Transat A.T. réduit à son tour son horaire de vols en pointant du doigt les restrictions imposées aux voyageurs par Ottawa dans le contexte de la pandémie de COVID-19, ce qui se traduira par la suspension de tous ses vols au départ de Toronto et certains de Montréal pour le reste de la saison hivernale.

Annoncée mercredi, cette décision sera en vigueur au moins jusqu’au 30 avril et devrait provoquer plusieurs dizaines de mises à pied au sein du personnel navigant du voyagiste québécois.

« Évidemment avec les restrictions ajoutées, dont celle exigeant la présentation d’un test négatif à la COVID-19, mais aussi avec les encouragements continuels à ne pas voyager, il y a un impact sur nos réservations », a expliqué le porte-parole de Transat A.T., Christophe Hennebelle, au cours d’un entretien téléphonique.

Cette baisse de la cadence des activités survient également au moment où le gouvernement Trudeau laisse entendre qu’il s’apprête à serrer la vis aux voyageurs.

Transat A.T. est le plus récent acteur de l’industrie aérienne à réduire son horaire de vols. Le 13 janvier dernier, Air Canada avait annoncé une réduction de service de l’ordre de 25 %, ce qui avait touché 1700 de ses travailleurs et 200 autres chez Air Canada Express.

Plus de 1000 employés chez WestJet ont également été touchés par des congés forcés et des mises à pied temporaires, notamment.

Depuis Montréal, les liaisons de Transat vers Varadero et Puerto Vallarta sont suspendues, mais l’entreprise conserve, pour le moment, six destinations internationales : Holguin, Cancún, Port-au-Prince, Punta Cana, Puerto Plata et Paris.

À Toronto, le service cessera à destination de Cancún, Holguin, Punta Cana, Varadero, Porto et Lisbonne, au Portugal.

Transat A.T. a prévenu les agences de voyages par l’entremise d’une note que La Presse Canadienne a pu consulter. On y explique que les clients ayant payé en espèces ou par carte de crédit pour leur vol ou leur forfait seront remboursés.

« On s’organise aussi pour s’assurer que tous les clients à destination peuvent revenir, a dit M. Hennebelle. Il va donc y avoir encore des vols pendant une quinzaine de jours pour les rapatrier. »

Actuellement, l’effectif de Transat A. T. compte un peu plus de 1300 employés actifs, alors qu’il y a un an, il était d’environ 5100 personnes, a souligné le porte-parole de la compagnie.

Dominic Levasseur, président de la composante d’Air Transat du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), a indiqué que 13 agents de bord seraient touchés par des mises à pied à Toronto.

En entrevue, il a attribué une importante partie du blâme au gouvernement Trudeau en lui reprochant de ne rien faire pour aider les travailleurs de l’industrie aérienne.

« Nous sommes à bout de ressources, a-t-il dit. Nous comprenons très bien les mesures sanitaires. On veut tous que la pandémie soit maîtrisée. Mais on ne peut pas juste nous laisser mourir comme cela quand toutes les compagnies aériennes des autres pays ont obtenu des subventions de plusieurs milliards de dollars. »

Depuis le 7 janvier, les passagers aériens à destination du Canada doivent fournir la preuve d’un résultat négatif au dépistage de la COVID-19 pour embarquer sur leur vol. Les grandes compagnies aériennes demandaient un report de l’entrée en vigueur de cette mesure.

Le premier ministre Justin Trudeau a signalé cette semaine que des mesures plus sévères à l’endroit des voyageurs pourraient être annoncées sans préavis, alors que de nouveaux variants de la COVID-19 font leur apparition un peu partout sur la planète.

À Québec, le premier ministre François Legault a réclamé l’interdiction des vols internationaux non essentiels et, si ce n’est pas possible de le faire, d’imposer à tous les voyageurs une quarantaine supervisée à l’hôtel, à leurs frais.