(Londres) La compagnie aérienne British Airways a annoncé mardi un partenariat avec la compagnie en démarrage américaine LanzaJet afin de faire voler en 2022 certains avions grâce à du carburant moins polluant produit à partir d’éthanol.

British Airways (BA), filiale du groupe IAG, indique dans un communiqué qu’elle va investir un montant non dévoilé dans cette jeune société qui va lancer cette année la construction dans l’État de Géorgie de sa première usine commerciale.

Créée en 2020, LanzaJet est spécialisée dans le carburant pour le transport aérien à partir d’éthanol (qui provient notamment de déchets agricoles) mélangé à de l’essence, ce qui le rend moins polluant.

Utiliser ce carburant engendre une réduction de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre, par rapport au kérosène traditionnel, ce qui revient à retirer de la route 27 000 voitures à essence ou diesel chaque année, assure BA.

L’objectif est d’acheter du carburant à cette compagnie en démarrage, qui compte parmi ses investisseurs le conglomérat japonais Mitsui et le pétrolier canadien Suncor, afin d’alimenter certains avions de la flotte de la compagnie à partir de fin 2022.

L’accord prévoit également d’examiner la possibilité de construire une usine de production au Royaume-Uni.

Ce partenariat doit contribuer à atteindre l’objectif que s’est fixé la compagnie d’être neutre en carbone d’ici 2050.

Il s’ajoute à celui déjà en place avec une autre société, Velocys, qui consiste à construire une usine au Royaume-Uni qui produira à partir de 2025 du carburant propre à partir de déchets émis par des particuliers ou des entreprises.

Ce projet a toutefois perdu un partenaire, puisque le géant des hydrocarbures Shell a décidé récemment de se retirer pour se concentrer sur le développement de ses propres technologies.

Au total, IAG va investir 400 millions de dollars dans les carburants moins polluants au cours des 20 prochaines années.

« Malgré la crise de l’aviation mondiale, il est crucial pour notre avenir de continuer à nous attaquer au changement climatique et nous restons déterminés à prendre notre part pour réduire l’impact que nous avons sur la planète », explique Sean Doyle, directeur général de British Airways.

En attendant les carburants « propres », British Airways précise prendre déjà des mesures pour réduire son empreinte carbone, en utilisant des avions moins gourmands en carburant, ou encore en ayant recours à des mécanismes de compensation. Ces derniers, contestés par les ONG, consistent à financer des projets verts pour équilibrer les émissions.

Et à plus long terme, la compagnie travaille sur des solutions technologiques comme des avions non polluants volant à l’hydrogène, ou encore du captage de CO2.