Plus calme et plus bourgeoise que la bouillonnante Marseille, Aix-en-Provence possède toutefois un dynamisme culturel et une vie nocturne animée qui se conjuguent parfaitement à sa douceur de vivre. Cette petite ville provençale, sur laquelle plane toujours le fantôme de Paul Cézanne, l'enfant du pays, enchante facilement le visiteur. Même en décembre, alors que les températures plus fraîches permettent de profiter de la ville sans les hordes de touristes.

JOUR 1

10 h

Se perdre dans la vieille ville

Bien que l'on puisse marcher dans les pas de Cézanne en suivant l'itinéraire balisé par des clous estampillés «C», quoi de mieux pour appréhender une ville que de déambuler au hasard dans ses rues? Aix-en-Provence se prête bien à cet exercice et soyez rassurés, vous retrouverez facilement votre chemin. À taille humaine, son centre-ville historique et piétonnier réserve de belles découvertes. Notre balade commence à la place de la Rotonde et nous mène vers la petite place des Augustins. On monte ensuite la rue commerçante Espariat jusqu'à la place d'Albertas qui, avec ses pavés et son décor baroque authentique, nous replonge dans le passé. On bifurque ensuite à gauche et on se laisse porter vers les nombreuses places et fontaines que compte la ville.

12 h

De la tour de l'Horloge à la cathédrale Saint-Sauveur

Nos déambulations dans la vieille ville nous mènent ainsi sur la place de l'Hôtel de Ville. Avec son ancien beffroi pourvu d'une horloge astronomique datant de 1661, la place ne manque pas de charme. On poursuit ensuite notre chemin jusqu'à la place de l'Université. Une plaque au sol nous rappelle alors que Cézanne y a étudié, mais c'est aussi sur cette place que se trouve la cathédrale Saint-Sauveur, dont la construction, qui a commencé au Ve siècle, s'est étalée sur plus d'un millénaire. Tous les styles architecturaux y sont représentés, du roman au baroque en passant par le gothique.

13 h

À table!

Après avoir arpenté le centre historique, il faut reprendre des forces. On nous avait prévenus: évitez les restaurants «trop chers» de la place des Cardeurs! Il s'avère que c'est sur cette belle place, la plus grande du centre-ville, que l'on retrouve le plus grand nombre de restaurants. Mais on peut aussi trouver de petits restaurants sympathiques et sans prétention dans le bas de la place. On choisit Le Bidule pour sa terrasse avec ses chaises dépareillées, ses nappes en plastique colorées et pour son menu à 10 euros pour un plat du jour (une lasagne aux fruits de mer) et un verre de vin.

Le Bidule, 38, rue Lieutaud

14 h 30

Dans l'intimité de Cézanne

Pour accéder à l'Atelier de Cézanne, il faut sortir du centre historique d'Aix. Lorsque le peintre a acheté le terrain, en 1901, pour y établir son atelier, il se situait en pleine campagne. Aujourd'hui, la ville s'est élargie au-delà de l'atelier du peintre, mais le lieu a su garder un côté paisible et authentique, protégé de l'agitation et de la circulation par une végétation luxuriante. À l'intérieur de l'atelier, on découvre les objets de nature morte chers à Cézanne: un pot à olives, une bouteille de rhum, une table, mais aussi son matériel de peinture ainsi que du mobilier.

Atelier Cézanne, 9, avenue Paul Cézanne

16 h

Pause gourmande

S'il y a une confiserie qui représente le mieux Aix-en-Provence, c'est bien le calisson. Composée d'un tiers d'amandes émondées et broyées, d'un tiers de fruits confits (melon et écorces d'orange) et d'un tiers de sucre et de blanc d'oeuf, la petite friandise est née au XVe siècle. L'histoire veut que ce soit le Roy René qui commanda une douceur à son confiseur pour redonner le sourire à son épouse. Le calisson se décline aujourd'hui en plusieurs saveurs: framboise, figue, violette, citron, enrobé de chocolat. Fondée en 1920, la confiserie du Roy René ravivera les plus gourmands et permet de goûter à différents parfums grâce aux calissons vendus à l'unité.

Confiseur du Roy René, 13, rue Gaston-de-Saporta

16 h

Se reposer dans un jardin à la française

Aix n'a de cesse de nous réserver des surprises. Parfois, en poussant une banale petite porte en fer, on se retrouve dans un endroit fastueux. À l'abri de l'agitation de la ville et à deux pas des Thermes, le pavillon de Vendôme et ses jardins à la française est une vraie oasis dans la ville. Construit en 1652 pour abriter les amours passionnés du duc de Vendôme avec Lucrèce de Forbin Solliès, cet hôtel particulier appartient aujourd'hui à la ville. On y retrouve des peintures et des objets d'art du XVIIe et du XVIIIe et des expositions temporaires y sont souvent organisées. Mais on peut aussi et surtout circuler librement dans ses jardins pour souffler un peu et y déguster nos calissons pendant que les enfants s'amusent dans l'aire de jeux.

Le pavillon de Vendôme, 32, rue Célony

18 h

L'heure de l'apéro

Toutes les places d'Aix possèdent leurs petits bars, pubs, cafés et terrasses. La jeunesse aixoise se retrouve notamment à la place des Augustins. On s'installe en terrasse autour de la petite fontaine et on mange ensuite au Burger Bar, qui propose une vingtaine de burgers. Pour un endroit plus branché, direction place des Prêcheurs et ses nombreuses terrasses où l'on peut boire un verre et manger.

Burger Bar, 8, place des Augustins

JOUR 2

10 h

Une matinée à la montagne

Paul Cézanne l'a rendue célèbre en la peignant plus d'une soixantaine de fois. La montagne Sainte-Victoire est le symbole d'Aix-en-Provence et vaut le détour. Cette montagne rocheuse, qui culmine à plus de 1000 mètres, change de couleur au gré des saisons et des heures de la journée. On peut facilement y accéder depuis Aix en empruntant la «route de Cézanne». En une quinzaine de minutes de voiture, on arrive à la Maison Sainte-Victoire à Saint-Antonin-sur-Bayon, point de départ de plusieurs sentiers pédestres. On choisit l'Oppidum, une randonnée de 45 minutes accessible à tous, qui offre un beau point de vue sur la vallée.

grandsitesaintevictoire.com

12 h 30

Halte dans une célèbre brasserie

La Brasserie Les deux garçons est à Aix un peu ce que le Café de Flore est à Paris: une institution. Située dans le cours Mirabeau, célèbre artère qui divise le centre historique du quartier Mazarin, les «2G» a été fréquentée par d'illustres personnages, dont Cézanne et son ami d'enfance, Émile Zola, mais aussi Picasso, Pagnol, Piaf et Camus. Classée monument national, cette brasserie a su garder son charme d'antan avec son comptoir fait de boiseries et de cuivre, ses banquettes et ses grands miroirs. La carte, classique et aux prix assez élevés, propose des viandes et grillades ainsi qu'un bon choix de poissons et crustacés. Avec sa grande terrasse, l'endroit est aussi le lieu idéal pour siroter un café ou un verre de vin en fin de journée et regarder les gens passer.

Brasseries Les 2 garçons, 53, cours Mirabeau

14 h

Le musée Granet

À quelques minutes du célèbre cours Mirabeau, le petit, mais joli musée Granet abrite une dizaine de toiles de Paul Cézanne, dont Le portrait de Zola. On y retrouve aussi une vingtaine de sculptures et peintures d'Alberto Giacometti ainsi que des oeuvres de Rembrandt, Ingres, Picasso, Mondrian, Klee et de nombreuses peintures de Tal Coat, artiste breton qui a vécu à Aix-en-Provence. Au rez-de-chaussée, la galerie des sculptures propose des oeuvres de sculpteurs aixois du XIXe siècle.

Musée Granet, place Saint-Jean de Malte

15 h 30

Hôtels particuliers

En sortant du musée Granet, on poursuit notre balade dans le quartier Mazarin pour admirer quelques hôtels particuliers (Aix en compte plus d'une centaine), dont l'hôtel de Gallifet, qui se consacre aujourd'hui à l'art contemporain. Ce centre d'art propose des expositions temporaires, mais aussi des concerts tout au long de l'année et différentes manifestations culturelles. On peut aussi y manger sur la terrasse ou à l'intérieur et, chaque semaine, un camion de rue différent s'installe dans le jardin.

Hôtel Gallifet, 52, rue Cardinale

17 h

Un peu de shopping

Les amateurs de magasinage seront bien servis à Aix. Pour une ville si petite, il est d'ailleurs étonnant d'y découvrir à peu près toutes les marques françaises les plus branchées (Sandro, Zadig et Voltaire, Maje, Comptoir des cotonniers, Sessùn) et les plus chics (Gérard Darel, Sonia Rykiel, Zapa, Repetto). Une bonne indication, donc, du pouvoir d'achat des Aixois... La plupart des boutiques se concentrent dans le centre-ville, dans la rue Espariat, la rue Marius Reynaud, la rue Aude ou la rue Méjanes, mais aussi dans le nouveau quartier de magasinage des Allées provençales. Pour rapporter un petit peu de Provence dans sa valise, plusieurs boutiques de la rue Gaston de Saporta proposent des produits régionaux: savon de Marseille, tapenade, lavande, huiles d'olive, etc.