Riche. Jolie. Cultivée. Année après année, la ville de Zurich termine première de classe. De tous les endroits sur la planète, c'est ici qu'on vit le mieux, s'il faut en croire les palmarès sur la qualité de vie.

On aimerait répliquer que cette perfection est ennuyante. Mais après avoir vu les Zurichois se lancer dans leur rivière depuis les ponts de la ville et transformer leur quartier ouvrier en chef-d'oeuvre de créativité, il faut s'incliner: le centre culturel et financier de la Suisse a aussi son côté groovy.

Jour 1

9 h : L'aperçu

Avant d'attaquer la bête, nous voulons la voir. Direction l'École polytechnique, que nous rejoignons comme 94 % de ses profs et étudiants: en transports en commun.

Le tram grimpe en pente raide à partir de la vieille ville. En haut, la vue donne le goût de se recycler en concepteur de cartes postales. Niché au pied des Alpes, bordé par le lac Zurich et traversé par la rivière Limmat, Zurich occupe un site exceptionnel.

Devant, s'étendent les toits bruns et les clochers du centre historique. Derrière, l'école rappelle la tradition d'excellence de Zurich: pas moins de 21 Prix Nobel sont passés par ici, dont un certain Albert Einstein.

Einstein est d'ailleurs en bonne compagnie parmi les James Joyce, Thomas Mann et autres intellectuels qui ont profité de la neutralité de Zurich lors des guerres pour s'y réfugier et contribuer à son prestige.

10 h : La vieille ville



La rivière Limmat sépare le quartier historique en deux rives distinctes. La droite regorge d'étroites rues pavées, d'églises et d'ateliers d'artisans. Pittoresque et touristique.

La rive gauche est le domaine du chic. Elle est traversée par la Bahhnhofstrasse, une artère commerciale où s'alignent les boutiques de prestige; laissez la carte de crédit à l'hôtel.

Une halte aux archives permet de comparer le Zurich d'aujourd'hui au Zurich d'autrefois. En cachant sous terre ses stationnements et ses entrepôts, la ville a réussi à demeurer fonctionnelle tout en conservant son visage historique.

12 h : La croisière

Nous décidons de casser la croûte sur l'eau avec une croisière sur le lac Zurich. Le bateau croise quelques barques de pêcheurs alors qu'on est justement en train de déguster le fruit de leur travail: de l'excellente perchaude.

Pour certains Zurichois, ce genre d'expérience flottante fait partie du quotidien. Le réseau de transports en commun comprend un bateau qui offre à déjeuner... tout en faisant voguer ses usagers vers le travail.

13 h : Le cours d'histoire

Zurich compte 50 musées et il nous faut choisir: nous optons pour le Musée national suisse, installé dans un immense bâtiment en forme de château.

L'ambition du projet force l'admiration: raconter l'histoire de la Suisse... du big-bang à aujourd'hui. Le pari est réussi, et l'exposition représente une puissante remise en perspective.

17 h : Le test

Les Zurichois sont-ils aussi zen qu'ils en ont l'air? Pour le savoir, nous sommes allés les tester là où l'homme moderne retrouve son instinct guerrier: la route.

Grâce à un sympathique système qui permet d'emprunter gratuitement des vélos, nous sommes allés jouer dans le trafic parmi les trams, voitures, piétons et autres cyclistes en pleine heure de pointe.

Verdict: aucun coup de klaxon malgré quelques manoeuvres hésitantes de notre part, et une belle balade qui nous a conduit à découvrir quelques belles églises protestantes et de petits vignobles en pleine ville.

19 h : Le régal

Souper traditionnel dans un resto de la vieille ville. Commander quelque chose qui s'appelle le Kalbsgeschnetzeltes nach Zurcher Art n'est certainement pas simple. Mais le veau à la sauce au vin et aux champignons qui arrive ensuite en vaut amplement l'effort.

21 h : La vie nocturne

L'épopée débute au bar panoramique Jules Verne. Un bel endroit pour contempler Zurich by night, mais l'atmosphère feutrée attire surtout les couples venus se susurrer des mots doux. Pas pour nous.

Une fois dans les rues, nous constatons que c'est lundi... et tranquille. Nous finirons par échouer dans l'un des sympathiques bistrots de la vieille ville. Une bande de Zurichois et d'Américains nous entraînent vers le Mascotte, la plus vieille discothèque de Zurich. Tous les fêtards de la ville semblent être ici, en train de se déhancher au son de la musique house. Étourdissant.

Jour 2

9 h : La montagne

Nous suivons le flot de Zurichois qui convergent vers la montagne Uetliberg, leur escapade nature préférée. On s'y rend en tram pour faire de la randonnée, contempler le panorama - grandiose - ou se taper un méga pique-nique avec patates et viandes grillées sur de petits feux de bois.



12 h : Le plongeon


Sans contredit l'un des moments forts de notre voyage: se lancer depuis un mur de ciment dans les eaux vertes et translucides de la Limmat. L'eau est délicieuse, le courant puissant, et on se laisse dériver jusqu'à un escalier qui permet de remonter sur la rive... et recommencer.

Zurich compte la plus grande densité de bains publics au monde et la jeunesse bronzée s'y donne rendez-vous pour se rafraîchir, prendre du soleil ou siroter une bière. Penser que tout ça se déroule en plein centre-ville fait grimper la jalousie de plusieurs crans.



14 h : Découverte de Zurich-Oues
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Un resto marocain sur le toit d'un stationnement étagé. Des lofts dans une ancienne fabrique de savon à lessive. Des galeries d'art et des clubs de jazz dans des garages et des entrepôts désaffectés.

Zurich-Ouest, c'est un ancien quartier industriel passé dans le tordeur des artistes. Un lieu surprenant et éclaté qui prouve que quand l'argent et la créativité se rencontrent, tout devient possible. On s'y attarde jusqu'à l'heure du repas et on en ressort avec des idées plein la tête pour notre fameux silo numéro 5 et notre vieille brasserie Dow.

21 h : Quand le bain devient bar

Hal-lu-ci-nant. Les lumières orangées qui se reflètent dans l'eau et qui attirent les poissons. La rivière qui défile à toute vitesse sous les quais de bois. Les gens qui boivent tranquillement au son de l'eau qui coule.

Certains bains publics se transforment en bars la nuit venue. L'alcool et la baignade ne faisant pas bon ménage, il est interdit de piquer une tête. Mais l'atmosphère est tout simplement imbattable.

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Les frais de ce voyage ont été payés par Switzerland Tourism. Transport assuré par Swiss International Air Lines.