Les croisières semblent avoir enfin le vent dans les voiles une semaine après la levée par Ottawa de l’avis qui demandait aux Canadiens d’éviter ce genre de voyages à cause de la pandémie de COVID-19. Dans certaines agences de voyages, le téléphone ne dérougit pas.

« J’ai eu une semaine de fou ! lance Marc Leclerc, propriétaire de l’agence Amarc, qui vend beaucoup de croisières en Alaska et à Tahiti. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas fait une semaine comme ça. »

Certains clients prennent des places sur des navires dès cet été en Alaska, mais aussi pour l’automne en direction de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, deux pays longtemps fermés aux visiteurs à cause du coronavirus.

Et les clients se font plaisir. « Je ne vends plus de cabines intérieures, et pas seulement parce que personne ne veut être pris dans une garde-robe en cas d’éclosion, mais parce qu’ils ont pris du retard dans leurs projets et qu’ils ont envie de se gâter. »

Même son de cloche du côté de l’agence Croisières pour tous. « En levant son avis défavorable, Ottawa a fait en sorte que les assureurs ont recommencé à vendre des assurances annulation, c’est une grande crainte qui n’est plus là », explique le propriétaire Guy Bergeron.

Avec la fin de l’avis, les gens se sentent moins mal de voyager.

Guy Bergeron, propriétaire de l’agence de voyages Croisières pour tous

L’agence située à Laval a vendu des billets pour le mois prochain dans les Antilles, du « dernière minute » dans une industrie où les réservations se font souvent deux ans à l’avance. Des clients mettent aussi le cap sur les fjords de Norvège… ou la Méditerranée, même si la situation en Europe ne rassure pas tout le monde. Bien sûr, les compagnies qui croisent en mer Baltique ne font plus escale à Saint-Pétersbourg (en Russie). Elles annulent des départs ou proposent des itinéraires qui s’attardent dans les pays scandinaves.

Tout n’est pas encore revenu à la normale pour autant. S’il se montre moins défavorable aux croisières, le gouvernement fédéral précise tout de même que « le risque d’être infecté par la COVID-19 sur les navires […] est très élevé, même si vous avez reçu une série complète de vaccins. » Aussi, Ottawa recommande aux voyageurs de s’assurer d’être couverts pour les frais médicaux et ceux liés à l’annulation ou l’interruption d’une croisière en cas d’éclosion.

Ça vaut le coup d’investir dans une assurance pour dormir tranquille… et ne pas avoir de souci avec des réclamations !

Marc Leclerc, propriétaire de l’agence de voyages Amarc

De leur côté, les compagnies de croisières se montrent encore assez souples pour les conditions d’annulation, observe en outre Sophie Théberge, dont l’agence spécialisée dans les croisières porte son nom. Elles font aussi preuve de beaucoup de prudence. « Celebrity, que je vends beaucoup, s’assure par exemple que tout le monde est vacciné à bord », dit-elle. Même si elle n’observe pas une forte hausse de la demande, Mme Théberge estime qu’elle fait actuellement de meilleures ventes que l’an dernier.

Les agences qui vendent des croisières souhaitent maintenant qu’Ottawa renonce à imposer des tests pour rentrer au pays. « Le jour où ce sera annoncé, et on a l’impression que ça s’en vient, alors tout va redevenir comme avant ! » prédit Guy Bergeron.