le passé, mais aussi pour qu'elle entre dans l'avenir avec une grande confiance», a déclaré lors d'une conférence de presse à Tunis Taleb Rifai, le secrétaire général de l'OMT, une agence de l'ONU.

«La Tunisie doit commencer à dire [aux touristes]: ''Nous sommes prêts à vous accueillir''. Il ne faut plus regarder en arrière», a-t-il ajouté.

Lundi, le président du Syndicat national des agents de voyages (SNAV) en France a indiqué à l'AFP que les réservations pour la Tunisie étaient en baisse de 60 % par rapport à la même période en 2014 depuis l'attentat du Bardo, qui a coûté la vie à 22 personnes (21 touristes et un policier tunisien).

Mais M. Rifai a jugé «très prématuré» d'évaluer l'impact de l'attaque, en estimant que «le vrai test sera les mois estivaux».

«Je ne suis ni optimiste ni pessimiste, je suis déterminée», a déclaré de son côté la ministre du Tourisme Salma Elloumi Rekik lors de la même conférence de presse, assurant qu'«une vraie volonté politique» existait en Tunisie pour relancer et développer le secteur.

M. Rifai a par ailleurs appelé la Tunisie à diversifier son offre touristique. Sans tourner le dos au tourisme balnéaire, «il ne faut pas s'appuyer uniquement sur lui», a-t-il dit en soulignant l'importance de développer le tourisme culturel, mais aussi médical.

Le secteur du tourisme est stratégique pour l'économie tunisienne. Il n'a cependant jamais réussi à retrouver son niveau d'avant la révolution de janvier 2011 et de nombreux professionnels craignent une nouvelle chute cette année après les évènements du Bardo.

- Agence France-Presse