Pour parcourir Bangkok, le touriste a l'embarras du choix quant aux moyens de transport: au-dessus de la ville en «skytrain» ultramoderne, en dessous avec le métro, en bateau sur les nombreux canaux, dans l'un des taxis colorés ou sur les fameux moto taxis aussi appelés «tuk-tuk».Et ce n'est que le premier d'une série de choix à faire dans cette ville aux attractions et aux restaurants diversifiés, pour ne pas dire éclectiques.

Jour 1

10 h : Le Grand Palais

Dès ma première visite, un Thaïlandais a tenté de m'arnaquer. Et ce ne sera pas la dernière fois. Mais mon guide Lonely Planet m'avait bien avertie: «Rappelle-toi du conseil de ta mère: ne parle pas aux étrangers. Dans cette grande ville individualiste, les seules personnes qui t'adresseront la parole sont intéressées par ton portefeuille.» L'arnaqueur jurait que le Grand Palais était fermé, alors que les portes étaient grandes ouvertes! Il avait mieux à m'offrir: une balade en tuk-tuk «pas chère» pour visiter un temple situé à l'autre bout de la ville. J'ai décliné l'offre avant de pénétrer dans le Grand Palais, un véritable joyau multicolore entouré d'une muraille de 2 km. Plusieurs surfaces du palais et de bâtiments secondaires sont recouvertes de feuilles d'or. Un incontournable: la chapelle royale du temple du bouddha d'émeraude où vous pourrez admirer la statue de jade taillée d'une pièce. Vaut mieux y aller tôt, car les touristes sont nombreux.



Midi : Le bouddha couché


Non loin du Grand Palais, le Wat Pho est le plus ancien temple de Bangkok. Il est moins coloré que son voisin, mais j'ai tout de même apprécié la visite puisqu'il est beaucoup moins fréquenté. Et c'est au Wat Pho que l'on peut admirer le fameux bouddha couché, le plus grand de Thaïlande (46 mètres de long sur 15 de haut). La statue est entièrement recouverte de feuilles d'or. Tout cet or m'a creusé l'appétit. J'ai dû héler trois taxis avant que le dernier n'accepte de mettre le compteur pour faire la course jusqu'à Khao San Road, la Mecque des voyageurs sac au dos. Plusieurs chauffeurs refusent le compteur, car c'est moins payant que d'imposer un tarif. J'ai donc payé 40 baths plutôt que 100, comme me le proposaient les deux premiers chauffeurs. Cela prend moins de 15 minutes à pied pour parcourir cette rue. À cette heure, les voyageurs à petit budget ont l'air de se réveiller après avoir trop fêté. À part pour rencontrer des semblables, cet endroit n'est pas d'un grand intérêt. Et il suffit de s'en éloigner de quelques rues pour trouver de la bouffe thaïe (encore) moins chère.

15 h : En bateau-taxi

Pour éviter le trafic, quoi de mieux que de trouver le canal le plus près pour y prendre un bateau-taxi? Le canal est bordé de maisons de bois rudimentaires, construites sur pilotis. Sur leur balcon, des femmes lavent du linge, des légumes ou encore leur enfant. Ce moyen de transport contraste avec le «skytrain» que je prendrai ensuite pour aller magasiner parmi la jeunesse thaïe au centre commercial MBK (station Siam). Il est possible d'y acheter des faux Converse à 5 $, tout comme des vrais Puma à 120 $.



19 h : Manger dans la rue


Bangkok est reconnu comme un paradis de la cuisine de rue. Il y aurait 100 000 cuisiniers en plein air dans cette ville de 10 millions d'habitants. Dans le quartier Silom, la rue Soi 20 en accueille quelques-uns. Pour 3 $, j'ai droit à un pad thaï et une bière locale. La bouffe est excellente, mais il ne faut pas regarder dans la ruelle. Ça grouille de vie animale! Pour terminer la soirée: petite course en tuk-tuk vers les bars branchés du quartier. Au Tapas (Soi 4), les hétéros et les gais se mélangent pour prendre un verre. Les excellents caipirinha coûtent 8 $. Assise sur la terrasse, je vois défiler des «ladyboys» (travestis) et quelques gros touristes occidentaux éméchés qui se dirigent dans l'une des nombreuses salles de spectacles érotiques du Red Light de Patpong, situé tout près.

Jour 2

10 h : Le Quartier chinois



Marcher dans le Quartier chinois de Bangkok n'a rien d'une promenade paisible. C'est plutôt une course à obstacles, mais une course franchement amusante. Je débute ma «course» dans la rue Tha Ratchawong jusqu'à Sampeng Lane pour entrer dans le secteur des babioles en plastique, que l'on pourrait rebaptiser secteur «Hello Kitty», tellement ce petit chat japonais est partout (sacs à dos, pyjamas, etc.). Il faut être vigilant pour se frayer un chemin entre les vendeurs ambulants, les acheteurs, et surtout, les motocyclistes, qui risquent à tout moment de rouler sur vos sandales. Plus loin, dans Trok Itsaranuphar, les Hello Kitty laissent la place aux peaux de porc frites, poissons séchés et produits frais. Après avoir humé toutes sortes de bonnes et moins bonnes odeurs, je déniche un petit restaurant, le Hong Kong Noodles, qui sert d'excellentes nouilles au canard laqué pour quelques dollars.



14 h : Séance de massage


Après une journée et demie à parcourir la ville au pas de course, c'est l'heure de s'arrêter. Une séance de massage thaïlandais est tout indiquée. Ce n'est pas les salons qui manquent. J'ai choisi le plus près de ma pension (Suk 11 dans le quartier Sukhumvit).

18 h : Le resto des Thaïlandais

Pour mon dernier repas, j'ai demandé à mon ami Simon, établi à Bangkok, de trouver un restaurant que les Thaïlandais adorent. Il n'a pas hésité: le Tawandang German Brewery (ne vous fiez pas au nom, la bouffe est thaïe) dans le quartier Rama III. Un mardi soir, la moitié des quelque 2000 places étaient prises. Le samedi, il faut absolument réserver. Chaque soir, ce restaurant offre un spectacle éclectique. J'ai assisté à des chorégraphies de danse traditionnelle thaïe, à une interprétation de Zombie de The Cranberries, en passant pas une scène de comédie musicale rappelant vaguement Grease. Les clients thaïs commandent des girafes de bière (allemande!) et des bouteilles de whisky qu'ils partagent, assis à des tables format cabane à sucre. On y mange entre autres une excellente soupe tum-yum, un genou de porc croustillant et de la salade de papaye épicée.

www.tawandang1999.com