Derry, pour les catholiques, ou Londonderry pour les protestants, c'est cette petite ville d'Irlande du Nord tristement célèbre pour son tragique Bloody Sunday. Le comédien Pierre-Luc Brillant (Romaine par moins 30, à l'affiche hier), y est allé deux fois. Certes, il ne s'agit pas là d'une destination vacance typique. Pour amateurs de voyages historiques...

Le quartier Bogside

C'est ici, dans ces rues, que 14 manifestants pour les droits civiques, pour la plupart des adolescents, sont morts, tués par les balles des soldats Britanniques en 1972. Chaque année, le 30 janvier, les habitants commémorent religieusement le Bloody Sunday. «Ils mettent du ruban gommé par terre, comme on fait autour des morts (sur une scène de crime)», rapporte le comédien. Assez impressionnant, merci. Il faut dire que toute la ville est marquée par cette tragique histoire, les quartiers protestants (à ce jour, bardés de Union Jack) et catholiques étant toujours séparés par la rivière Foyle. Ne manquez pas, dans le quartier, les magnifiques murales, commérant elles aussi, le tragique événement.

Les postes de police

Une ville qui a connu des épisodes aussi sanglants est souvent sous haute surveillance. Ici, alors que la population est catholique à 80%, la police est presque exclusivement composée de protestants. Du coup, les postes de police sont eux-mêmes très surveillés. Il faut les voir, signale Jean-Luc Brillant, barricadés, avec du fil barbelé, des caméras de surveillance. «Ça fait repère des Hells Angels.»

La vieille ville

Entourée de remparts construits en 1613, «un peu comme à Québec», la vieille ville regorge de petites maisons historiques multicolores et de petits marchands de thé sympathiques. On peut presque en faire tout le tour en marchant sur la muraille.

Le parc Brooke

Tout juste à l'extérieur des remparts, un immense parc surplombe la ville. «On peut y voir la vieille ville, les clochers, c'est vraiment magnifique.»

La cathédrale St. Columb's

À voir: une église protestante au coeur du quartier catholique. «Magnifique, épurée, pleine de vieux bois.» Construite en 1633, il s'agit en fait du plus ancien édifice de toute la ville.

Le pub Sandinos

La ville ne manque pas de pubs (plus d'une soixantaine) où prendre une bonne Guinness. Ici, chez Sandinos, il n'est pas rare que des musiciens jouent de la musique traditionnelle irlandaise, notamment les dimanches, ou encore qu'un client entre et se mette à chanter sans crier gare. «C'est une ambiance très festive, chaleureuse.» D'autant plus chaleureuse s'il y a des Québécois dans la salle: «Oui, ils sont très chaleureux pour ça, ils connaissent très bien notre histoire. Pour eux, nous avons une cause commune. Le propriétaire, un gros moustachu, aime beaucoup les Québécois.»