(Milan) La compagnie aérienne italienne Alitalia, qui va être nationalisée en raison de ses difficultés, a annoncé mercredi qu’elle allait accélérer la reprise de ses vols, avec une hausse de ses liaisons de 36 % en juin par rapport à mai.

Depuis le début de la pandémie, Alitalia n’a jamais suspendu son activité, afin d’assurer « un service public essentiel », mais l’a réduite nettement.

Elle souligne néanmoins, dans un communiqué, qu’elle a « volé plus en moyenne que les principales compagnies européennes, et surtout que les low cost ».

Le mois dernier, Alitalia a ainsi effectué environ 10 % de ses vols par rapport à avril 2019, contre une moyenne de 6 % pour les grandes compagnies européennes et 2 % pour les compagnies à rabais, affirme-t-elle.

Sur les 15 premiers jours de mai, le chiffre s’élevait à 15 % des liaisons par rapport à la même période de 2019, contre 7 % pour les compagnies européennes et 2 % toujours pour les principales compagnies à rabais, selon elle.

À partir du 2 juin, Alitalia reprendra ses liaisons entre Rome et New York, avec l’Espagne et entre Milan et le sud de l’Italie. Ceci entraînera une hausse de 36 % des vols par rapport à mai : Alitalia effectuera ainsi 30 liaisons vers 25 aéroports, dont 10 à l’étranger.

Pour le troisième trimestre, Alitalia prévoit que son activité soit autour de 40 % de ce qui était prévu avant la pandémie.

« L’offre de vols augmentera en fonction de l’évolution de la demande, qui aujourd’hui déjà laisse entrevoir une reprise sur quelques lignes intérieures, et bénéficiera de la suppression progressive de la part des pays étrangers des restrictions imposées aux vols et passagers venant d’Italie », a expliqué la compagnie.

Sur tous les vols passagers d’Alitalia, moins de la moitié des sièges disponibles sont remplis afin de respecter les règles de distanciation physique, a-t-elle précisé.

Le gouvernement entend constituer en juin une nouvelle société publique pour sauver Alitalia, dans lequel il injectera au moins trois milliards d’euros.

Il veut la relancer en tirant profit de la crise touchant aussi durement ses concurrentes. À cause du coronavirus, « toutes les compagnies aériennes sont en grande difficulté et si, avant, Alitalia était comme un vase de cristal au milieu de vases d’acier, aujourd’hui ce n’est plus le cas », a estimé récemment le ministre du Développement économique Stefano Patuanelli.

Alitalia accumule les pertes depuis des années et a dû être placée sous tutelle de l’administration en 2017.

En avril, Alitalia a accusé une baisse de chiffre d’affaires de 97 %, selon l’administrateur de la compagnie Giuseppe Leogrande, et 6600 employés ont été mis au chômage technique jusque fin octobre.